Ce qu’il y a de génial avec The Legend of Zelda : Breath of the Wild, en dehors de son histoire principale vraiment intéressante, ce sont les histoires que le joueur peut se faire. J’y reviendrai plus en détails dans ma critique à venir, mais cet épisode de Zelda est un épisode que le joueur s’approprie. Il y aura autant de manières d’y jouer que de joueurs, et ce grâce à son gameplay émergeant aussi poussé que les open world les plus travaillés, comme Grand Theft Auto V, Metal Gear Solid V et Red Dead Redemption.

Et parce que je trouverais dommage de garder certain des moments les plus mémorables de ma partie à moi seul, j’ai décidé de les compiler dans cette série d’articles. Bien évidemment, certains détails peuvent être considérés comme du spoiler, donc c’est à vos risques et périls, même si rassurez-vous, j’y vais crescendo au niveau des détails compromettants, donc vous pouvez lire les deux premières histoires l’esprit tranquille.

Let’s go !

Gueule de bois mortelle…

« Link… Réveille-toi, Link ! »

Link ouvrit les yeux. Quelque chose n’allait pas. Non pas que le plafond était super bizarre – même si l’aspect nightclub techno-futuriste était déjà en lui-même une raison suffisante pour se poser des questions – mais la voix qui venait de le réveiller avait un écho particulièrement désagréable. Le jeune homme tourna la tête : personne. Soit il avait développé une nouvelle personnalité dans la nuit, soit quelqu’un communiquait télépathiquement avec lui.

Puis il commença à se lever et… Où sont mes fringues !? Il tenta de se rappeler ce qu’il avait fait la veille qui lui aurait valu de se retrouver quasiment à poil dans un lit à eau, mais peu importe ses efforts pour tenter de stimuler sa mémoire, rien n’y faisait. Ce n’était pas bon signe… Pas bon signe du tout.

Le jeune homme sortit de la pièce et vit quelques coffres trainer au sol. Instinctivement, et parce qu’il n’y avait personne aux alentours, il les ouvrit : un pantalon et des bottes ! Sans plus attendre, il les enfila, puis se rua vers les autres coffres pour voir s’il n’y avait pas d’autres vêtements à se mettre. Bingo ! Non seulement il y en avait, mais en plus ils étaient à sa taille ! La journée s’annonçait de plus en plus belle à la minute. Puis il vit un étrange monticule aux lumières néon. Quelque chose en lui lui disait que des réponses à ses questions pouvaient potentiellement se trouver là. À peine eut-il effleuré la pierre qu’une étrange machine en sortit. Vu qu’elle s’était fièrement présentée à lui, pourquoi ne pas la prendre ? Link s’en empara et commença à le bidouiller. Des textes et des images lui apparurent, ce qui était à la fois plutôt étrange et cool.

Mais il n’eut pas le temps de se pencher plus sur la question, car il remarqua que la porte venait de se débloquer et… Là ! Un rayon de soleil !

Link se mit à traverser le couloir en courant. Il ne réfléchit pas une seconde et escalada ce qui semblait être les ruines d’un ancien escalier, puis sortit dehors.

Un océan de verdure à perte de vue. Le jeune homme, voyant une petite butte quelques mètres plus loin, décida de courir à son sommet pour avoir une meilleure vue de l’ensemble. Y’avait pas à dire, c’était vaste. Très vaste. Des forets, des montagnes, des ruines, une vieille chapelle au loin et… Un vieil homme, qui le regardait bizarrement en contrebas, avant de partir en marchant tranquillement. Peut-être avait-il des réponses sur pourquoi le jeune homme s’était réveillé dans un tel endroit ? Curieux, Link descendit la colline, tout en récoltant des pommes sur le chemin, parce que quelque chose au fond de lui lui disait qu’elles avaient l’air délicieuses.

Le vieil homme était assis près d’un feu, une hache à ses côtés et une pomme grillée au sol. Link s’avança vers l’homme, qui lui raconta qu’il n’était qu’un vieil homme qui faisait une randonnée dans le coin. Il suggéra au jeune homme d’aller voir un certain quelque chose au nord, sans plus en dire. Frustré, Link piqua la pomme au sol et prit la hache, remarquant qu’il y avait des formes de vie à l’apparence hostile un peu plus loin. Était-ce égoïste de sa part que de laisser le vieil homme sans moyen de se défendre et sans nourriture ? Certes, mais en même temps, s’il y avait bien quelqu’un qui devait survivre, c’était bien le jeune, non ?

Link descendit la colline, puis tourna la tête à droite. La chapelle en ruines qu’il avait vue un peu plus tôt l’intriguait au plus haut point. Il avait la vague impression de l’avoir déjà vue quelque part. Sans compter qu’il aimait bien l’architecture du bâtiment. De fait, il se dirigea tout naturellement vers elle.

Après quelques minutes de marche et quelques monstres terrassés, Link entra à l’intérieur du bâtiment : le plafond était en partie tombé et au fond se trouvait une statue géante d’une femme à l’apparence bienveillante. S’approchant d’elle, il se sentit obligé de laisser une prière, avant de remarquer sur le chemin de la sortie qu’un coffre à l’abandon contenait un arc. Intéressant. Voyant que le lieu avait été abandonné depuis bien longtemps, il le prit, puis se dit qu’il y avait peut-être bien d’autres trésors aux alentours.

Intrigué, Link sortit de la chapelle et en fit méticuleusement le tour. Sur le côté gauche, il remarqua une échelle. Parfait ! Non seulement il pouvait accéder au toit, mais en plus il aurait une vue imprenable sur son environnement. Il grimpa, veilla à ne pas tomber dans le trou dans la toiture, puis continua son ascension.

Lorsqu’enfin il fut en haut, il remarqua que des pierres manquaient, révélant une pièce secrète qui lui était impossible d’accès autrement. Peut-être y aurait-il un trésor là-bas ? Link se mit à courir et entra dans la pièce, qui contenait bel et bien un coffre ancien. À l’intérieur, un autre arc, mais à la finition exemplaire. Génial ! Puis le jeune homme vit une fenêtre brisée. Peut-être donnait-elle sur le plus haut point de cette chapelle ?

Le jeune homme sauta sur le rebord de la fenêtre, avant de glisser et hurler alors qu’il vit le sol lointain se rapprocher un peu trop vite.

Le seul réconfort qu’il put trouver avant de lâcher son dernier souffle, c’est qu’il n’avait senti aucune douleur, trop préoccupé par la frustration qu’il arborait à l’encontre de sa propre stupidité.

Game Over.