L’histoire de la série des Super Monkey Ball me fascinera toujours. Ou du moins, le fait que la même personne derrière un des jeux les plus mignons de Sega aie juste derrière enchaîné avec la série la plus sombre et adulte de la compagnie avec la série des Yakuza… Ce qui est aussi la raison pour laquelle la série des Monkey Ball a pas mal baissé en qualité dès l’instant que Amusement Vision a fermé ses portes et Toshihiro Nagoshi et une partie de sa team sont partis fonder Ryu Ga Gotoku Studios produire à la chaîne une tonne d’aventures pour Kazuma Kiryu et sa bande.
Parlez à n’importe quel gros fan de Super Monkey Ball et, comme avec la série des Smash Bros, ils vous affirmeront mordicus que la série n’a jamais été meilleure que durant l’ère GameCube et n’auront passé ces 20 dernières années que sur ces épisodes, tâtonné vite fait les épisodes suivants avant de retourner sur GameCube, puisque c’est pas aussi bien, ni aussi technique.
Bon, faut dire aussi que la série Monkey Ball s’était adressée à un public plus casual avec Banana Blitz sur Wii, a enchaîné quelques épisodes sur DS et Nintendo 3DS et puis… Plus rien avant un remaster HD de Banana Blitz en 2019. Et même si les fans ont poussé un petit soupir en voyant que ce n’était pas un remake des premiers épisodes, voir que Sega voulait redonner sa chance à ses petits singes était agréable et peut-être le signe que quelque chose d’encore meilleur était dans les cartons.
Et bons dieux que ce meilleur vient d’arriver ! Non seulement Super Monkey Ball Banana Mania est un remake des premiers épisodes, mais en plus ce remake a été chapeauté par Ryu Ga Gotoku Studios, donc le studio de Toshihiro Nagoshi ! Bref, autant dire que tous les ingrédients sont là pour créer un plat fabuleux et ils ont bien réussi leur coup, en rajoutant même quelques personnages en bonus telle une cerise parfaitement ronde sur un gâteau fait du sel de nos larmes !
Car oui, le jeu est aussi extrêmement dur. Genre vraiment, d’où le fait que je préfère mettre aujourd’hui le terme de découverte plutôt que de critique, puisque je n’ai pas réussi à en voir le bout. Je reste déterminé à le finir, mais vu mes deadlines actuelles et les cris poussés durant le test de ce jeu, je me dis que je préfère m’en arrêter là avant de finir évincé de mon appart’ ou à l’hosto à cause d’une tension trop élevée…
Singe qui Roule Ramasse Bananes !
En fait, c’est compliqué de décrire le concept de Super Monkey Ball sur plus d’une dizaine de secondes tant c’est d’une simplicité redoutable. Vous avez un singe, vous le mettez dans une balle, vous mettez la balle dans des parcours d’obstacles que vous contrôlez directement avec votre stick et… Bah voilà.
Pas d’aventures grandiloquentes malgré ce que le « mode Histoire » pourrait nous faire croire, ni d’objectifs particuliers autre que de finir chaque niveau pour accéder au suivant, sachant que la courbe de difficulté ressemble à une montagne russe inversée, où le premier monde est tranquille, le second passe encore, puis une fois arrivé au troisième on commence à biiien tester notre agilité avant de nous coller des bonnes grosses claques arrivé au quatrième et au cinquième monde à cause d’un level-design qui pousse le concept du jeu vers des limites que l’on n’aurait pas imaginé.
Concrètement, chaque niveau dure entre trente à soixante secondes, mais en réalité, certains pourront facilement vous durer entre 20 à 40 minutes tant vous mourrez vite et de très nombreuses fois. Dans un sens, je me rassure en me disant que Tails et Kazuma Kiryu sont muets, autrement j’aurais entendu leurs cris d’agonie ininterrompus pendant plusieurs heures. Ceci étant dit, je crois que j’ai entendu le terme « Fall Out » tellement de fois que désormais je voue une certaine détestation de la série de Bethesda alors que le pauvre studio n’a rien à voir avec Super Monkey Ball…
Et même si le mode histoire peut paraître déjà assez dur, ce n’est rien par rapport à d’autres modes de jeu basés sur les premiers épisodes qui nous demandent d’enchaîner entre 12 à plus de 60 niveaux d’une traite, sachant en plus qu’il y a des classements en ligne qui pourront nous pousser à vouloir faire encore plus vite et plus fort, nous demandant ainsi de maîtriser toutes les subtilités du gameplay. Et il y a aussi des packs de niveaux basés sur Super Monkey Ball Deluxe, ce qui est un bonus sympa , un mode inversé qui inverse les niveaux ou bien un mode aussi génialissime que fou d’une dizaine de niveaux nommé « Les Bananes Sombres » qui nous font instantanément perdre si jamais on ne touche ne serait-ce qu’une seule banane. C’est hyper dur et ça transforme certains niveaux déjà bien chauds de base en des trucs absolument monstrueux !
D’ailleurs, en parlant des bananes, ça me permet de parler de leur utilité qui a radicalement changé par rapport aux précédents épisodes. Avant, il fallait en récolter un certain nombre pour regagner une vie. Mais dans Banana Mania, le système de vies a purement et simplement disparu, nous évitant ainsi de nous transformer en primate sauvage prêt à tout dévaster parce qu’on aurait eu un Game Over après s’être déjà farci des niveaux bien difficiles. Certains trouveront ça dommage, tandis que le reste du monde verra ça comme une malédiction déguisée en bénédiction, puisqu’au lieu de nous casser les boules sur un petit packs de niveaux infranchissables, on peut désormais retenter autant de fois des niveaux déjà difficiles pour nous casser les boules sur des niveaux encore plus durs ! Youpi !
Récolter des bananes a donc une toute nouvelle utilité dans cet épisode : pouvoir acheter des trucs dans la boutique, comme des nouveaux personnages, des petits chapeaux rigolos pour les persos principaux ou bien des nouveaux modes de jeu, et, plus drôle encore, la faculté de sauter, considérée comme une hérésie par les fans hardcore de Monkey Ball, est l’objet le plus cher de la boutique. Ça sent clairement le troll, mais au moins l’option est là pour ceux qui veulent transformer leur expérience de jeu et ainsi redécouvrir les niveaux autrement !
Et même si j’ai passé le gros de mon temps à dire que le jeu était très difficile, Banana Mania offre trois options d’accessibilité plus que bienvenues ! Le premier, c’est la caméra que l’on peut déplacer librement, chose qui n’était pas possible auparavant et qui couplé à la mini-map en bas permettent de beaucoup gagner en précision. La seconde, c’est un mode aide que l’on peut enclencher si on se fait rouler dessus trop de fois et qui affiche des flèches pour montrer le meilleur chemin possible et qui permet aussi de ralentir le temps pour mieux négocier certains obstacles. Ceci étant dit, ça ne ralentira pas non plus votre boule pour autant, donc si vous fonciez déjà dans le vide à pleine vitesse, vous continuerez de le faire, mais en voyant votre personnage paniquer au ralenti, ce qui peut en soi être une source d’amusement si vous n’aimez pas Tails. Enfin, si vous avez 2000 bananes sous la main, vous pouvez acheter votre liberté en zappant les niveaux trop difficiles. Sachant que récolter 2000 bananes n’est pas forcément la tâche des plus faciles et que ça peut prendre un peu de temps, vous y réfléchirez à deux fois avant d’envisager l’option, surtout vers la fin du jeu, lorsque les moyens d’obtenir des bananes rapidement sans grinding commencent à s’amenuiser un peu.
Enfin, Banana Mania propose aussi une sélection de certains de meilleurs mini-jeux de la série, comme le billard, le bowling ou bien le Monkey Target, qui ici a été un peu modifiée avec le passage sous le moteur Unity et qui donc ne prend plus tout à fait la vitesse avant le saut, mais bon, ça reste bien fun ! Il y a quelques mini-jeux qui n’étaient pas nécessaires, ceci dit, comme le sort de light-gun à la House of the Dead qui est juste un peu trop mou, mais en dehors de ça, y’a toujours moyen de s’amuser un peu entre deux instants où on perd la boule sur des niveaux beaucoup trop durs.
Au final, oui, Super Monkey Ball Banana Mania est dur… Mais ça ne m’a pas empêché de vraiment aimer jusqu’au point où j’ai décidé de m’en arrêter ! On est très loin des Super Monkey Ball de la fin des années 2000 et de l’épisode ridiculement facile sur Nintendo 3DS et c’est l’expérience de jeu Monkey Ball la plus authentique qui existe depuis l’époque de la GameCube ! C’est un pur voyage au centre de la folie, aussi bien de celle des concepteurs de niveaux qui se renouvellent sans cesse que de notre propre folie grandissante, heureusement rendue plus douce grâce à quelques aménagements de gameplay qui nous éviteraient vraiment de partir en mode apeshit, mais qui nous filent ici un peu plus la banane.
De fait, je vais faire une recommandation du jeu assez simple : si vous adhérez au concept des Monkey Ball, mais que vous voulez un défi assez modéré, optez pour Banana Blitz HD qui peut facilement se trouver aujourd’hui à la moitié du prix de Banana Mania. Et si vous n’avez pas peur de recommencer encore et encore les mêmes niveaux jusqu’à ressentir la même satisfaction en les battant qu’après avoir battu un boss dans Dark Souls (hah !), vous pouvez rouler sans problème vers Banana Mania ! En plus le jeu est vendu à un prix vraiment raisonnable et si vous êtes fan de la série, vous enverrez un signal fort à Sega en disant que vous voulez d’autres épisodes comme celui-là et permettre à AiAi et ses amis de potentiellement revenir pour dominer la planète !
… Oui, c’est une vanne sur la Planète des Singes… Oui bon, on est dimanche soir, je suis fatigué, ne m’en voulez pas si j’ai pas d’inspi ;_;