Je suis un sacré hypocrite.

Très souvent, quand je fais des critiques de jeux ou autres, je dis que les apparences n’importent pas et qu’il faut souvent voir au-delà pour découvrir quelque chose que l’on va potentiellement adorer. Alors certes, j’applique très souvent cette règle, mais il n’en reste pas moins rare que je serai beaucoup plus souvent attiré par les choses que je trouve esthétiquement plaisantes (ou à mon goût) et que j’irai vers elles en priorité. La preuve de cette ambiguïté repose dans ma dernière découverte manga : Beyond the Clouds, de Nicke, qui m’a immédiatement tapé dans l’œil à cause de au point que j’aie pris le tome 1 au plus vite, puis ai foncé sur le tome 2 à sa sortie et le considère maintenant comme mon manga de l’année. Rien que ça.

Comme un petit air de Lapiuta

(Note : le manga n’est pas adapté en anime… Même si je rêverais que ce soit le cas !)

L’histoire de Beyond the Clouds est plutôt simple : Théo est un jeune garçon vivant sa vie tranquillement dans l’atelier de mécanique aéronautique qui l’a recueilli lorsqu’il était petit. Il adore les histoires et rêve de devenir un explorateur, mais du fait de son statut, il sait pertinemment que ce rêve ne restera que ça. Comme vous vous en doutez, sa vie va basculer du tout au tout lorsqu’il tombera sur une jeune fille ailée littéralement tombée du ciel car une de ses ailes aura été arrachée d’une manière encore inconnue. Et parce que le hasard scénaristique fait bien les choses, la jeune fille est amnésique et est donc totalement déboussolée en plus d’avoir le moral détruit suite à la perte de ce membre et le fait que peut-être que ses parents s’inquiètent pour elle – s’ils sont vivants.

Sans aller trop loin dans les spoilers, ce premier tome sert à poser les bases de cet univers en plus de nous faire poser un maximum de questions et il réussit plutôt bien à faire ça, puisqu’il ne prend pas trop de temps à tout expliquer et relance l’intrigue assez régulièrement. Le second tome, quant à lui, n’attend pas pour nous prendre aux tripes avant de nous lancer dans le début de ce qui s’annonce être une aventure pleine de rebondissements, de bons sentiments et d’une tendresse que je n’avais pas trouvé dans une œuvre de fiction depuis un bon moment. Certains argueront qu’on en trouve dans des séries comme The Promised Neverland (dont le tome 4 est absolument monstrueux, soit dit en passant) ou My Hero Academia, mais contrairement à ces deux œuvres qui n’hésitent pas à nous balancer une bonne grosse dose d’horreur et des grands enjeux, Beyond the Clouds nous propose une aventure où l’humain passe avant tout et où les parties les plus sombres n’apparaissent qu’en sous-texte.

Et ça, c’est ultra rafraichissant.

Pour le coup, si je devais établir des points de comparaison, ce serait avec Le Château dans le Ciel, du studio Ghibli (et accessoirement mon film préféré). Outre le parallèle facile à établir du garçon qui tombe sur une fille tombée du ciel qu’il va tenter d’aider par tous les moyens, les deux œuvres partagent un optimisme et une candeur qui nous happent. On ressortira de chaque chapitre avec un immense sourire en coin et une sensation de réconfort. Oui, c’est peut-être hyperbolique et oui, j’en fais probablement des caisses, mais bon, si vous avez lu mes histoires, vous saurez que je gravite autour de ce genre de ton plus léger que grave et donc ça me parlera forcément plus.

Au passage, on apprend dans une interview en fin de livre que Nicke est fan de et a été inspirée/motivée par Kingdom Hearts pour écrire cette histoire et ça se sent. On sent son amour des RPG en général, que ce soit dans la construction de son univers et de ses villes en plus de l’obtention de certains objets, qui font pas mal penser à des récompenses de quêtes (quand ce n’est carrément pas indiqué comme tel au détour d’un petit gag visuel qui m’a fait bien sourire).

Beyond the Clouds

Et, bien évidemment, il est impossible de parler de Beyond the Clouds sans parler de son style sublime. Les traits sont tout aussi doux que les personnages eux-mêmes et certaines illustrations font juste pétiller les rétines. Pour le coup, tout a été dessiné par ordinateur et ça se voit un peu du fait que la compression des images est un poil étranges. On peut avoir la sensation que la définition des images a été un peu malmenée et donne sur certaines planches une impression de flou. De plus, certaines bulles de dialogues sont étrangement implémentées, faisant qu’on peut lire certaines bulles dans le désordre. C’est du chipotage, mais je dois avouer que ça m’a parfois plus distrait que ça ne le devrait.

En bref, si vous le pouvez, vous vous devez de lire Beyond the Clouds. C’est léger, adorable, touchant et d’une innocence folle. De celles qui nous donnent la sensation de replonger en enfance et, accessoirement, je pense que ça peut être un excellent premier manga si jamais vous avez vous-mêmes des enfants ! Je le recommande très, mais alors très fortement et ne peux qu’attendre la suite avec impatience !

Benjamin « Red » Beziat