Ceux qui me suivent sur Twitter le savent à leurs dépends : quand j’aime quelque chose, je ferai une fixette dessus soit jusqu’à ce que ce soit fini, soit jusqu’à ce que je m’en lasse parce que j’ai trouvé un nouveau truc préféré. Et actuellement, ce nouveau truc préféré, c’est My Hero Academia, que j’ai découvert un peu par hasard au détour d’un article sur Le Monde, qui le décrivait comme le « nouveau Naruto » (ce qui est à la fois complètement faux et vrai, car il y a des points communs, mais le focus est tout de même assez différent). Et, après avoir vu que les deux premiers tomes étaient sortis en même temps (excellente décision de la part de Ki-oon), ma curiosité a eu raison de moi et j’ai pris les deux tomes de la série de Kohei Horikoshi.

Depuis, je suis devenu accro.

La série est disponible à la fois sous forme de manga (4 tomes en France, au moins 10 au Japon) et d’anime (13 épisodes qui n’englobent « que » les deux premiers tomes), disponible légalement et gratuitement sur la plateforme ADN jusqu’à Avril 2017… Autrement dit, ce ne sont pas les options qui manquent pour avoir un aperçu d’un manga qui s’annonce plus que prometteur.

Cette preview se basera donc à la fois sur l’anime et le manga, jusqu’au tome 4, histoire d’éviter de spoiler ceux qui ne suivent pas la publication japonaise… Et aussi parce que j’ai résisté à la tentation de m’empiffrer de tout ce qui est disponible sur ces eaux troubles et infestées de joyeux pirates, donc je ne sais pas encore ce qu’il se passe après.

L’Histoire

My Hero Academia 2

Suite à la naissance d’un enfant lumineux en Chine, l’Humanité a commencé à connaître une immense vague de mutations, faisant que, deux générations plus tard, quasiment tout le monde a un super-pouvoir. Là où ça devient particulièrement ballot pour le jeune Izuku Midoria, c’est qu’il fait partie de cet infime pourcentage de gens qui ne pourront avoir de pouvoirs. Dévasté et devenu névrosé, l’enfant développe une obsession assez malsaine pour les super-héros, prenant constamment des notes et développant un talent d’observation hors-normes et une tendance presque suicidaire à vouloir aider malgré le fait qu’il soit un des êtres les plus vulnérables au monde.

Mais cela changera radicalement le jour où All-Might, le plus grand super-héros au monde, débarque dans sa ville. Désireux de voir son idole de plus près, Izuku découvre le secret du super-héros et déclenche involontairement une catastrophe mettant en danger la vie de son rival, Katsuki Bakugo. Sachant All-Might incapable d’intervenir, Izuku décide d’essayer de sauver Katsuki et provoque la stupeur chez tous les témoins… Et tout particulièrement All-Might, qui décide de lui transmettre son pouvoir.

Ainsi, on suit le cheminement d’Izuku, de simple humain sans pouvoir à successeur du plus grand super-héros de tous les temps (ce qui n’est pas un spoil, puisque le manga nous sort un Gurren Lagann en annonçant directement la couleur).

La particularité de cette série et ce qui fait que j’ai immédiatement accroché, c’est le fait que tous les personnages sont attachants. En à peine deux tomes, on se retrouve avec pas moins d’une vingtaine de personnages principaux, et même si il est incroyablement compliqué de tout retenir, leur incroyable diversité en matière de design et personnalité fait qu’on s’intéresse à eux presque immédiatement. Alors certes, ça repose pas mal sur des archétypes et des clichés, mais au tome quatre, on aura déjà eu une poignée de personnages bien développés, dont un vraiment complexe qui aurait limite mérité d’avoir sa propre série (et l’auteur en blague même en faisant dire cette exacte phrase à Izuku). Izuku lui-même est un personnage très sympa, étant ce gringalet emporté bien malgré lui dans quelque chose qui le dépasse, car il réalise que son rêve est en train de se réaliser.

My Hero Academia 3

Mais la véritable star du show, c’est bel et bien All-Might ! On aurait pu penser en le voyant qu’il s’agirait d’un personnage bateau et limite inintéressant aux premiers abords, puisqu’il s’agit du « héros parfait », mais au fil des chapitres, on se rend compte que la réalité est toute autre et il gagne en profondeur. De plus, son attitude paternaliste et attentionnée envers Izuku en fait un excellent mentor, renforçant presque immédiatement notre attachement au personnage. Et sans spoiler, l’avant-dernier épisode de la saison 1 rend justice à son côté héroïque et montre bien toute l’étendue de sa puissance.

Un autre point que j’aime particulièrement bien dans cette série, c’est sa capacité à se poser de temps à autres. Le rythme n’est pas non plus particulièrement lent, mais entre chaque scène d’action, on aura droit à d’assez longues scènes pour développer les personnages et introduire encore plus d’éléments importants de par la suite. Preuve en est que ce n’est pas non plus trop lent : en quatre tomes, on a déjà eu le droit à l’équivalent de deux arcs narratifs (et demi, puisque le troisième va se poursuivre dans le tome 5).

Enfin, l’attention aux détails est absolument présente. On sent que l’auteur et ses assistants ont utilisé leur cerveau à 100% pour stocker uniquement des informations en rapport avec leur univers, puisqu’ils ont pensé à tout, allant même jusqu’à faire des références à des détails insignifiants écrits des mois plus tôt, sans compter sur les multiples utilisations de très nombreux pouvoirs, permettant des scénarios toujours plus élaborés (même si dans un cas en particulier, ça se sent tellement qu’ils avaient une idée de combinaison de pouvoirs et qu’ils ont créé un des personnages uniquement pour pouvoir faire fonctionner cette situation et qu’ils ont ensuite pensé à créer le personnage et sa personnalité après coup… Ce qui n’est pas dommageable, ni quelque chose de rare dans le milieu de l’écriture, et je le sais d’expérience… Ahem).

L’anime

Assez souvent dans les anime, on aura des séries expédiant pas mal de chapitres en quelques minutes, histoire d’éviter de trop rogner sur le budget et ainsi pouvoir tout injecter dans les parties les plus intéressantes/ambitieuses. Dans d’autres cas, on aura des épisodes de vingt minutes pour littéralement trois pages du manga, puis trois milliards d’arcs « filler » pour la simple et bonne raison qu’ils auront rattrapé le manga. Et dans le cas de l’adaptation de My Hero Academia, on a presque littéralement une adaptation case par case du manga, faisant que la saison 1 finit à peine au début du tome 3. Pas de filler, pas d’expédition, juste une adaptation pure et simple du manga, ce qui est plutôt cool, puisque ça évite ainsi de louper des détails qui pourraient être importants par la suite et ça évite de créer des incohérences dont l’auteur n’aurait pas voulu… Même si c’est à double tranchant, puisqu’il y a un épisode qui est vraiment trop lent (même dans le manga, alors que je suis le genre de personne qui aime et qui écrit des livres avec beaucoup de scènes « lentes »). Alors certes, c’est pour développer un point qui sera très important dans le finale, mais arrivé au générique de fin de l’épisode, on a juste l’impression qu’il s’est passé un truc.

Le doublage est très bon, avec un All-Might qui possède la bonne voix et un Izuku assez bien trouvé, mais c’est surtout d’un point de vue musique et animation que l’adaptation vaut le coup d’oeil. Les musiques, composées par Hayashi Yûki, sont assez phénoménales, lorgnant soit du côté de l’héroïque, soit du côté de l’action pure, avec notamment la piste « You Say Run », qui donne juste envie de détruire un adversaire à coups de… Peu importe le pouvoir que l’on a, du moment qu’il est spectaculaire. Étrangement, ou bien peut-être que c’est parce que j’ai l’habitude de l’entendre partout, certaines pistes font penser à du Hiroyuki Sawano. Peut-être est-ce à cause de l’instrumentalisation et parfois l’utilisation de rappeurs, mais ça donne un côté « copieur » à l’ensemble. Ceci dit, l’opening par Porno Graffitti, en plus de me filer des war flashbacks de mon adolescence avec GTO et Fullmetal Alchemist, me donne juste envie de me dandiner sur ma chaise tellement il est prenant.

https://www.youtube.com/watch?v=XHakl2bMQYI

(Fun fact, sur les 180 000 vues de cette vidéo, au moins 100 son de moi… Bon ok, probablement 50…)

Enfin, l’animation est… Assez fantastique. Alors certes, on sent l’économie de moyens globalement, puisque dans beaucoup de situation il ne s’agit que de parlotte, mais quand il s’agit de faire parler les poings, le studio Bones n’y va pas par quatre chemins et nous délivre des scènes parfois bien folles, notamment la scène qui définit la saison 1 et le personnage de All-Might, qui me file des frissons de dingue à chaque fois que je la vois. Ceux qui l’ont vue savent déjà de laquelle je parle.

Conclusion

Même si pas mal de questions restent en suspens, de ce que j’ai pu lire et voir, à moins d’une très désagréable surprise, My Hero Academia a tout ce qu’il faut pour devenir une nouvelle pierre angulaire de ma bibliothèque. Certes, il y a quelques clichés ici et là, mais globalement je ne peux m’empêcher de voir cette série comme une sorte de doudou réconfortant et me mettant globalement de bonne humeur. Je sens que Kohei Horikoshi sait où il veut aller et j’ai vraiment hâte de voir les surprises qui se cachent derrière certains personnages et aussi voir quand est-ce que ma grosse prédiction prendra forme et surtout voir la forme qu’elle prendra. Bref, je ne peux que vous conseiller de regarder au moins l’anime, puis ensuite libre à vous de voir si vous voudrez continuer avec le manga, ce que je ne peux que vous recommander, surtout vu ce qu’il se passe dans le quatrième tome ♪

Plus ultra !

Benjamin « Red » Beziat