Les souvenirs et la nostalgie sont bien trop souvent trompeurs. Peut-être est-ce aussi parce que l’on avait moins d’expérience à l’époque que nos souvenirs d’un truc sont positifs, mais y revenir plus de 10 ans plus tard avec l’équivalent de 10 ans de jeux vidéo en plus en tête fait que le retour en arrière peut être un peu… Décevant.

J’avais de très bons souvenirs de Sonic Colours, au point même que je me souviens même encore aujourd’hui du fait que j’avais réussi à le finir en 4h44min44s et je me souviens d’une histoire très rigolote !

Et après avoir fini son remaster en 2021 en à peine 3h, je garde toujours de bonnes opinions de Sonic Colours, mais elles ne sont clairement pas aussi bonnes qu’en 2010. Peut-être est-ce dû au portage fait par Black Squirrel Entertainment qui n’a pas manqué de faire parler de lui la semaine de lancement du jeu, du fait qu’en ayant voulu changer de moteur de jeu, une partie des fichiers se sont méchamment corrompus au point de créer des crises d’épilepsie (heureusement, ça a été patché depuis et je ne suis pas tombé sur des bugs trop violents). Ou bien peut-être est-ce juste le maniement de Sonic qui m’a plus posé problème aujourd’hui qu’à l’époque, qui sait ?

En tout cas, même si cette intro peut donner l’impression que je vais défoncer le jeu, il n’en est rien. Sonic Colours reste techniquement un des meilleurs Sonic 3D des années 2000 et 2010. C’est juste qu’il n’est pas aussi bon que dans mes souvenirs.

Gotta Play Fast

L’histoire de Sonic Colours est aussi simple qu’efficace : le Docteur Robotnik a créé un parc d’attractions dans l’espace pour se racheter une conduite et, naturellement, Sonic et Tails ont de gros doutes là-dessus et sentent qu’il y a un coup fourré. Bien évidemment, ils ont raison, puisque Robotnik a pris le terme « parc d’attraction » dans un sens plus littéral en attirant plusieurs planètes pour en capturer ses habitants pour assouvir ses ambitions des plus sinistres.

En termes de ton, on est heureusement très loin de l’histoire de Sonic 2006 avec une tonne de personnages qui font acte de présence et un ton beaucoup trop sérieux. Ici, c’est juste Sonic, Tails, Robotnik et ses deux larbins et les vannes fusent constamment, sans malheureusement atteindre les sommets en écriture de la série animée Sonic Boom. On va dire que c’était une première étape et l’histoire de Colours n’est pas déplaisante, donc ça passe.

Côté gameplay, y’a pas plus classique que Colours. On court presque systématiquement de gauche à droite à pleine vitesse avec parfois des moments plus calmes pour de la plateforme un peu plus précise et dans les deux cas on s’en prend plein la tronche visuellement grâce à des décors aussi jolis à l’époque que maintenant et une mise en scène parfois oufissime, comme avec le monde Starlight Carnival et son niveau qui se déroule sous nos pieds ou bien Asteroid Coaster et ses couleurs néon et ses montagnes russes aussi jolies qu’un peu pétées au niveau gameplay.

D’ailleurs, c’est un peu le terme que je pourrais utiliser pour décrire le gameplay de Sonic Colours de manière globale tant Sonic n’est pas hyper plaisant à contrôler. Dans les sections linéaires, ça passe, même si l’absence de signalement de certains obstacles fait qu’on se les prend dans la face avant même de savoir qu’ils étaient là et je suis tombé sur un bug hyper relou dans le dernier niveau avant le boss de fin où un ennemi devait indiquer où il devait attaquer grâce à une loupiote lumineuse qui ne s’allumait jamais dans le dernier tiers de son niveau (et avec zéro checkpoint dans ledit niveau, c’était du pur bonheur, heureusement que le niveau durait 2 minutes)… Et les phases de plateforme sensées être plus lentes et plus précises sont plus reloues que fun puisque même si le saut normal de Sonic fait le taf, c’est son double-saut qui est ultra lourdingue et qui fait qu’on peut facilement louper certaines plateformes.

Ceci étant dit, et c’est la raison pour laquelle j’ai fini le jeu au bout de 3h au lieu de quasiment 5 : le système de vies a disparu, remplacé ici par des ballons à l’effigie de Tails que l’on peut récupérer dans les niveaux et qui font que si l’on tombe, Tails nous rattrape et nous replace juste avant le trou. Et si on n’a plus de ballons, on recommence juste au précédent checkpoint, là où à l’époque Sonic avait un nombre de vies limitées et le Game Over signifiait reprendre le niveau du début. Je ne suis clairement pas contre ce nouveau système, puisqu’il évite de devoir se farcir des segments que l’on a techniquement déjà terminés, même si ce n’est pas parfait et parfois un ballon Tails sera utilisé alors qu’il nous transportera genre à deux mètres du checkpoint.

Et même si, oui, le jeu est très court en ligne droite, le but de Colours est d’essayer de le finir à 100%, ce qui implique de terminer chaque niveau en ayant récupéré les 5 anneaux rouges plus ou moins bien planqués, finir les niveaux spéciaux qui se débloquent justement en récupérant ces anneaux et aussi chopper les Chaos Emeralds et, petite nouveauté, les éléments cosmétiques que l’on peut acheter avec des pièces spéciales que l’on trouve dans les niveaux et qui n’étaient pas là dans l’original. Il y a aussi des courses contre Metal Sonic… Même si je n’ai jamais trouvé comment en faire une. Woops.

Dans tous les cas, en dehors de certains niveaux juste relous, Sonic Colours n’est pas particulièrement difficile si on a un minimum d’expérience avec les jeux de plateformes, mais il peut quand même devenir un bon challenge si on vise le 100%, d’autant plus que les niveaux sont pas mal rejouables grâce à l’incorporation des Wisps, des power-ups que l’on débloque au fil de l’aventure et qui permettent d’accéder à de tous nouveaux segments de certains niveaux parfois bien plus étoffés qu’on ne le penserait au premier abord !

Enfin, côté présentation, le jeu est toujours aussi beau ! Comme son nom l’indique, c’est ultra coloré et les décors nous en mettent plein la vue tant on sent qu’ils ont été fait avec amour ! Et ça tourne plutôt bien sur PS4. Le seul truc un peu bizarre, c’est le fait que les cutscenes tournent clairement dans une résolution bien moins élevée que le 1080p et ça a un grain bizarre, mais rien de bien méchant non plus. Et les musiques sont toujours aussi bonnes ! Mention spéciale au thème d’Aquarium Park qui est vraiment chouette, ainsi que Planet Wisp qui nous emporte avec son joli air au piano !

Au final, même si je suis forcément un peu déçu que mes souvenirs du jeu se soient confrontés à la dure réalité du temps passé, j’ai quand même passé un très bon moment sur Sonic Colours Ultimate ! Ce n’est pas parfait, mais ça n’en reste pas moins un bon jeu Sonic avec une ambiance incroyable, un level-design qui quand il fonctionne peut mener à des moments mémorables et des musiques vraiment cool. Bon, il y a aussi des petits moments de frustration à cause d’un Sonic qui ne se contrôle pas parfaitement et le jeu ne durera que 3h à ceux qui ne cherchent qu’à faire les niveaux une fois, mais pour ceux qui visent le 100% ou bien un peu explorer les niveaux à la recherche de secrets, il y a largement de quoi s’occuper une dizaine, voire une quinzaine d’heures.

Dans tous les cas, je peux recommander Sonic Colours Ultimate principalement à ceux qui ne l’ont pas fait sur Wii. Avec quelques petites astérisques, notamment sur le fait qu’il faut être prêt à accepter que ce n’est pas parfait et qu’il vaut mieux le prendre si on aime bien finir ses jeux à fond. Si vous êtes dans cet état d’esprit, je sens que vous passerez un très bon moment !