Je veux que tous les jeux sortent sur Nintendo Switch.

Je m’en souviens comme si c’était hier. J’étais parti tôt de chez moi, accompagnant ma compagne à travers la campagne jusqu’à la ville où m’attendait mon Graal. La console que j’attendais tant après avoir pu mettre brièvement les mains dessus deux mois auparavant. Et même si je dois avouer que l’attente entre le moment où j’ai laissé ma compagne à son travail et celui où le rideau de ma boutique de jeux s’est levée s’est avéré être une torture, l’instant où j’ai pu passer à la caisse pour échanger une tonne de jeux pour abaisser le prix assez lourd de cette fabuleuse console fut assez particulier. Bon, aussi parce que j’ai eu à payer genre 150€ au final pour la console, The Legend of Zelda Breath of the Wild et un pack d’accessoires, ce qui prouve que tel Thanos j’ai sacrifié énormément pour atteindre mon objectif, mais je l’avais enfin. Une console qui allait changer ma vie !

Bon ok, j’en fais des caisses, mais il faut avouer que deux ans plus tard (aïe), mon amour pour la Nintendo Switch est loin de s’être atténué.

Bien au contraire, même, car malgré des premiers mois un peu longuets, Zelda m’ayant littéralement duré quatre jours pour vous offrir une critique assez complète (+ enchaîner avec NieR Automata, sorti 5 jours plus tard) et les jeux suivant n’étaient pas foufou à l’exception de Splatoon 2, arrivé Super Mario Odyssey, la donne a commencé à considérablement changer.

Xenoblade Chronicles 2, Bayonetta 1&2, Kirby Star Allies, Donkey Kong Country Tropical Freeze (toujours un des meilleurs jeux de plateforme de tous les temps il est bien de préciser), Pokémon Let’s Go, Super Smash Bros. Ultimate. Des titres d’une qualité folle que l’on peut emporter partout et qui arrivaient mois après mois pour remplir un planning qui m’a occupé une bonne partie de ces deux dernières années. Certes, certains de ces jeux étaient plus simples à sortir du fait qu’ils étaient déjà sortis sur Wii U, mais dans les faits, ça leur permettait aussi de rencontrer le succès qu’ils n’ont hélas pas eu sur cette console maudite.

Et c’est sans compter sur le soutien des développeurs indépendants et des éditeurs tiers, qui n’ont pas tardé à comprendre que la Nintendo Switch allait devenir un immense succès et qui se sont amassés de manière assez hallucinante au fil des mois, au point que désormais l’eShop est un bazar incontrôlable où il arrive bien trop régulièrement qu’une dizaine de jeux sortent le même jour. Pour le meilleur ou pour le pire… Pour le coup, je sens déjà que ça va jouer en la défaveur des indés, qui verront leurs jeux de plus en plus facilement noyés dans la masse et dont le succès reposera surtout sur le bouche-à-oreille ou bien le fait qu’il s’agisse d’un portage d’un jeu que tout le monde avait déjà aimé à l’époque.

Ce succès ne repose que sur un élément tout aussi simple que génial : le fait qu’il s’agisse d’une console offrant des performances plus que correctes que l’on peut emporter partout et qui puisse être joué à plusieurs sans forcément avoir besoin d’investir des mille et des cents en accessoires. Nintendo a placé sa mise niveau marketing sur ce facteur et ça a plus que payé. Personnellement, le jeu en multi me touchera moins que beaucoup d’autres. Cependant, l’idée de pouvoir jouer comme je le sens et libéré des contraintes d’un seul et même endroit a plus que largement joué en la faveur de la Switch, puisque lorsqu’on me propose des titres disponibles sur plusieurs plateformes, je vais automatiquement me diriger vers la version Nintendo Switch, aussi bien par pure envie que le fait que je serai plus facilement en mesure de les finir à temps si jamais je devais m’éloigner du dock de la console plus d’une semaine.

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(Sans compter qu’il existe un bon nombre de portages comportant des bonus exclusifs, comme Undertale)

Il suffit de regarder les statistiques de ce blog pour se rendre compte de l’impact de cette console sur ma façon d’aborder les critiques : en 2017, j’ai critiqué 11 jeux pour la Nintendo Switch et 23 pour toutes les autres plateformes. En 2018, 29 pour la Switch, 19 pour toutes les autres consoles. Et rien qu’au commencement de cette année, j’en suis à 6 critiques de jeux sortis sur la Switch pour… 2 pour les autres. Bon, pour être honnête, ces chiffres sont aussi légèrement biaisés de par le fait que je ne suis pas entré en contact avec des éditeurs comme EA ou Activision qui privilégient la PS4 et la Xbox One et que mon PC peut cracher ses poumons et trébucher rien qu’en lançant le plus basique des visual novels, mais dans tous les cas, si on me propose une version Switch, je me tournerai forcément vers elle.

Cela étant dit, ces deux années n’ont pas non plus été totalement idylliques : outre le fait que les premiers mois de la console ont représenté une micro-traversée du désert à peine amortie par Mario Kart 8 et Splatoon 2, des petits soucis de matériel ont quelque peu terni l’expérience de pas mal d’utilisateurs, moi y compris. Mon Joy-Con gauche part régulièrement en vrille au niveau du stick et la chaleur a quelque peu tordu la console (même si ça reste assez peu visible si on ne cherche pas ce défaut) et il faut avouer que les promesses d’une transition invisible entre jeu portable et jeu sur télé est quelque peu hasardeuse, notamment sur les jeux utilisant Unreal Engine 4, où ça tourne à la bouillie de pixel une fois passé en mode portable.

La partie online est tout aussi faiblarde, avec un Nintendo Online désormais payant, mais très peu d’avantages concrets pour ceux qui s’y abonnent. Les jeux NES, ça va deux minutes, mais pour nous qui avons déjà joué à ces jeux sur les consoles d’origine/y ont joué sur Animal Crossing sur GameCube/les ont acheté 5€ pièce sur Console Virtuelle/ont acheté une NES Mini, ça commence à devenir redondant. Sans compter que les jeux SNES ont été aperçus lors d’un data-mine de la Switch il y a deux mois, laissant à penser que leur arrivée était imminente, mais il n’en a été rien. Et certes, on a désormais Tetris 99, qui peut facilement dévorer un après-midi, mais ça reste encore un peu léger par rapport à ce qu’offre la concurrence.

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Enfin, en termes d’activités annexes, on a enfin eu YouTube après plus d’un an et demi d’attente (et ça a fini par être un excellent compagnon d’écriture pour éviter de pomper la batterie du téléphone), mais pour l’instant l’offre reste désespérément limitée et on attend encore et toujours des services comme Wakanim, Netflix ou Crunchyroll pour pouvoir regarder des séries sur un écran un minimum correct pendant qu’on cuisine ou qu’on fait la vaisselle.

Enfin bref, même si la Switch n’est pas encore l’appareil multifonction qu’on rêverait d’avoir et que le online pêche encore pas mal par rapport à ses concurrents, elle n’en reste pas moins une console formidable qui est passée en deux ans de concept très intéressant à véritable indispensable dotée d’un lineup hyper prenant et qui va continuer à se développer avec des titres tout aussi prometteurs. Super Smash Bros. Ultimate est déjà sorti, ce qui devrait plus ou moins marquer une jolie fin de vie, mais non ! On a encore Yoshi’s Crafted World, Super Mario Maker 2, Fire Emblem Three Houses, Astral Chain, Daemon X Machina, Luigi’s Mansion 3, Pokémon Épée et Bouclier, Bayonnetta 3 et Metroid Prime 4 qui nous attendent, sans compter une pelletée de jeux développés par des éditeurs tiers désireux de profiter du succès de la console pour nous gâter de classiques ou bien même de nouveaux épisodes ! C’est juste fou !

Cette troisième année promet d’être très… Très intéressante !

Benjamin « Red » Beziat