Comme le dit le dicton qui n’existe peut-être pas ou que je vais massacrer : « Les meilleures surprises sont celles que l’on n’attend pas ». Et pour le coup, Square Enix nous a sorti une double-surprise de taille avec l’annonce de Voice of Cards : The Forsaken Maiden, car non seulement le premier épisode est sorti à peine quatre mois avant le second, mais en plus The Forsaken Maiden est sorti sans prévenir à peine deux semaines après son annonce… Et pile le même jour que Horizon Forbidden West et une semaine avant Elden Ring, Final Fantasy VI Pixel Remaster et Atelier Sophie 2… Je sais pas ce qu’il s’est passé, mais soit Square Enix a été extrêmement naïf, soit doit en vouloir un peu à Yoko Tarô pour une raison obscure en sortant son nouveau jeu durant la quinzaine la plus chargée de 2022.
Et là je me retrouve aussi dans une drôle d’impasse puisque The Forsaken Maiden est aussi une suite très… Très proche de son prédécesseur aussi bien en termes de temporalité que de mécaniques de gameplay, donc si la critique à venir semble un peu redondante, c’est normal. Le texte à venir va sembler un peu familier, mais aussi bien différent, car malgré une base identique au précédent, The Forsaken Maiden est déjà un aboutissement de la formule initiée par The Isle Dragon Roars. Plus sombre, plus difficile, plus long et aussi erm… Plus mieux.
Jouons Cartes sur Table !
Pour répondre à la question : est-il nécessaire d’avoir joué au premier épisode avant celui-ci ? Non, pas du tout. Pour le coup, The Forsaken Maiden est une préquelle à The Isle Dragon Roars… Et encore, le lien est tellement ténu que les deux jeux peuvent être carrément vus comme étant indépendants.
Ceci étant dit, je pense clairement que si vous voulez jouer aux deux épisodes (ou si jamais une compilation en boîte des deux, voire peut-être trois épisodes venait à sortir), jouez d’abord au premier, parce que The Forsaken Maiden est beaucoup… Beaucoup plus difficile que son prédécesseur, mais j’y reviens juste après !
Au niveau de l’histoire, The Forsaken Maiden est plutôt simple : on incarne un jeune aventurier qui après être tombé sur une marionnette vivante et une jeune femme muette décide de partir explorer le monde à la recherche de reliques qui aideraient la jeune femme à devenir la prêtresse qui sauvera leur île.
Mais parce qu’on est dans un jeu estampillé Yoko Tarô, les choses ne sont pas aussi simples ou joyeuses et vous serez confrontés à pas mal de scènes bien sombres comme il faut… Au point limite que ça tourne à l’auto-parodie par moments et il y a même une scène que je voyais venir à des kilomètres, mais qui pour moi est très mal passée parce que ça allait un peu trop loin et c’était totalement gratuit.
Mon seul vrai regret, c’est que parce que l’histoire est plus ou moins clairement délimitée en chapitres avec une histoire unique, la durée du traitement de chaque histoire est plutôt inégale et certaines parties sont beaucoup moins développées que d’autres. Par exemple, là où le premier chapitre m’a duré 3 heures, le second, qui avait une histoire un peu plus intéressante, se terminait brutalement au bout de 40 minutes, me coupant dans mon élan et me mettant un doute sur la durée de vie du jeu. Au final, j’ai fini le jeu en 11 heures, ce qui est déjà 2 heures de plus que le premier épisode… Mais le gros twist, c’est que le premier je l’avais fait avec sa vitesse par défaut, tandis que le second je l’ai fait avec le très utile mode turbo !
Mon principal reproche pour le premier épisode était son rythme de jeu trop lent qui rendait certaines parties un peu soporifiques. Pour le coup, un patch sorti quelques semaines plus tard avait rajouté le mode turbo et pour le second épisode il a été inclus d’office ! Le plus drôle est que ce mode créé un étrange bug dans le fichier de sauvegarde, puisque le temps affiché est celui que l’on aurait passé si on avait joué avec la vitesse de base. Et donc là où en mode turbo j’ai fini le jeu en 11 heures, si je l’avais fait passer en vitesse normale, je l’aurais fini en 17 heures ! Le gain de temps est plutôt significatif, et en cette période pas mal chargée en sortie, c’est carrément une bénédiction !
Côté gameplay, c’est exactement la même chose que pour le précédent épisode. Tout est fait de cartes et on se déplace de carte en carte sur… Bah la carte du monde et pour se battre on fait des duels de cartes, où on gagne des gemmes à chaque tour et on peut les cumuler pour balancer des attaques plus puissantes ou bien tout balancer d’un coup, quitte à jouer un peu plus sa vie. La principale nouveauté de cet épisode sont les attaques en duo, qui nécessitent que deux personnages spécifiques à l’attaque soient dispo pour pouvoir balancer une super-attaque qui aura des effets très puissants. J’imagine que ce système a été conçu pour compenser la facilité du premier épisode qui faisait que l’on finissait les batailles avec une tonne de gemmes inutilisées… Et aussi par la même augmenter la difficulté et hoo boy que ça a bien grimpé au point de faire passer le premier épisode pour une balade de santé !
En gros, non seulement les ennemis frappent comme des brutes, mais aussi et surtout seul notre héros peut s’équiper en armes, tandis que nos deux autres compagnons peuvent juste avoir des armures, tandis que leurs armes de base sont absolument pathétiques. Pire encore, à chaque chapitre on se coltinera un duo de personnages supplémentaire… Mais le twist, c’est que même s’ils sont compétents, eux ne gagneront jamais de points d’expérience et donc ne grimperont pas en niveau ! De fait, seul notre héros est vraiment viable et il faut composer avec les faiblesses des autres pour s’en sortir.
Bon après, même si je dramatise un peu, ça n’était pas non plus difficile au point que j’aie eu un seul Game Over, mais c’est clairement pas passé loin à de nombreuses reprises et je pouvais toujours compter sur mon stock presque infini de potions et de machins de résurrection pour éviter le pire !
Côté présentation, c’est comme le premier, mais en légèrement différent. Déjà, on a beaucoup plus d’artworks de Kimihiko Fujisaka, character designer sur Drakengard et Terra Battle, dont certains qui sont absolument délectables pour le regard et renforçant d’autant plus mon envie d’avoir un artbook de la série, ou encore mieux, un tirage de toutes les cartes comme Square Enix avait fait une fois avec le jeu de tarot inspiré de Tactics Ogre !
Et côté musiques, on retrouve encore une fois Keiichi Okabe et Monaca et c’est toujours aussi divin, même si très différent de ce qu’ils avaient proposé sur The Isle Dragon Roars ! Et je n’arriverai pas à m’enlever de la tête l’idée que le thème de la navigation aurait pu sortir d’un jeu Professeur Layton, mais bon, ça veut aussi dire que c’est très kiffant !
Au final, j’ai passé un bon moment sur Voice of Cards : The Forsaken Maiden. Ça traînait un peu en longueur par moments et c’était aussi beaucoup plus difficile que le premier épisode, mais l’histoire bien sympa et le rythme un peu plus détendu du jeu m’ont fait pas mal de bien après une semaine de boulot assez chargée !
Si vous voulez un RPG en mode détente et un peu plus minimaliste que d’habitude, ça reste une bonne pioche, même si le prix de 30€ reste encore une fois un peu sujet à débat et surtout, son rythme un peu lent fait qu’il ne sera pas du tout pour tout le monde !
Je suis quand même prêt à recommander ce jeu pour ceux qui seraient intéressés par cette proposition et aussi et surtout, si jamais Square Enix nous refait la surprise de nous sortir un nouvel épisode dans 4 mois, je dis clairement pas non !