Après plus d’une année de hype sans nom, voici enfin sur les écrans le nouvel épisode de la série Star Wars. Et après une tentative semi-ratée de la ramener aux cinémas il y a 15 ans par le biais de la prélogie, puis une tentative totalement foirée de les ressortir en 3D (en commençant par La Menace Fantôme, parce que clairement ce film allait inciter les fans à se ruer dans les salles) et enfin son rachat par Disney, nous assistons à une nouvelle vision. Une vision plus jeune et fraîche de cette saga culte, grâce à J.J.Abrams.

Les réactions quant à cette annonce avaient été plus que mitigées, mais comme on le dit : des pires attentes peuvent ressortir les meilleures surprises (et par on le dit, je veux dire « je le dis », puisque j’ai improvisé cette expression dans l’instant… Mais vous voyez où je veux en venir). Et bons dieux que cette surprise a été bonne !

La critique que moi et Namus vont vous livrer sera au maximum dénuée de spoilers, puisque bien évidemment, notre appréciation du film est venue du peu que l’on en savait. Personnellement, je n’ai vu que deux trailers et ai été hélas spoilé par une partie du matériel promotionnel, mais certains twists étaient restés dans l’ombre, donc je ne compte pas vous faire subir quelque chose que je n’aurais pas aimé subir. Cependant, quand le besoin s’en fera ressentir, j’irai un peu plus en détail dans des choses qui peuvent être considérées comme sur spoiler. Rassurez-vous, ça n’arrivera qu’en fin d’article et ça sera clairement indiqué comme tel (et c’est aussi pour ça que les images ne seront pas tirées du film).

… Sauf la partie où Luke s’était transformé en lapin… Sérieux, Abrams a fumé quoi ?

The-Furce-Awakens

(Plus sérieusement, cette image est tirée de la campagne promo de Zootopie, et, à en croire les réactions devant la bande-annonce, on tient un nouveau hit !)

L’Histoire

On va juste mettre ce qui est écrit dans le mur de texte habituel de début de film : Luke a disparu, tout le monde le recherche activement et des cendres de l’Empire naît le Premier Ordre. Aussi, il y a deux nouveaux héros « sortis de nulle part » qui seront liés par le destin pour accomplir quelque chose de grand, a.k.a botter le derrière des méchants et sauver la galaxie.

Voilà, c’est tout ce qu’il y a à savoir, car, il faut l’avouer, l’histoire est plus que classique. Extrêmement bien rythmée et dépourvue totalement de parties « filler », mais classique, notamment à cause de ficelles narratives parfois beaucoup trop grosses que l’on voit certains trucs venir à des Kylo-mètres (badum tss).

Ce qu’elle en fait en revanche, l’est moins, et c’est ça qui est le plus intéressant, car au lieu de se perdre dans des détails inutiles qui ont déjà été traités dans les précédents films, l’histoire se concentre sur une poignée de personnages, notamment les deux nouveaux héros, Rey et Finn. La première suit un parcours d’élue très classique, dans la lignée du parcours de Luke, tandis que le second connaît un développement très intéressant et des dilemmes moraux inédits par rapport aux précédents épisodes. Mais tous deux vivent leur propre aventure et il arrive que leurs chemins se croisent à plusieurs reprises. Kylo Ren, le méchant du film, quant à lui… Est très certainement le plus intéressant des trois, mais je ne peux clairement rien en dire avant la fin de cet article, parce que spoilers.

On croise également des visages très familiers et… C’est un peu là que vient le plus gros point noir du film pour moi (même si ce point noir doit faire environ 0,5 millimètres de diamètres) : ils sont un peu trop présents, au point de voler la vedette aux nouveaux. Alors certes, le film tourne autour de la succession et du passage de flambeau, mais la présence des anciens étouffe presque celle de Rey et de Finn, qui passent presque au second plan passée la première moitié. Mais on va s’en arrêter là, histoire de ne pas trop en dire.

vader

(Estampe par Brian Reedy)

La touche J.J.

Niveau réalisation, c’est… Presque parfait. Les plans sont beaux à en crever, le travail sur la lumière est monstrueux et le fait que les effets spéciaux fait-main composent plus de 70% des personnages et décors que l’on voit à l’écran donne un côté authentique plus que bienvenu. Cependant, un film d’Abrams n’en serait pas un sans ses lens-flare, qu’il case assez régulièrement. Heureusement, il n’en abuse pas, mais par contre, le shaky-cam est là et c’est toujours aussi irritant. Certes, elles sont cantonnées aux scènes d’action, mais elles les rendent volontairement moins lisibles. Pas non plus au point que ça soit aussi foutraque qu’un Harry Potter 7 ou Hunger Games, mais ça m’a parfois sorti du truc (le tout dernier plan du film est absolument dégueulasse dans ce sens-là). Et les combats sont bien plus sobres que dans la « Prélogie ». Ça arrête de sauter à 15 mètres de haut et à tenter d’imiter Dragon Ball Z. Là, les combats de sabre-laser sont plus réalistes et limite viscéraux, car chaque coup se ressentirait presque physiquement. Et ça, ça fait plaisir.

Enfin, niveau musiques, ce n’est pas non plus la catastrophe, mais presque. John Williams est aux commandes, mais en mode pilotage automatique. De fait, les thèmes les plus mémorables sont… Les anciens. Les nouvelles pistes passent totalement au second plan et n’ont presque rien de mémorable. Et le pire, c’est que la première scène avec Rey indiquait le contraire, car son introduction est absolument magique, mais quelque chose a fait que ça n’a été que la seule fois que c’est arrivé. On sent qu’il a essayé de faire quelque chose du thème de Kylo Ren, mais il lui manque ce petit quelque chose qui a fait de la Marche Impériale un thème culte. Après, c’est peut-être aussi quelque chose de volontaire et lié au développement du personnage (j’y reviendrai sous peu), mais cela ne pourra se déceler que dans une potentielle écoute de la bande-son en dehors du film.

Au final, malgré tous ces petits détails irritants, je n’ai clairement pas vu passer les 2h15 que duraient le film et ai passé un moment plus qu’agréable d’un bout à l’autre. Niveau divertissement, ce septième épisode met le paquet tout en introduisant énormément d’éléments nouveaux, ainsi que des problématiques inédites et « modernes » plus qu’intéressantes. Autrement dit, c’est un film qui vaut le prix de son billet (sauf peut-être en 3D, puisqu’ici on fait face au coup de la 3D en profondeur et ça n’apporte pas grand chose). Sur certains points, Le Réveil de la Force dépasse les deux trilogies, cependant…

Là, on va entrer dans la Zone Demi-Spoilers, donc même si je ne vais pas non plus donner directement des éléments cruciaux à l’histoire, il se peut que certains indices vous donnent une idée de ce qui peut se passer. Bref, c’est plus au cas où qu’autre chose, donc zappez de suite jusqu’à la fin de la deuxième image de corgi déguisé en Jedi pour lire l’avis de Namus en toute sécurité. Merci de votre compréhension.

Rebel Corgi

(Photo de Corgiarya)

ZONE SPOILER (OÙ ON DIT QUE LUKE DEVIENT UN DIPLODOCUS)

Donc oui, Final Fantasy VII euh… Star Wars VII dépasse les autres films sur certains points, mais, et c’est là le problème : il ne parvient pas totalement à s’en détacher.

Car J.J. Abrams a tenté de jouer les équilibristes en essayant de doser avec parcimonie le nouveau contenu et le fan-service. Et c’est tout à son honneur, et je pense sincèrement qu’il s’est vraiment bien débrouillé, cependant, quand un certain personnage de la trilogie originale revient, on enchaîne les références gratuites aux précédents et il occupe beaucoup trop l’écran pour laisser Finn et Rey respirer. Après, ce n’est pas pour dire que son arc scénaristique n’est pas inintéressant, bien au contraire. Cependant, ça alourdit un peu l’ensemble du film.

D’ailleurs, il est dit qu’Abrams a volontairement disséqué le premier film pour tenter d’en extraire ce qui en a fait son succès. Et ça se sent, puisque j’avais un peu trop souvent l’impression d’assister à un demi-remake de l’original. En tout cas, le schéma est plus que visible, au point que, à l’exception de deux d’entre eux, les twists se voient tous venir. Ceci dit, et c’est là que c’est bien, on voit peut-être les twists immédiats, mais même si le film sème des pistes pour la suite, on est incapable de deviner clairement ce que nous réservera l’épisode VIII.

Et là je vais revenir sur le point qui m’a le plus plu : Kylo Ren. Avant de voir le film, je m’attendais à l’aimer, ne serait-ce qu’au niveau du design, mais… Ce méchant a une véritable présence à l’écran et qu’il soit aussi instable est un véritable plaisir à voir. C’est un méchant torturé, non pas dans le sens emo du terme mais véritablement déchiré par un conflit intérieur et l’acteur qui joue ce rôle est juste fantastique. En fait, et c’est là que ça devient vraiment génial, c’est qu’Abrams joue avec les attentes des fans et le personnage de Kylo est l’incarnation même de ces attentes. Kylo est une sorte de copie de Vador qui sait qu’il ne sera jamais à la hauteur du plus grand bad guy de tous les temps. De fait, le personnage est très différent et fait qu’il est tout de suite intéressant à regarder. De plus, sa gestuelle subtile et notamment ses mouvements lors de son dernier duel sont absolument fascinants, montrant à quel point il est faillible. C’est assez compliqué à décrire et encore plus à décrire sans entrer dans les détails, mais Kylo Ren m’a convaincu et j’ai hâte d’en voir plus.

Enfin, dernier retour dans le négatif : la symbolique à deux balles, notamment dans deux scènes en particulier. Le parallèle entre le Premier Ordre et le Troisième Reich est tellement facile à faire que ça n’en devient pas drôle. Les Stormtroopers sont des SS, et ça se voit aussi bien dans les scènes de massacres que celle du discours de « l’adjoint du Führer » devant des draperies de 15 mètres de haut avec au centre leur emblème et leur « salut nazi qui n’en est pas un ». Une autre scène-clé du film joue elle aussi la carte de la néga-subtilité en jouant avec les lumières et… Non, mais c’est tellement pas subtil que la scène s’en retrouve presque décrédibilisée. Je ne peux rien en dire, parce que c’est LA scène du film, mais ça ne devrait pas arriver à cette époque. Mettre des symboles aussi gros sans aucune subtilité, ça ne passe plus.

Malgré tout ça, je tiens encore à préciser que j’ai adoré le film. Et c’est justement parce que j’ai adoré ce film que je me montre aussi critique. Dans tous les cas, allez le voir. Vous passerez un excellent moment, c’est sûr et certain. Maintenant, place à Namus, après cette adorable photo de corgi !

Jedog

(Stumprey the dog. Source inconnue)

Critique de Namus :

Si longtemps attendu, le film Star Wars 7 : Le Réveil de la Force est enfin de retour sur grand écran pour le plaisir des fans et pas que ! Le film se concentre en effet sur des nouveaux personnages tout en laissant en second plan les anciens, même si parfois, ça a tendance d’être le contraire. C’est un plaisir de revoir tous les éléments qui ont fait Star Wars un succès planétaire. Le mot d’ordre de ce film est avant tout « voyage », nous parcourons et nous voyageons de planète en planète à bord du célèbre Faucon Millénium pour fuir le Premier Ordre et retrouver la Résistance. Beaucoup de nouveauté qui plairont sans doute aux amateurs de science-fiction. Malgré tout, le réalisateur J.J Abrams a tendance à en faire trop et ça donne des séquences assez démentielles. Par ailleurs, le petit robot est assez marrant et qui se révèle d’être important pour la suite.