Cela fait à peine plus de 9 mois que j’ai parlé pour la première fois de Radiant. Un de mes plus gros coups de coeur de 2018, cette série possède tout ce qu’il faut pour accrocher le lecteur et le rendre instantanément amoureux : des personnages attachants, des méchants détestables, un univers ultra fouillé et des histoires captivantes qui font que l’attente entre chaque tome est une torture sans nom.

En Juin dernier, l’arc des chevaliers-sorciers n’était pas tout à fait terminé et l’anime était encore un doux rêve que l’on devait attendre avec impatience. Aujourd’hui, ledit arc narratif a laissé place à un tout nouveau, tandis que l’anime est plus ou moins sur le point de se conclure pile au moment où j’écris ces lignes… Et l’on ne sait pas encore si une saison 2 est prévue ou non (mise à jour : à peine une heure après la parution de cet article, on apprend qu’une saison 2 a été confirmée ! Les joies du timing).

Mais comment se présente ce nouvel arc et comment est l’anime ? La réponse après cette phrase.

Radiant History

radiant-11

Après un tome 10 qui concluait un excellent arc narratif (bien que personnellement je l’ai trouvé juste un poilounet en dessous de celui de Rumble Town à cause du facteur surprise en moins, mais bien plus fort en termes de tension et de moments qui prennent aux tripes), nous nous retrouvions face à un micro-filler posé là pour faire un peu retomber les choses et jouer sur un concept qui n’avait pas encore été vu. Le tome 11, lui, commence direct en posant le pitch de base du nouvel arc avant de conclure son petit filler, puis passera une bonne partie du temps à faire la transition entre le précédent arc (avec une ligne qui m’a touché avec une force incroyable) et le nouveau en mettant en place les différents éléments de la suite tout en continuant d’entourer de mystère certains personnages, avant de se lancer dans un final particulièrement efficace avec un twist qui était plutôt prévisible et un autre beaucoup moins, notamment avec un personnage qui va hanter mes cauchemars pendant les semaines à venir…

Côté Inquisition, de nouveaux personnages sont introduits et… Bons dieux, mais arrêtez Tony Valente ! Ses designs sont beaucoup trop cool !!! Sargon, qui domine la couverture de ce nouveau tome, est un monstre de charisme en plus d’avoir une personnalité qui créé un des meilleurs moments de ce tome.

D’ailleurs, et ça va rejoindre le point qui va suivre concernant l’anime : ça fait plaisir de retrouver l’écriture si caractéristique de Tony. Je n’avais pas relu un tome de la série depuis la parution du tome 10 et avait oublié à quel point les dialogues pouvaient être monstrueusement drôles. Seth peut être toujours aussi débile quand il le faut tout en étant ultra sérieux et mature dans d’autres circonstances et ça, ça fait plaisir à voir.

En bref, ce nouvel arc promet énormément de bonnes choses et je suis très curieux de voir où les choses vont aller à partir de là. Même s’il faudra attendre Japan Expo pour la suite. Erf.

Lerche-moi la grappe !

Radiant Key Art

Puis vient le cas de l’anime. En Juillet dernier, j’avais assisté des étoiles dans les yeux à la présentation de l’anime Radiant. Concoctée par le studio Lerche (Assassination Classroom) et menée par une équipe passionnée, j’avais hâte de voir une de mes séries préférées s’animer.

Dire que j’ai été pas mal déçu est plutôt approprié. Cela étant dit, contrairement à certaines chaînes YouTube qui ont enfoncé l’anime sans lui offrir de seconde chance dès le premier épisode, j’ai attendu que la diffusion de la saison soit terminée pour pouvoir me prononcer et je m’attendais à ce que des concessions soient faites. Pas tous les studios n’ont le budget du studio Bones et autant j’adore Radiant, autant son succès au Japon reste plutôt relatif face aux mastodontes que sont encore One Piece ou My Hero Academia. De fait, le budget lié à l’adaptation n’était pas le même et ils ont dû fait avec les moyens du bord, résultant en une animation assez minimaliste sur pas mal de scènes. Après, l’anime reste hyper beau ! Les décors sont très joliment retranscrits et les designs sont plus que fidèles au matériau de base.

… C’est juste dommage que parmi les concessions nécessaires à sa diffusion l’anime ne s’en soit pas tenu à un format sur 13 épisodes au lieu des 21 que compte la saison, car l’anime n’adapte que 4 tomes et se retrouve obligé de compenser avec tellement de filler que ça en devient presque indigeste. Pour vous donner un ordre d’idée, les deux premiers épisodes de l’anime couvrent plus de la moitié du premier tome (100 pages), puis l’arc de Rumble Town commence à peine 45 pages après le début du tome 2. Maintenant imaginez que l’arc de Rumble Town dans l’anime commence à l’épisode 11 et vous comprenez que la série passe littéralement 8 épisodes pour couvrir l’équivalent de 60 pages, avec un épisode qui se permet même le luxe d’être un clip-show à l’épisode 10 compilant ce qu’il s’est passé dans les 9 épisodes précédents. Le rythme si efficace du manga est totalement brisé et même si ces fillers permettent d’un peu mieux creuser tout ce qui a trait à l’Artémis et les personnages de Mélie et Doc (et Dragunov, ce qui en revanche est un très bon point que le manga ne creuse pas assez parce que ce personnage est vraiment cool), on sent clairement que les producteurs n’avaient pas d’autre choix que d’opter pour un format pareil à cause de demandes des diffuseurs. Le plus dommage dans cette histoire, c’est que l’arc de Rumble Town est hyper bien retranscrit et tient parfaitement sur les 9 épisodes qui suivent (adaptant ainsi littéralement 3 tomes), mais il est suivi à nouveau sur un petit lot de fillers parce qu’il n’a pas le temps d’aller plus loin.

Et c’est sans parler du dernier point qui me caresse dans le mauvais sens du poil de fan que je suis : le Seth de l’anime n’est pas totalement le Seth du manga. Dans le manga, Seth est un abruti impulsif de première catégorie qui grandit au fur et à mesure de l’aventure et qui évolue de manière très intéressante en à peine quatre tomes. Dans l’anime, Seth est toujours un peu débile sur les bords, mais il est aussi beaucoup plus posé dès le premier épisode et ressemble beaucoup plus à un héros de shônen classique. De plus, certains gags passent à la trappe, mais étant donné que l’anime était diffusé à une heure de grande écoute et plus destiné à un jeune public que le manga, c’est pas vraiment étonnant. Ceci étant dit, les personnages de Doc et Mélie sont identiques à leur version manga, ce qui n’est pas pour déplaire.

J’ai dit tout ça, mais il faut savoir que je suis un immense fan du manga et donc j’ai pu remarquer à quel point l’anime différait du matériau d’origine. Il n’est pas impossible que les personnes qui n’ont pas lu le manga aient adoré, surtout à partir du moment où l’arc de Rumble Town se lance car pour tous les points de pinaillage que je balance à la série pour ses fillers, toute cette partie-là est plus que bien adaptée et c’est malgré tout pour ça que j’espère sincèrement que l’arc des chevalier-sorciers sera adapté dans un avenir plus ou moins proche (mise à jour : eh bah on verra ça cet Octobre).

Et c’est bien pourquoi je conclus cet article par une évidence : il FAUT que vous vous intéressiez à Radiant ! C’est un des meilleurs Shônen que j’ai pu lire et ça ne fait que devenir de plus en plus intéressant au fil des arcs. Si possible, privilégiez le manga à l’anime, parce que le manga est infiniment meilleur, mais si vous ne pouvez pas y avoir accès, penchez-vous sur l’adaptation. Elle n’est pas parfaite et met un peu de temps à démarrer, mais elle conserve pas mal de ce qui a rendu le manga si spécial à mes yeux et mérite malgré tout le détour. Quoi qu’il en soit, en plus d’être quelqu’un d’adorable, Tony Valente mérite tout le soutien que l’on peut lui apporter, car non seulement il a créé quelque chose de très spécial, mais en plus il a réussi l’exploit d’être le premier manga français à être adapté au Japon. Et ça, c’est incroyable !

Benjamin « Red » Beziat