Bravely Default 2 m’a tellement ennuyé que j’ai failli le laisser tomber. Deux fois.
Oui, ça peut paraître dur, dit comme ça, mais au bout de presque 15 heures de jeu j’ai l’impression de n’avoir pas fait grand chose et d’être prisonnier d’une boucle sans fin (ce qui est ironique pour cette série) composée de rien d’autre que de donjons et de boss avec un tout petit peu d’histoire qui heureusement relance l’intérêt, mais j’en suis à peine à la fin du chapitre 2 que j’ai déjà plusieurs fois ressenti une bonne grosse lassitude qui faisait que j’y jouais plus pour accompagner le visionnage d’une série que pour jouer au jeu lui-même. Alors certes, comme vous le découvrirez assez vite, c’est en petite partie de ma faute, mais j’ai joué à tellement de RPG bien plus rythmés ces dernières années que revenir si fort et si brutalement en arrière fait vraiment mal.
Et même si la fin du chapitre 2 m’a collé une bonne grosse mandale, je prie malgré tout que le rythme de l’aventure s’améliore par la suite et que mon verdict final soit bien plus positif, même si en l’état je ne pourrai probablement jamais oublier ce sentiment d’exaspération qui m’a envahi à chaque fois que j’entrais dans un nouveau lieu, uniquement pour découvrir que c’était encore un donjon…
Astérisques et Périls
L’histoire de Bravely Default 2 s’annonce comme étant très intéressante, mais jusqu’au chapitre 2, c’est un enchaînement de micro-intrigues hyper cool entrecoupées de loooongues sessions de « rien ». Les personnages principaux sont aussi bien chouettes et contrairement à Octopath Traveler, il y a ici une belle dynamique de groupe, même si le groupe principal fait furieusement penser à celui du premier Bravely Default, avec un héros gentil comme Tiz, la prêtresse du groupe qui ressemble à Agnès et notamment Elvis qui est plus ou moins le remplaçant de Ringabell pour le personnage cool et qui se balade avec un livre mystérieux. La principale différence avec le précédent groupe, c’est que tout le monde est un peu plus âgé et ça se sent dans leur façon de parler et les intrigues un peu plus matures.
D’ailleurs, en parlant d’intrigues, les deux premiers chapitres et le prologue sont des histoires contenues vraiment cool et un minimum complexes et chaque chapitre possède un petit élément allant de légèrement dérangeant à vraiment malsain qui fait que le jeu aurait trèèès facilement pu écoper d’un PEGI 16, voire 18 si le style graphique s’était voulu plus réaliste. Je ne me suis toujours pas remis d’un certain détail et c’est la raison pour laquelle je suis malgré tout très curieux de voir ce que la suite réserve, puisque je sais que là, c’est juste des chapitres qui servent à poser des bases pour quelque chose qui pourrait potentiellement me faire vriller le cerveau si l’on s’en réfère à ce que la team derrière Bravely Default et Octopath Traveler est capable de nous pondre !
… Mais vient le petit détail qui a pour l’instant ruiné mon expérience : le rythme.
Ce jeu est LONG, mais pour toutes les mauvaises raisons. Il y a pour l’instant un manque total de variété qui fait que l’on ne fait qu’enchaîner des donjons vraiment pas dingues (à l’exception du dernier du chapitre 2) où il ne se passe rien et où l’on fait et l’on est obligés de se battre continuellement pour grinder de l’exp parce qu’en plus les combats de boss sont pas mal coriaces. Concrètement vous passerez généralement entre une à deux heures à ne faire que des combats pour vous remettre à niveau par rapport à la nouvelle zone dans laquelle vous allez entrer, commencer le scénario du chapitre, entrer dans un donjon qui demande une nouvelle remise à niveau, battre un boss et faire progresser l’histoire jusqu’au donjon suivant et… C’est tout. Une boucle sans fin de grinding rendue un poil plus facile à supporter grâce à des aliments qui permettent d’attirer des monstres pour faire des combats de groupes de monstres plus risqués et plus longs, mais qui permettent de gagner un nombre pas négligeable de points d’expérience et je pense sincèrement que mon expérience aurait été infiniment plus positive, voire géniale si le nombre de points d’exp donné par les monstres était au minimum deux fois plus important, histoire de rythmer un peu plus l’aventure. En 15h de jeu j’en suis au niveau 25 et seulement aux portes du chapitre 3 là où dans Atelier Ryza 2 j’en étais au niveau 45/50 et il s’était déjà passé une tonne de choses au point que j’en étais déjà aux 2/3 de l’aventure. Oui, ça peut paraître comme une hérésie pour certains, mais si un jeu est long juste pour le fait d’être long et sans faire avancer l’histoire, c’est du temps passé à presque rien faire et donc, de fait, du temps perdu qui aurait pu servir à plein d’autres trucs.
Le système de combat et de customisation est vraiment cool, puisque comme dans le premier, tout tourne autour du système de Brave et de Default, où l’on peut rogner sur nos trois prochains tours pour balancer plein d’attaques d’un coup au risque de se manger un retour de bâton assez violent, ou bien passer son tour en se mettant en mode défense pour en accumuler quelques uns et les utiliser sans trop risquer d’attendre après. Le système de Jobs et de classe est tout aussi rigolo, puisque l’on peut combiner deux classes pour avoir un panel d’options assez variés et faire grimper ces niveaux de classe fait que l’on peut débloquer des compétences spéciales que l’on s’équipera, créant ainsi des combinaisons potentiellement craquées.
Personnellement, une de mes combinaisons préférées de début de jeu, c’est le Freelancer + Mage Blanc, puisque le Mage Blanc a beaucoup de points de magie et le Freelancer a une technique de soin qui en plus permet de regagner un certain pourcentage de points de magie, sachant qu’au bout d’un moment le coût de ce coup est bien moindre que le nombre de points de magie que l’on regagne, ça faisait que j’avais de la magie plus ou moins infinie en échange de quelques tours ! On débloque de plus en plus de classes en avançant dans le jeu et je sens que certaines combinaisons seront très… Très drôles à créer.
D’ailleurs, un truc qui est totalement de ma faute et qui s’est bien retourné contre moi, c’est que parce que je sentais un sale coup venir et parce que la première démo était presque impossible à terminer, j’ai directement mis le jeu en Facile… Et le jeu est quand même plus difficile que la moyenne, au point que je me suis déjà mangé un petit paquet de Game Over ! Non pas pour les combats classiques, qui eux peuvent assez facilement se faire, sauf si on décide d’utiliser des objets qui permettent d’attirer les ennemis pour faire des combats de 5 groupes de monstres à la fois pour gagner beaucoup plus de points de compétence que si on les faisait un par un, mais les boss sont des murs de difficulté qui t’apprennent à la dure qu’y aller de manière trop bourrine est le meilleur moyen pour finir en Game Over.
Et ces boss sont clairement le plus gros point positif du jeu. Pour le coup, je ne les considère pas tant comme des combats de RPG, mais plus comme des puzzles qui demandent presque obligatoirement de s’y casser les dents une première fois pour mieux les comprendre et adapter son groupe et son armement. Déjà deux fois j’ai dû carrément quitter le jeu au bout de 20 minutes de combat parce que je voyais que je n’allais nulle part avec mon groupe et donc il me fallait m’adapter en fonction de la composition de l’équipe adverse pour enfin pouvoir les battre… Bon, ça c’était jusqu’à ce que je découvre que la technique Coup d’Épaule des Freelancers était totalement pétée et pouvait enlever jusqu’à 3000PV par attaque à l’ennemi là où le reste de mes attaques en enlevaient 800 max, mais même avec cet atout dans ma manche, ça n’en reste pas moins des confrontations brutales qui peuvent durer entre 10 à 15 minutes et où la moindre erreur peut faire extrêmement mal.
Et je joue en Facile, je le rappelle !
Bref, la solution pour s’en sortir en plus de toujours optimiser son équipement, c’est le grinding. Pour alléger un peu la sensation de monotonie hors scénario, il est possible de lancer des quêtes annexes qui sont parfois hyper intéressantes, et il existe une petite barque qui permet de « continuer à jouer en ne jouant pas », puisque quand le jeu est en veille*, vos persos partent en expédition et vont potentiellement croiser d’autres joueurs façon Streetpass pour rapporter des objets hyper utiles comme des orbes pour gagner beaucoup de points d’expérience ou de compétence ou bien des objets qui permettent d’augmenter une stat spécifique ou bien de l’argent.
*Attention : il ne faut pas mettre la console en veille à partir du menu Home sinon ça ne fonctionnera pas et le compteur n’avance pas quand on joue au jeu.
Enfin, un truc qui m’a un peu déçu alors que j’en attendais beaucoup, c’était les musiques. Elles restent très bonnes la plupart du temps et même au bout de 15h je ne me suis toujours pas lassé du thème des combats normaux (même si celui des Astérisques mineurs est pas dingue), mais je ne sais pas ce qu’ils ont fait avec le thème de l’overworld, mais c’est assez désastreux. Ça commence très fort avec la zone du premier chapitre, promettant un truc grandiose, mais plus je progressais dans les chapitres, plus ça devenait désagréable. Le thème passe de la gamme majeure à mineure dès la seconde zone, rendant le truc plus inquiétant qu’héroïque et la troisième change pour une instru hyper désagréable à l’oreille en plus de rester dans la gamme mineure, faisant que j’avais juste envie de me barrer dans la ville ou le donjon le plus proche au plus vite ou, pire encore, de couper le son.
Bref, si ce n’était pas pour son envie systématique de nous faire faire des séances de grinding, je pense que j’aurais passé un excellent moment sur le jeu. Vous aurez bien compris qu’il y a beaucoup de choses que j’apprécie malgré ça et qui font que je reste un minimum optimiste quant à l’histoire que ce jeu nous propose, mais, globalement, c’est un peu trop mou pour être plaisant. Peut-être que ces 15h sont un sacrifice nécessaire pour ensuite avoir une expérience inoubliable. J’espère. J’y crois.
Oh et je crois qu’un des antagonistes est doublé par Takaya Kuroda, l’acteur qui a joué Kazuma Kiryu dans la série Yakuza. Je ne savais pas où caser cette info, mais je la trouvais très importante !
Benjamin « Red » Beziat