Note : exemplaires fournis par Nintendo.

Ne nous méprenons pas : Bayonetta et Bayonetta 2 sont deux jeux exceptionnels auxquels tout le monde devrait jouer et que tout possesseur de Nintendo Switch un minimum fan d’action se doit d’acheter.

Benjamin « Red » Beziat

… Bon ok, on va éviter de faire une critique en une ligne (même si concrètement ça nous ferait tous gagner énormément de temps). J’avais déjà pu faire le premier en 2010 sur Xbox 360, ainsi que le second à sa sortie sur Wii U en 2014 (aïe) et, chose intéressante, aucun des deux ne s’était effacé de ma mémoire avec le temps, chose qui n’arrive qu’avec des jeux exceptionnels. Cela étant, avoir pu les refaire m’a non seulement permis de repasser un excellent moment, mais enchaîner les deux dans la même semaine m’a permis de faire un bon comparatif et découvrir à quel point ils étaient complémentaires, ce qui a été amélioré entre les deux et un petit défaut que la suite a malheureusement attrapé en chemin.

Bref, après une petite explication du concept et du gameplay, cette double critique va principalement revenir sur les différences entre les deux et décider du meilleur épisode, parce que faire des comparaisons, c’est un truc qui se fait, apparemment.

Let’s dance, boys !

Pocket Witch

Bayonetta est une série de jeux d’action développée par Platinum Games et dirigé par Hideki Kamiya, qui avait précédemment supervisé le premier Devil May Cry, Viewtiful Joe et Okami. On y suit les aventures de Bayonetta, une sorcière à l’accent britannique particulièrement fort ayant été plongée dans un sommeil de 500 ans et tentant de retrouver ses souvenirs tout en mettant à mal les forces du «  » »Bien » » ». Le premier épisode se focalise donc sur une chasse aux trésors qui va lui valoir de retrouver ses souvenirs perdus, tandis que le second sera une course contre le temps pour sauver un certain personnage d’une potentielle mort.

Le truc qui est intéressant, c’est que, lorsque j’avais joué aux deux jeux la première fois, les scénarios semblaient assez fouillis et des prétextes pour enchaîner des scènes d’action de plus en plus démesurés, mais, en y rejouant, il s’avère que les deux histoires sont plutôt bien écrites et intéressantes, en plus d’être complémentaires. Et là où le premier offrait une histoire complète et complexe avec des personnages tous plus intéressants et mémorables les uns que les autres, le second décide de rajouter une bonne grosse couche d’explications pour approfondir un peu plus certains personnages (même si d’autres perdent énormément en charisme, la faute au fait que leur histoire était déjà plus ou moins terminée dans le premier et donc ils ne sont là que pour faire de la figuration). À noter aussi que le premier épisode opérait sur une montée en puissance graduelle, nous balançant des événements de plus en plus fous jusqu’à atteindre un final complètement dingue et impressionnant, là où le 2 commence très, très fort et… Ne semble jamais offrir ce petit « Plus Ultra », donnant une légère sensation de routine, rendue légèrement décevante par un méchant peu intéressant et offrant un combat final moins fou. Toujours très satisfaisant, mais globalement moins fou.

Niveau gameplay, les deux épisodes sont quasiment identiques : comme pour Devil May Cry, le gros du gameplay repose sur des combats au dynamisme extrême et reposant sur une maîtrise des combos et de l’esquive. On équipe une paire d’armes aux mains et une autre aux pieds et on utilise un enchaînement de boutons pour sortir des combos plus ou moins longs, souvent conclus par une grosse attaque qui mettra vraiment à mal l’adversaire. Vous attaquez vos adversaires avec une vitesse folle, mais eux aussi font preuve d’une rapidité qui mettra vos réflexes à rude épreuve.

Là où la série Bayonetta brille tout particulièrement vient du fait qu’elle s’adapte à tous les profils de joueurs : on peut tout à fait être satisfait de ne faire que les scénarios et se prendre des mandales d’action toutes les dix minutes, tout comme on va vouloir maîtriser le système de combat pour faire des combos plus créatifs et ainsi tenter de débloquer la TONNE de contenu annexe que le jeu aura à nous offrir, qu’il s’agisse de costumes bonus, des modes de difficulté supplémentaires, des nouvelles armes que l’on pourra combiner avec les autres, des accessoires rendant le gameplay encore plus profond et même un boss secret tellement difficile qu’il vous mettra à mal et fera passer Dark Souls pour un jeu Teletubbies. Aucun DLC, aucun season pass… Tout est dans la cartouche d’office et on prendra plaisir à tout débloquer, au point que l’on a l’impression de se retrouver avec des jeux PS2, ce qui est une heureuse anomalie en 2018.

La principale différence entre les deux épisodes, en revanche, vient de leur structure : il arrivera régulièrement dans le premier épisode d’avoir des moments de pause et d’exploration entre des moments plus agités, où l’on visitera des zones à la recherche de bonus, qu’il s’agisse d’anneaux pour pouvoir acheter des armes et des objets, des ingrédients pour concocter des objets de soin ou conférant des bonus ou bien des upgrades de vie et de magie, tandis que dans le second, ces moments de pause sont presque inexistants en dehors de trois chapitres un poil longuets, le reste n’étant que des combats de boss offrant des situations aussi variées que folles. De plus, le second aura plus souvent tendance à faire varier les plaisirs, offrant bien plus de phases en véhicules que dans le premier.

Dans les différences les plus subtiles, le second est bien plus accessible et généreux que le premier, notamment en virant une des pires erreurs : les QTE. Car il arrivera bien trop souvent dans le premier qu’il faille avoir des réflexes de ninja pour réagir devant des QTE pas nécessairement évidents qui auront tôt fait de vous tuer en un coup et donc ruiner vôtre résultat final en fin de chapitre (ça ou bien dans le premier les ennemis attaqueront immédiatement après leur cutscene, là où dans le second ils nous laisseront au moins trois secondes pour réagir). C’est frustrant et absolument pas nécessaire. Cependant, le second conserve tout de même un semblant de QTE, où il faudra marteler un bouton durant les séquences d’Apothéose, où l’on invoque une immense créature pour achever notre adversaire. Mais, et c’est là que ça devient cool, ceux-ci sont bien plus faciles à sortir dans le second, le premier demandant de presque démolir la manette si l’on veut obtenir le plus gros bonus.

Toujours niveau améliorations globales, le second propose une gestion de la magie plus satisfaisante, la jauge ne se vidant plus lorsqu’un ennemi vous touche et que l’on pourra utiliser cette fois-ci dans un combo dévastateur pouvant toucher de multiples ennemis, là où les super attaques du premier n’en affectaient qu’un seul. De plus, les anneaux tombent bien plus facilement, rendant ainsi l’accès aux bonus à acheter bien plus simple (car croyez-moi, il faut faire un sacré grind dans le premier pour obtenir ne serait-ce qu’un accessoire). Accès rendu encore plus simple dans le deux si l’on possède un amiibo, car on peut en utiliser jusqu’à 32 par jour (!!!) pour obtenir à chaque fois entre 6000 et 10000 anneaux, ainsi que des objets et ingrédients en bonus. Enfin, une autre grande amélioration vient de la caméra, qui est bien mieux gérée dans le second épisode, car il arrive parfois dans le premier qu’elle parte dans tous les sens sans raison particulière.

Aussi, je ne sais pas si c’est parce que j’ai enchaîné les deux d’un bout à l’autre, mais je pense que le second est globalement plus facile en difficulté Normale… Oui, non, c’est très certainement parce que j’ai enchaîné les deux en une semaine.

S-witch

Bayonetta Concept Art

 En ce qui concerne le portage, c’est du très beau travail. Bayonetta était connu pour être un jeu assez capricieux à l’époque de la PS3 et de la Xbox 360, mais sur Switch, le jeu tourne comme un charme, maintenant sans jamais faillir le cap des 60 FPS. Bayonetta 2, en revanche, m’a fait connaître une toute petite chute lors du début du premier chapitre, mais en dehors de ça, c’était tout aussi fluide d’un bout à l’autre. Graphiquement, on constate bien l’évolution entre les deux épisodes, les textures gagnant en netteté sur la suite et le jeu utilisant de manière plus subtile des cutscenes en images de synthèse pour ses plus gros moments, s’amusant même parfois à les intégrer durant les phases de gameplay dans le fond à la manière d’un Final Fantasy IX. Les vibrations HD sont utilisées parfaitement, retranscrivant la subtilité de certaines actions, tandis que les musiques sont toujours aussi glorieuses, peu importe le support (et avoir la possibilité de les écouter dans le mode jukebox une fois le jeu terminé est rendu d’autant plus grandiose par le fait que la Switch puisse être emportée partout.

D’ailleurs, pour y avoir joué quasi-exclusivement en mode portable, je peux dire que le jeu est parfaitement jouable n’importe où. Alors certes, ça peut être un poil plus compliqué de discerner les ennemis et les dangers sur un petit écran – surtout dans les modes de jeu plus difficiles – mais j’ai pu finir les jeux sans trop de soucis.

Bref, Bayonetta 1 & 2 sont des indispensables. Et même si j’ai toujours ma préférence pour le premier par rapport au second, vous passerez un excellent moment sur les deux jeux. Et même si vous ne jouez aux deux épisodes que pour le mode scénario pour n’y passer que quinze heures sans chercher à tout obtenir (auquel cas si vous vous y mettez, vous en aurez pour au minimum vingt à trente heures par épisode), vous en aurez largement pour votre argent. Si vous aimez les jeux d’action, il n’y a même pas à hésiter. Si vous aimez les bons jeux, idem. Si vous avez déjà fait le premier mais n’aviez pas fait le second faute de ne pas avoir de Wii U, jetez-vous dessus. Franchement, ces jeux méritent de figurer dans votre librairie Switch tant ils sont excellents.

Oh et j’annonce : le boss final de Bayonetta 3 sera le Dieu des Enfers et je parie mon troisième tome là-dessus !

Benjamin « Red » Beziat