Note : Vous connaissez la musique maintenant, je pense. J’ai reçu une accréditation pour entrer dans le salon sans avoir à subir les files d’attentes et je connais suffisamment bien une bonne partie des organisateurs pour dire que l’avis qui va suivre ne sera pas à 100% objectif. Mon avis ne représente non plus en rien celui de Kayane, qui a elle-aussi été sur le salon, mais qui y était pour faire une animation.

Le Festival Animasia revient de loin. Après une édition 2016 en demi-teinte liée à un problème d’image trop positive pour son propre bien et des lieux qui n’étaient plus adaptés pour accueillir une foule beaucoup trop importante, Mandora et Lenno n’avaient qu’une seule solution envisageable : bouger le festival au très coûteux Parc des Expositions. C’était risqué, bien évidemment, à cause des coûts que ça entraînait et j’imagine que ça a dû être un cauchemar à organiser… Mais là où généralement les gens – moi inclus – disent que lorsqu’un festival devient trop gros, il perdrait en identité, ce changement de lieu a eu tout l’effet inverse. Animasia 2017, ce n’était plus ce salon interchangeable auquel on avait eu le droit l’an dernier. C’était Animasia dans le plus pur esprit d’Animasia !

Et ça fait un bien fou.

Deux jours de Pure Folie !

Animasia Foule

Photo by Gero

L’année dernière, le festival souffrait de la demande d’un public trop important pour des choses assez spécifiques qui avaient fait qu’une bonne partie de l’aspect « Asia » avait été rangée au placard. Cette année, le salon était presque 50% plus grand et donc il y avait parfaitement l’espace qu’il fallait pour pouvoir faire la démonstration des arts martiaux, offrir une plus grande place pour le cosplay et des animations un peu plus extravagantes, comme un espace spécial make-up et concours de dessins (auquel je n’ai pas pu participer par manque de temps).

Un autre gros problème l’an dernier venait de la visibilité de pas mal de choses, notamment du coin des artistes, qui souffrait de l’absence d’indications précises quant à l’identité des artistes présents sur place. Ce point-là a été glorieusement corrigé et l’on a pu voir pas mal d’artistes talentueux, comme Azuraline, Sedeto ou Pellichi directement sur le plan et pas trop planqués (d’ailleurs, et parce que je ne m’en remets toujours pas, je vous mets ici un lien vers le dessin du personnage principal de mes romans que j’ai pu commander à Sedeto). Je ne peux pas trop en dire quant aux autres stands, mais la répartition des stands était plutôt bonne, même si j’ai trouvé assez étrange la répartition des artistes et des boutiques, qui étaient tout deux disséminés aux quatre coins du salon quand il s’agissait soit d’artistes déjà publiés en dédicaces ou des professionnels. C’était aéré, heureusement, mais ça fait bizarre de voir ça alors que l’on avait l’habitude de voir pas mal de salons tout faire en blocs compacts (un coin strictement composé d’artistes, un autre de boutiques, etc).

Animasia 2017

(Photographe inconnu)

Après, il y avait quand même deux blocs consacrés aux jeux vidéo… Et là j’ai envie de parler d’un élément qui me fait énormément plaisir en tant que défenseur de la production locale : l’Indie Game Factory, qui non seulement était plus important cette année, mais était aussi située en plein milieu du salon. Bordeaux est fière de ses développeurs et le fait désormais savoir haut et fort !

Bien évidemment, j’y ai vu des habitués dont j’ai déjà parlé à quelques reprises ici et , comme Manufacture 43 avec Pawarumi, dont la sortie est désormais imminente, Primal Seed avec Forsake the Grave, qui s’annonce toujours aussi glorieusement jouissif, Headbang Club avec Double Kick Heroes, Black Flag avec Orphan Age, dont le développement avance plus que bien, GlitchR Studio, qui mettait en avant une démo de Sky Sanctuary, un jeu Vive déjà sorti, Legio Corp, avec un prototype plus avancé de Drenay Arena et Nova Box, qui présentait Along the Edge (sorti l’an dernier) et un spin-off à Orphan Age, nommé Orphan Age Diaries co-créé en collaboration avec Black Flag.

Il y avait également pas mal d’autres studios, dont Persistant avec le magnifique Boiling Bolt, Kurb, avec Dungeon of Zaar, qui avait l’air d’être un Tactical fun et cartoonesque, un studio composé de développeurs d’autres studios bossant ensemble sur un projet parallèle nommé oQo et qui a l’air particulièrement hypnotisant et Ratel Studio, qui proposait le très intriguant Onima. Il y avait aussi d’autres studios, mais, et c’est là que je vais faire une confession très embarrassante : je n’ai eu le temps que d’effleurer cet espace et discuter qu’avec des développeurs que je connaissais déjà. J’ai essayé de creuser, mais il arrivait toujours quelque chose ou bien je rencontrais quelqu’un que je connaissais et ça faisait que je n’ai pas eu le temps d’être curieux… Le problème de faire une convention à domicile, en somme…

En revanche, s’il y a bien un jeu que j’ai pu essayer et qui a été mon gros coup de coeur du salon, c’était The Coral Cave, d’Atelier Sentô. Ironiquement, le jeu n’était pas présenté sur l’espace indé et n’était qu’un élément parmi tant d’autres sur le stand de Cécile Brun et Olivier Pichard. Ils signaient notamment leur bande dessinée Onibi (repérée par non moins qu’Hideo Kojima himself), présentaient quelques oeuvres faites en parallèle et avaient même une petite exposition consacrée au making of des décors du jeu ainsi que des inspirations, le duo ayant pas mal voyagé au Japon. La démo de The Coral Cave était courte et ne représentait qu’un puzzle à la fois simple, complexe et doté de pas mal de couches de compréhension, ce qui est déjà plutôt cool, mais ce sont surtout l’univers surréaliste baignée dans le spiritisme japonais couplé à une direction artistique à tomber par terre qui m’ont fait chavirer. Après avoir posé quelques questions, j’ai appris que le projet avait débuté il y a cinq ans et était un pur projet passion. Autant dire que j’étais conquis et vous pouvez déjà vous attendre à en entendre à nouveau parler très prochainement #Teasing.

Red VS Kayane

Niveau animations, en dehors de celles citées ci-dessus, c’était plutôt classique : concerts, conférences, tournois (et grâce au TCT, la SWGA, le 3DS in Bordeaux et RetroFusion, il y avait de quoi faire niveau tournois) et dédicaces avec un line-up d’invités plus qu’alléchant, avec un Bob Lennon survolté, Benzaie, Guillaume Dorison, les Noob, Brigitte Lecordier et j’en passe. Et comme dit plus haut, Kayane herself était là pour affronter les joueurs sur Tekken 7. Certains sont parvenus à la vaincre, énormément n’y sont pas parvenus et… Oui, j’ai essayé pour le fun avant de comprendre à raison qui c’était le patron sur ce blog (même si pour ma défense, j’ai envie de dire que j’ai glissé et que j’ai pris Panda, qui est gros et lent, là où Kayane avait une Xiaoyu rapide et… Oui bon ok, je cherche des excuses et me suis fait rétamer sans ménagements…)

Par contre et là on part dans la partie où je me la pète totalement, c’est que j’ai défendu l’honneur de ce blog en parvenant enfin à vaincre Benzaie au Quizz des Gamers ! Alors certes, on était 4 contre lui, dont deux développeurs (un de Shiro Games et un du projet étudiant Skybolt Zack) et on est tombés sur des images un peu trop faciles, mais on l’a enfin eu !

Animesia

Photo by Gero

En fait, s’il y avait deux petits points négatifs que je pourrais mettre en avant, mais qui sont indépendants de la volonté du staff, c’étaient le fait que la salle de conférence soit assez petite et constituée que de simples cloisons (même si pour le coup, c’est dû au fait que le hangar qui abritait les salles de conférence a été rasé récemment), et le fait que la sécurité a failli me priver de ma canne sur un malentendu, pensant que ce n’était qu’un accessoire alors que plus le temps avançait, plus j’en avais besoin.

Au final, je pense que vous aurez deviné que j’ai passé plus qu’un excellent moment lors de cette édition 2017 d’Animasia. L’espace en plus couplé à l’immensité du parc extérieur au Parc des Expos était une bénédiction, rendant la navigation rapide et agréable – d’ailleurs, une astuce : si vous voulez aller d’un point A à un point B distant, trouvez la sortie du bâtiment la plus proche et faites le tour de l’extérieur – les animations étaient plus que diverses et variées, les invités étaient au top et la mise en valeur du patrimoine vidéoludique bordelais en plus de la culture asiatique offrait au festival la petite touche de personnalité qui avait presque disparu de l’édition précédente. Manquerait plus que d’avoir un peu plus d’artistes internationaux de poids (qui a dit Kohei Horikoshi/Hideo Kojima/nommez votre artiste préféré ?) et l’on pourrait avoir le festival parfait… On peut rêver, non ?

Quoi qu’il en soit, Animasia est de retour, et ça, ça fait plaisir !

Benjamin « Red » Beziat