Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes est un jeu que j’attends énormément. Créé comme étant plus ou moins le successeur spirituel de Suikoden par une partie de l’équipe qui a conçu la série, il s’agit d’un projet de RPG qui avait connu un immense succès sur Kickstarter en 2020, au point de garantir non seulement la sortie du jeu prévu, mais aussi de quelques bonus, dont des histoires annexes, puis en 2021, on a eu la surprise d’apprendre que l’une de ces histoires allait être une préquelle destinée à être un tout autre jeu : Eiyuden Chronicle Rising, une sorte de jeu d’aventure en 2D qui servirait aussi à nous faire patienter avant la sortie de Hundred Heroes en 2023.
Mais est-ce un simple bouche-trou ou bien un vrai jeu à part entière ?
Pour le coup, après avoir pu jouer aux deux premières heures du jeu via une version preview qui est un peu arrivée sans prévenir, je erm… Ne me prononcerai pas sur la question, même si je peux dire qu’en tant qu’hommage aux RPG de l’ère PS1 et PS2, Rising se positionne comme un joli best-of, aussi bien du meilleur… Que du moins meilleur.
Car oui, c’est compliqué, voire impossible de juger un jeu sur ses deux premières heures (d’où le fait que je fais systématiquement mes critiques après les avoir fini, dussé-je y laisser ma santé physique), mais l’introduction de Eiyuden Chronicle Rising est un peu laborieuse… Comme pas mal de RPG de l’époque.
Ainsi, de ce que j’ai pu faire, j’y ai incarné CJ, une jeune fouilleuse de ruines qui part à la recherche d’une lentille. Non, pas pour se nourrir ou pour mieux voir, mais un artefact magique qui… Bah j’en sais pas plus, même si je sais que c’est convoité par les familles les plus riches (donc probablement un truc qui servirait à dominer le monde). CJ débarque dans une ville minière au bord de la ruine suite à un tremblement de terre et va devoir aider la population si en retour elle souhaite aller dans la mine où se trouvent toutes les lentilles magiques.
Et qui dit aide de la population dit quêtes fedex à tout va où il faut récolter tant de matériaux pour telle personne, le tout dans des mini-histoires avec des enjeux très peu importants. Ceci dit, là où dans d’autres RPG je lèverais les yeux au ciel en espérant que des trucs plus intéressants n’arrivent, ici les dialogues sont plutôt bien écrits et ça fait qu’on s’attache assez vite aux personnages.
Oh et un de ces personnages en question est un kangourou borgne et grincheux avec une grosse épée. Et il est jouable. Il ne m’en fallait pas autant pour me vendre le concept du jeu, mais je suis un homme qui peut être facilement satisfait ! Bref, à voir ce que donnera l’histoire sur la durée, mais de ce côté-là, je suis suffisamment intrigué pour vouloir en voir la suite.
Ceci étant dit, c’est plus le côté quêtes fedex et même le gameplay en lui-même qui me rendent un peu plus sceptique et qui me donnent l’impression de jouer à un apéritif en attendant le « vrai jeu ».
Car Eiyuden Chronicle Rising est une sorte de beat-them-up en 2D, mais je ne sais pas si c’est parce que c’est juste le début du jeu, mais pour l’instant c’est un peu mou. On a un simple combo de trois coups, les coups une fois placés ne peuvent pas être annulés et il y a toujours un petit délai entre chaque action. Odin Sphere ou Muramasa The Demon Blade ce jeu n’est clairement pas, même s’il y a un système de combo assez intéressant où l’on peut alterner entre nos personnages d’une pression de bouton pour créer un combo plus long et dévastateur si on s’y prend bien. Encore une fois, c’est un peu limité, mais vu que je n’ai pas récupéré le troisième personnage jouable à ce stade de l’histoire, je ne vais pas me prononcer et y’a vraiment moyen pour que ça devienne fun.
Par contre, un truc vraiment sympa, c’est que le jeu nous permet d’aller et venir très rapidement entre les différents lieux, et même chaque zone de la ville principale en allant dans un menu accessible très facilement, ce qui limite plutôt pas mal un sentiment de redondance avec les quêtes secondaires qui serait vite devenu infernal autrement.
Par contre, l’autre truc qui me rend fou, même si c’est juste moi, c’est la traduction française qui est techniquement bonne 95% du temps (et je ne vais clairement pas jeter la pierre au traducteur vu que je sais d’expérience qu’il y a une tonne de boulot à abattre), même si on sent que certaines tournures de phrases sont reprises directement de la traduction anglaise sans forcément tenter de les adapter au français et aussi et surtout : le jeu met parfois des minuscules pour désigner les lieux, parfois des majuscules et c’est juste hyper inconstant et quand on finit une quête, il y a écrit « Terminer Quête » et je sais pourquoi c’est comme ça, mais c’est juste dommage que le traducteur n’ait pas eu accès au jeu pour avoir le contexte de certaines phrases et se rendre compte de ce qui ne va pas une fois en jeu.
Par contre, côté présentation, c’est vraiment hyper joli du côté des décors et même si je ne suis pas forcément hyper fan des animations 2D façon marionnette qui me rappellent un peu trop Scribbelnauts ou Drawn to Life, les designs des personnages sont vraiment excellents ! Et du côté des musiques, c’est plutôt différent de ce que l’on a l’habitude d’entendre. Je ne saurais dire de quel pays c’est inspiré précisément, mais c’est un style un peu plus unique et ça rend bien !
Bref, difficile de pouvoir avoir un avis vraiment tranché en seulement deux heures, et surtout sachant que le jeu complet devrait durer une vingtaine d’heures, mais l’histoire m’a rendu suffisamment curieux pour que je veuille en voir plus… Même si j’aurais préféré que le jeu montre un peu plus rapidement ses cartes, surtout du côté du gameplay, puisque ça reste encore un poil trop simpliste pour l’instant. Eiyuden Chronicle Rising devrait sortir dans les prochaines semaines, même si on n’a pas de date précise.