Ça fait bizarre de se dire que ça fait déjà 5 ans qu’on avait fait face au trio ultime Horizon Zero Dawn, The Legend of Zelda Breath of the Wild et NieR Automata. Trois visions du post-apocalyptique radicalement différentes, trois visions de l’open-world très distinctes et trois jeux qui sont aujourd’hui considérés comme des classiques du jeu vidéo !

Aujourd’hui, on a enfin la suite d’un de ces trois jeux avec Horizon : Forbidden West, un titre qui n’a pas pour ambition de révolutionner le genre ou bien le jeu vidéo dans son ensemble, mais qui propose tout simplement une évolution de sa propre série sur les points qui avaient pu faire débat la dernière fois pour proposer le meilleur de lui-même, mais aussi et surtout le meilleur de la PS5 pour en devenir un de ses meilleurs ambassadeurs !

Bon, ironiquement, le jeu s’est aussi avéré être au final un titre cross-plateforme avec un portage sur PS4 qui tient de la magie noire, mais pour ce qui est de la version PS5, on n’en reste pas moins sur un des jeux qui m’a fait décrocher ma mâchoire bien plus d’une fois avec un tournant qui a été franchi ici en matière de fidélité graphique et qui ne peut que me laisser rêveur sur ce que donnera l’inévitable troisième épisode… quand il viendra vu comment Forbidden West est parti pour exploser pas mal de records !

Et juste histoire de poser un peu de contexte autour de cette critique : j’ai reçu Horizon le vendredi matin et l’ai fini le dimanche en début d’après-midi après 19h30 de jeu, sachant que j’ai deux autres jeux assez importants à tester, donc comme vous pouvez vous en douter, je n’ai malheureusement pas eu le temps de trop me focaliser sur le contenu annexe… Et c’est à mon grand regret, puisque les rares quêtes annexe que j’ai pu faire étaient soit vraiment fun, soit hyper intéressantes et la promesse de beaucoup plus d’heures de jeu. D’ailleurs, un petit conseil : essayez de faire les quêtes annexes tant que vous n’avez pas fini l’histoire, parce qu’une fois arrivé dans le post-game, leur impact sonnera un peu plus creux… Enfin, c’est bizarre à dire et je ne sais pas du tout pourquoi, mais je me suis senti aussi bien drainé que satisfait et plus du tout avec l’envie d’en voir plus une fois le scénario principal terminé, comme si la magie du jeu s’était soudainement évaporée ou bien qu’il n’y avait plus d’enjeux à mes actions. Ou bien peut-être est-ce juste le fait d’avoir joué presque 20h à un jeu vidéo à peine 48h. Je pense que ça doit jouer un peu.

Ouest est Prohibé Pour Excès de Fun !

Avant de commencer, si vous vous posez la question : oui, il est possible de jouer à Forbidden West sans avoir fait Zero Dawn, mais c’est trèèèès fortement déconseillé. Ou alors faites ce qu’il faut avant et regardez au moins un récap’ de 20 minutes ou plus du premier épisode, parce que même si le jeu nous propose un petit résumé de deux minutes de Zero Dawn, vous mettrez plus de temps que nécessaire pour recoller les pièces via des indices de contexte et vous passerez trop de temps à vous demander pourquoi Aloy n’arrête pas de parler de Sobek, le dieu égyptien de l’eau et de la fertilité avec une tête de crocodile et qui est avec Anubis un des dieux les plus métal qui existe… Mais je m’égare, surtout qu’en plus de Sobek ça parle constamment de dieux grecs alors que Kratos n’est même pas dans ce jeu !

Je ne vais pas entrer dans les détails de l’histoire pour ne pas spoiler, mais en gros l’action de Horizon Forbidden West se situe quelques mois après les événements de Zero Dawn. Aloy est partie à la recherche d’un remède pour sauver le monde qui est en proie à une étrange infestation qui étouffe toute forme de vie. Et même si l’histoire est relativement prévisible du fait qu’elle introduit beaucoup trop vite certains trucs qui nous font nous dire que ça aura des répercutions plus tard à la manière de n’importe quel film hollywoodien, elle possède quelques twists vraiment intéressants qui valent plus que largement le détour, ainsi que des moments qui font qu’on ne s’ennuiera pas.

Le truc que j’ai vraiment apprécié, c’est notamment le personnage d’Aloy qui suit une évolution assez logique par rapport au premier épisode. Sans entrer dans les détails, j’ai beaucoup apprécié la manière dont elle est écrite et son arc narratif sur le fait de se sentir obligé de tout faire tout seul est… Étrangement raccord avec certains éléments que je vis actuellement et ai déjà vécu, donc c’était un peu comme si les scénaristes de ce jeu m’avaient demandé de me donner un grand coup dans le derrière pour me réveiller.

Un autre truc vraiment appréciable, même si à cause des conditions de test, je n’en ai eu qu’un aperçu, c’est le fait que le monde soit si vivant ! Bourré de détails et de personnages aux convictions différentes qui donnent lieu à des histoires uniques et tout aussi intéressantes que l’histoire principale. À noter d’ailleurs que certaines des quêtes sont arrivées aussi quand je ne cherchais pas forcément à en faire, où des PNJ se faisaient attaquer sur la route, menant à d’autres quêtes, ce qui rendait l’aventure d’autant moins prévisible et bien plus fun !

Car, bon, concrètement, Horizon Forbidden West reste un open-world tout ce qu’il y a de plus banal en termes de structure. On accomplit des quêtes données soit par des PNJ, soit par le scénario et il y a des activités et mini-jeux annexes, comme des défis dans des arènes, un jeu de plateau ou bien des micro-objectifs à accomplir ici ou là qui permettent de faire grimper le pourcentage de complétion. La seule différence avec d’autres open-world, c’est… Erm… Le fait que les ennemis sont clairement marqués sur la carte et réunis en troupeaux de leur propre espèce pour nous éviter d’avoir à tourner en rond quinze plombes pour trouver le matériau qui nous manque pour pouvoir upgrade nos tenues ou nos armes, j’imagine ?

Ce qui démarque un peu plus Horizon du reste, c’est finalement son système de combat pas mal orienté sur les combats à l’arc ou armes du même style, vu que le corps-à-corps devient progressivement inutile plus on avance dans le jeu. On doit constamment rester sur ses gardes à canarder les ennemis et faire attention à nos ressources pour ne pas être à court de munitions… Ce qui m’amène à mon premier mini-problème avec le jeu, puisque j’ai eu l’impression de passer une très grande partie de mon temps à scanner mes alentours pour repérer des trucs à récupérer par terre et donc finalement, plutôt que d’explorer le monde, 70% du temps j’étais juste en train de jouer les écureuils en train de faire leur stocks de glands pour l’hiver. Est-ce que je n’y prenais pas plaisir ? Si, quand même, puisque malgré tout en situation de danger ça me forçait à vraiment improviser avec ce que j’avais, mais en dehors de ces situations, j’avais juste la sensation de plus être un aspirateur à trucs plus qu’un héros de jeu vidéo.

Un truc que j’ai découvert un peu sur le tard, mais qui est ultra important à savoir, c’est que les pièges sont ultra OP ! Si vous réussissez à attirer un ennemi dedans, à moins que ce soit un ennemi de fin de jeu, vous tuerez presque tout le monde en un coup ! Faites des chaînes de deux ou trois pièges qui explosent simultanément et vous aurez l’agréable surprise de savoir ce que ça fait d’être un dieu de l’eau et de la fertili… de la destruction !

Bon, par contre, le seul truc un peu relou avec les pièges, et même le crafting sur le terrain, c’est que même si le jeu fait tout pour nous éviter à avoir à mettre le jeu en pause, l’interface n’en reste parfois pas moins lourdingue et ne fait qu’empirer sur la durée. Je ne sais pas si c’est juste moi qui n’ai pas trouvé comment faire, mais sur la fin, j’avais tellement d’options pour les pièges que parfois j’appuyais dix fois sur une des touches directionnelles pour trouver le piège que je voulais dans la catégorie que je voulais.

Ce qui m’amène indirectement aux options d’accessibilité, qui sont vraiment poussées dans Forbidden West, au point que l’on peut même faire son expérience de jeu à la carte ! Il est possible d’augmenter la durée de ralentissement de temps quand on vise ou bien ralentir l’action quand on crafte des trucs en combat, voire même de changer la barre de vie d’Aloy pour la rendre plus faible ou plus résistante, tout comme on peut la rendre plus forte ou plus faible.

Pour le coup, le temps d’un combat contre un T-Rex robot que j’avais déjà tenté trois fois, je suis passé du mode de difficulté relativement détendu à celui destiné à ceux qui ne veulent vraiment pas se prendre la tête et là où avant, avec 390PV je me faisais rétamer en 4 coups et le combat durait cinq minutes avant mon inévitable défaite, en ultra-détendu, chaque coup me faisait perdre genre 20 PV et j’ai décimé le monstre en trois pièges dans le pif ! Bref, après ça, j’ai remis la difficulté où j’en étais avant pour avoir un minimum de challenge, mais dans tous les cas, ça reste sympa d’avoir l’option de pouvoir jouer au jeu juste pour kiffer l’univers… Et en écrivant ce paragraphe, je me dis que ça n’aurait pas forcément été plus mal que je fasse ça, ne serait-ce que pour arrêter d’avoir l’impression de jouer un écureuil roux qui doit tout ramasser pour survivre à chaque combat…

Cependant, un truc qui aurait dû être une option d’accessibilité mais qui n’est pas désactivable, c’est le fait qu’Aloy parle beaucoup trop souvent pour donner des indices quand bien même on n’a pas encore eu le temps d’être bloqué. Imaginez Navi ou Fay des jeux Zelda, mais en infiniment plus relou parce que ça n’est pas optionnel et que quand elle parle, elle dit à voix haute ce qu’elle doit faire, comme si la solitude l’avait rendue folle, ou, pire encore, qu’elle s’adresse directement au joueur, ce qui brise totalement l’immersion. On dirait que les développeurs n’ont pas eu assez confiance en nous pour nous débrouiller et préféraient nous donner directement la solution pour ne pas casser le rythme de l’histoire de peur que l’on s’ennuie. Si ces indices étaient optionnels, ça aurait été clairement pour le mieux, ou, mieux encore, en dehors des moments où elle est avec quelqu’un, ils auraient pu prendre des notes sur Breath of the Wild et la rendre muette.

D’ailleurs, en parlant de Breath of the Wild, les deux jeux n’ont au final en commun que la paravoile de Link, même si dans Forbidden West elle n’est pas non plus tout à fait identique du fait que dans Breath of the Wild, Link est aussi léger qu’une brindille et peut voler très loin très longtemps et dans Forbidden West, Aloy fait le poids d’une personne normale et donc descend sur des distances plus crédibles. D’ailleurs, un autre point de comparaison rapido, mais la boucle de gameplay, la structure du jeu et l’escalade n’ont rien à voir dans les deux, puisque Breath of the Wild nous pousse à être curieux au maximum en jouant sur l’exploration des environnements avec une approche très minimaliste, là où Forbidden West nous demande juste à aller d’un objectif à un autre en suivant des marqueurs et avec une carte remplie d’objectifs qui se rajoutent automatiquement. Et l’escalde dans Horizon est beaucoup plus limitée, faisant que les lieux ont un level-design volontairement plus restrictif qui amènent à des challenges de plateforme intéressants… Même si l’escalade en elle-même est malheureusement un poil lourdingue et manque de fluidité.

Enfin, avant de parler de la partie graphique, il me faut parler des musiques, qui sont vraiment très très chouettes avec un côté évolutif qui s’adapte en fonction de la situation. Étonnamment, en dehors de quelques pistes répétées, je n’ai pas eu l’impression d’entendre la même piste deux fois, ce qui était plutôt étonnant, mais ça ponctuait bien pas mal des moments les plus intéressants de l’aventure ! Et c’est sans parler des sonorités utilisées qui mélangent beaucoup d’instruments différents aussi bien joués par un orchestre que des instruments numériques pour donner cette impression de parcourir un monde à la fois naturel et synthétique !

Et bien entendu, je ne peux pas ne pas parler des graphismes du jeu, qui sont absolument incroyables, et tout particulièrement les personnages, qui sont parfois d’un réalisme affolant ! Ça reste encore un peu inégal, avec certains PNJ qui sont moins beaux que d’autres, mais ceux qui sont réussis le sont tellement que j’ai parfois eu l’impression de voir les acteurs sur lesquels ils sont basés jouer dans les décors du jeu et non juste des personnages virtuels. Et même si ça n’est pas encore parfait, notamment avec cette sensation de parfois voir des personnages incrustés dans des décors en fond vert, les cheveux d’Aloy qui font absolument n’importe quoi une bonne partie du temps ou parfois les regards qui ne ciblent pas correctement leur interlocuteur, on n’en reste pas moins face à un véritable tour de force technique qui est rendu d’autant plus impressionnant que l’on est ici dans un jeu en open-world, donc typiquement le genre de jeux gourmands en ressources où les glitchs peuvent arriver beaucoup plus facilement et rapidement que sur des expériences plus linéaires à la manière d’un Uncharted. (Et d’ailleurs, oui, j’ai aussi eu le droit à mon lot de glitchs, mais en dehors d’un où j’étais coincé dans un mur, je ne suis pas tombé sur des trucs trop méchants).

Et c’est sans parler des décors, qui sont eux-aussi fantastiques et riches en détails, avec des éclairages qui parfois les rendent vraiment très réalistes ! Mention spéciale à une zone dans le deuxième tiers qui non seulement comporte le meilleur arc narratif de toute l’histoire, mais qui en plus propose des décors qui m’ont fait pousser à de multiples reprises des cris d’émerveillement. Entre Ratchet et Clank : Rift Apart et Horizon Forbidden West, clairement l’envie de mettre la main sur une télé 4K se fait de plus en plus ressentir pour m’en prendre encore plus plein les yeux !

Au final, Horizon Forbidden West ne révolutionnera pas le monde du jeu vidéo pour son gameplay, mais il n’en a pas besoin pour nous offrir un excellent moment ! Son monde riche complémente une histoire vraiment cool qu’on prend énormément de plaisir à suivre et ses options d’accessibilité font que n’importe qui peut s’amuser à démanteler des gros robot-dinos dans la joie et la bonne humeur ! Et encore une fois, c’est sans parler du bond technologique démontré ici qui ne fait qu’augurer d’un avenir des plus intéressants pour les jeux vidéo.

Ce n’est pas le jeu parfait, mais si vous êtes d’humeur à passer du temps dans un truc orienté science-fiction hollywoodien, clairement, vous passerez un bon moment qui peut en prime vous durer un bon moment si vous décidez de le faire durer en explorant au-delà de son scénario !

De fait, Horizon Forbidden West est un Indispensable et j’ai hâte de voir ce que nous offrira Horizon 3. Avec un peu de chance, on visitera l’Égypte avec un vrai animatronique de Sobek pour nous guider !

Gloire à Sobek !