La Wii U en a peut-être vu des vertes et des pas mûres et peut désormais être appelée un échec d’un point de vue commercial, mais bons dieux que ses jeux restent pour moi certains des meilleurs jeux auxquels j’ai pu jouer durant la décennie 2010. Entre autres : Donkey Kong Country Tropical Freeze, Paper Mario Color Splash, Super Mario Maker, Mario Kart 8, Captain Toad Treasure Tracker, et Super Mario 3D World. Bon ok, ça fait beaucoup de Mario en regardant de plus près, mais ça prouve que Nintendo était plus que déterminé à nous pondre des jeux de qualité.

Et c’est aussi pour cette raison que je ne peux pas les blâmer de vouloir porter sur Switch tous ces jeux ou bien en faire des suites. Suffit de voir que la Switch a dépassé les 70 millions de consoles vendues contre… à peine 14 millions de Wii U pour comprendre qu’il y a potentiellement 40 millions de joueurs (en comptant les foyers qui auraient deux Switch et en sous-estimant grave le nombre) qui n’ont pas joué à ces fantastiques jeux. En comparant les nombres, Mario Kart 8 Deluxe a vendu 20 MILLIONS d’exemplaires de plus sur Switch par rapport à la version Wii U !

Le plus drôle, c’est que quelques semaines avant l’annonce de Super Mario 3D World + Bowser’s Fury, j’avais une grosse envie de reprendre le jeu sur Wii U pour y rejouer parce que je l’avais plus qu’adoré il y a plus de 7 ans et je voulais bien le revisiter… Autant dire que cette sortie ne pouvait pas tomber au meilleur moment, puisque ça me permet de revivre un jeu de plateforme incroyable en plus d’explorer les nouveautés introduites, dont ce mystérieux mode Bowser’s Fury !

Et mes premières impressions après quelques heures de jeu sont… Bien étranges.

Les Mondes Engloutis

Le premier truc vraiment cool quand on lance le jeu pour la première fois, c’est que l’on a directement le choix entre Super Mario 3D World et Bowser’s Fury ! Pas la peine de finir 3D World pour accéder au contenu inédit comme j’avais pu le croire (même si ça ne m’aurait pas dérangé, puisque si je n’avais pas décidé d’écrire cette preview, j’aurais attendu d’avoir fini 3D World proprement avant de lancer la nouvelle extension), ce qui est toujours un plus appréciable pour ceux qui ont fini le jeu sur Wii U ou seraient trop impatients. En plus, la musique de cet écran d’accueil est vraiment chouette !

En ce qui concerne Super Mario 3D World, c’est plus ou moins le même jeu qu’à l’époque. Les niveaux n’ont pas changé et le jeu est toujours autant une mitraillette à idée, où chaque niveau propose une mécanique de gameplay ou une ambiance qui lui sera spécifique avant de passer à totalement autre chose le niveau d’après. Le but est toujours d’atteindre le drapeau à la fin du niveau en arrivant au bout de divers parcours d’obstacles à l’aide des différents power-ups disponibles, le costume de chat et de tanuki étant toujours aussi utiles !

Les niveaux avec Captain Toad sont aussi présents, changeant radicalement le gameplay pour proposer des défis basés sur la perspective et les angles de caméra et je ne sais pas si c’est parce que j’ai trop joué au vrai jeu Captain Toad sorti l’année suivante, mais je n’avais pas le souvenir que la caméra était aussi éloignée dans 3D World ! C’est un peu perturbant et frustrant pour moi, mais vu qu’il n’y a qu’une toute petite poignée de niveaux et que ça se sent que c’était un prototype jouable, je vais pas m’attarder plus là-dessus (même si je vais en profiter pour vous implorer de faire Captain Toad sur Switch si vous ne l’avez jamais fait ailleurs, c’est un excellent puzzle-game!)

Aussi, comme on commence à en avoir l’habitude avec les portages de jeu Wii U, la version Nintendo Switch utilise soit l’écran tactile en mode portable ou bien un pointeur que l’on invoque avec le bouton R et que l’on dirige au gyroscope. Il y a aussi un mode photo que l’on peut utiliser à tout moment en appuyant sur le bouton de droite sur la croix directionnelle. J’ai bidouillé vite fait avec et il y a pas mal d’options qui devraient pas mal amuser les adeptes de mode photo.

Mais la plus grosse « nouveauté » et qui fait toute la différence pas forcément pour le mieux, c’est l’ajustement de la vitesse du jeu, où l’on est passé d’assez lent et pataud sur la version Wii U à… L’opposé total sur la version Switch. Pour les besoins de la preview, je ne me suis arrêté qu’à la fin du monde 4 et je n’ai toujours pas pris le pli d’aucun des personnages. J’ai privilégié Mario parce qu’il est le plus lent (et encore, quand il pique un sprint, il peut être tellement rapide qu’il peut ne pas tomber dans des trous relativement grands) et Toad est tellement rapide que tu mettrais des pics sur sa tête et il passerait tranquillement pour la doublure de Sonic tellement il va vite ! Peach, elle, est un peu trop flottante à mon goût et Luigi glisse un poil trop, mais peut sauter plus haut. Peut-être que c’est parce que j’ai trop l’habitude de la version Wii U, mais ne vous fiez pas aux vidéos de comparaison, c’est vraiment qu’une fois manette en main que l’on se rend compte de la différence. Je ne me sens pas totalement en contrôle pour l’instant, mais je pense qu’il y a moyen pour que ça s’arrange sur la durée. Dans tous les cas, je sais que ceux qui joueront à ce jeu pour la première fois seront aussi un peu désarçonnés, mais probablement moins.

Mise à jour : une heure de jeu après l’écriture de cette preview, ça a enfin « cliqué » et j’ai réussi à assez bien maîtriser les contrôles. Comme quoi, c’était bien une question de prendre le pli.

Graphiquement, le jeu n’a pas du tout vieilli si l’on excepte juste l’éclairage des personnages un peu étrange propre aux premiers jeux Mario HD et ça reste un pur bonheur à admirer ! Les thèmes sont très variés, osant même des thèmes de niveau que l’on voyait rarement dans les Mario à l’époque avec même des ennemis aux designs uniques et rigolo. Couplez ça à une bande-son absolument divine et vous avez un jeu qui transpire le bonheur par tous les pores !

Enfin, on a pu tester le online en conditions réelles à 4 joueurs avec plusieurs journalistes pendant une trentaine de minutes et, à mon grand soulagement, ça fonctionne plus que bien ! On n’a eu que trois petits moments où ça moulinait moins de deux secondes en début de niveau et dans le hub, mais globalement, ça tournait parfaitement bien. Bien évidemment, la qualité de la partie dépendra principalement de la qualité de la connexion de chaque joueur et il vaut mieux avoir un logiciel du type Discord pour pouvoir discuter avec les gens (et beaucoup rire, parce que c’est toujours aussi chaotique à 4), mais en l’état, on est trèèès loin de ce que l’on avait pu vivre avec Super Mario Maker 2. Enfin, dernière précision : pour rejoindre une partie, il faut que l’hôte soit « ami » avec les joueurs, mais il n’est pas nécessaire que tout le monde ait les codes amis des autres en amont, donc il est tout à fait possible de jouer avec des amis d’amis qui deviendront très certainement des ennemis, surtout si vous bataillez pour choper la couronne du vainqueur du précédent niveau ♪

Concernant Bowser’s Fury, pour les besoins de la preview je n’ai fait que les 20/25 premières minutes jusqu’à une confrontation contre Bowser le Déicide (oui bon, techniquement son nom, c’est Bowser en Furie, mais le fake qui a circulé le jour de la sortie du trailer était beaucoup trop cool donc je vais continuer de l’appeler comme ça), mais ce que j’ai pu voir et entendre laisse augurer du très bon !

D’abord un truc à savoir : oui, ça promet d’être assez court, mais peut-être pas si court que ça. À vue d’oeil, je pense que ça durera environ 3h en ligne droite et probablement juste un peu moins si comme moi vous avez l’habitude de la logique des jeux Mario.

Et niveau structure, on se retrouve avec un étrange hybride entre un Mario Odyssey, Captain Toad et 3D World, puisque Mario a toujours sa course en trois temps comme dans 3D World, mais il peut se déplacer librement dans le monde avec une caméra libre façon Odyssey et les niveaux reposent sur des jeux de perspective et d’exploration un peu à la manière de Captain Toad (ce qui n’est clairement pas pour me déplaire). Et contrairement à 3D World où j’essaye encore de me faire aux contrôles de Mario, dans Bowser’s Fury il se contrôle comme un charme et la prise en main est immédiate.

Le truc rigolo et intéressant que j’ai noté, c’est que même si c’est un monde ouvert, concrètement, ça agit plus ou moins comme un hub avec des « niveaux » qui sont délimités par des portes géantes à oreilles de chat. Quand vous passez la porte, le nom de la zone s’affiche et la musique change comme si vous entriez dans un nouveau niveau (d’ailleurs les musiques sont toutes inédites et excellentes !) Le second truc intéressant que j’ai noté, c’est que les power-ups peuvent être cumulés et accessibles à tout moment d’une pression d’un bouton, ce qui peut être pratique quand Bowser se réveille et vous fait passer un sale quart d’heure.

Et en parlant de Bowser, j’ai noté que son réveil intervient environ toutes les 5 minutes et dure une quarantaine de secondes à une minute, donc pas trop longtemps si jamais vous êtes planqués dans un trou en attendant que ça passe, ni trop court pour profiter des plate-formes qu’il fait apparaître pour visiter des zones qui seraient difficilement accessibles autrement. Dans tous les cas, quand j’entends que Bowser va se réveiller, je ne suis jamais serein… Mais aussi un peu ennuyé parce qu’il interrompt un peu ce que je faisais. C’est d’ailleurs un peu pour ça que je suis heureux que ce concept soit utilisé dans un jeu bonus fait sur le côté et non un jeu Mario complet, parce que c’est typiquement le genre de gimmick qui pourrait être considéré comme lourdingue au bout de plusieurs heures de jeu (enfin, si jamais il n’y a pas de variation, si ça se trouve Bowser va changer sa façon de faire, j’attends de voir).

Le dernier truc intéressant que j’ai remarqué, c’est que l’on peut paramétrer le degré d’utilité de Bowser Jr via un menu. Ainsi, soit il peut ne rien faire tout comme s’attaquer à tous les ennemis qui bougent selon vos désirs, ce qui est plus que bienvenu.

Enfin, le tout dernier truc que j’ai noté, c’est la différence de framerate entre 3D World et Bowser’s Fury, puisque là où le premier est à 60 images par seconde, Bowser’s Fury passe à 30 images par seconde et ça se remarque limite un peu trop facilement. C’est compréhensible vu que c’est un monde ouvert avec caméra libre, mais ça fait un petit choc.

Bref, sauf grosse surprise, je ne m’attends pas non plus à une expérience qui va me durer bien longtemps, mais vu la qualité du level-design et l’ambiance, ça promet d’être excellent !