Le monde est sur le bord de l’autodestruction et la rentrée n’est plus très loin avec son nouveau Ludocalypse, où les sorties vont s’enchaîner et votre serviteur crouler sous les critiques. Deux sources de stress pesantes et pas particulièrement agréables à vivre (bon ok, le dernier reste très agréable quand on enlève la pression du temps, puisque je choisis mes critiques).

Et, histoire de commencer doucement cette folle période qui nous attend, j’ai décidé d’accepter la critique d’un jeu tout mignon et tout nigaud qui à tous les coups ne me pomperait pas tout mon temp… D’où est-ce que j’ai enchaîné les parties de plusieurs heures !?

Oui, je me suis totalement perdu dans l’univers choupi-krognon de Slime Rancher et en suis enfin ressorti pour vous dire ce à quoi vous pouvez vous attendre si jamais vous craquez pour cet étrange mélange de simulation de ferme couplé à un véritable Doom-like. Et non, ce n’est pas parce que je jouais la musique de Doom dans ma tête en jouant à ce jeu que je dis ça au lieu de FPS.

… Qu’est-ce que j’ai fait de ma vie ?

Monslurp Rancher

Slime Rancher nous place dans les bottes de Beatrix, une jeune femme partie dans les confins de l’espace pour échapper à son quotidien morose sur Terre et connaître les joies de mettre sa vie constamment en danger en côtoyant des créatures aussi mignonnes que mortelles. Elle arrive donc dans une ferme de l’espace laissée à l’abandon et il lui revient la lourde tâche de transformer ce trou perdu en un havre capitaliste… Euh, de paix pour les slimes.

L’histoire ne va pas vraiment plus loin que ça. On reçoit des lettres de personnages secondaires et des coups de fil de clients de temps à autres, mais ça se limite à ça. On est seule face à la nature… Et c’est pas plus mal, parce que Slime Rancher est un de ces titres qui se savoure le mieux sans les tutos, qui sont certes là, mais bien planqués derrière de la doc pas forcément digeste (en plus d’être assez mal traduite en français).

Ainsi, tel l’héroïne du jeu, j’y ai joué façon warrior et même si j’ai probablement perdu plus de temps qu’il ne le faudrait normalement, chaque découverte était célébrée comme une petite victoire et une remarque du style « Ooooh, ils ont même pensé à ça ! » Dans un sens, j’avais l’impression de jouer à une version plus détendue de The Legend of Zelda : Breath of the Wild, le monde sensiblement plus petit, mais tout aussi bourré de secrets et tout aussi mémorable. Les indications sont peu nombreuses et pourtant on se repère comme si ça faisait des jours qu’on y jouait.

Et c’est génial.

C’est d’ailleurs limite dommage que je doive un peu plus entrer dans le détail, mais si vous êtes curieux de mon avis final tout en vous préservant le plaisir de la découverte tel que j’ai découvert le jeu, n’hésitez pas à passer directement aux derniers paragraphes en gras.

Slime Fast

slime-rancher-screen

Slime Rancher se divise en deux phases : les phases de gestion de ferme et les phases d’exploration. Tout se fait dans une vue à la première personne et on doit se déplacer physiquement pour faire ce que l’on a pour envie de faire (ce qui en vrai est peut-être un des plus gros reproches que j’ai à faire, puisque ça peut un peu casser le rythme du jeu).

La phase de gestion consiste à entretenir sa ferme, en achetant ou améliorant ses enclos pour nos slimes ou poules, stocker la nourriture en excès de notre inventaire ou bien cultiver la nourriture qui servira à nourrir nos slimes, qui nous offrent leur déjections en cadeau (sous forme de cailloux). Et le twist, c’est que ces déjections valent littéralement de l’or. Selon le type de slime (normal, chat, explosif, radioactif, en miel, etc) et selon le cours fluctuant de la Bourse, ces déjections auront plus ou moins de valeur, donc il convient de rapidement partir en chasse de slimes plus rares pour les mettre dans nos enclos, mais aussi faire attention à ne pas trop fournir le même type de cailloux aux acheteurs, car bien entendu, plus on propose de la même chose, moins ladite chose aura de valeur. Il suffira après de laisser s’écouler quelques jours sans en fournir un seul pour redonner de la valeur au caillou et ainsi répéter le cycle. Notez aussi que vous pouvez créer des races hybrides de slime pour leur faire cracher un caillou de chaque type et ainsi potentiellement gagner plus d’argent en faisant varier les plaisirs.

La phase d’exploration, quant à elle, est beaucoup plus simple : vous traversez un monde à la fois vaste et détaillé et vous utilisez votre aspirateur pour récupérer tout ce que vous voulez, qu’il s’agisse de fruits/légumes/poulets, de cailloux ou bien de slimes à mettre dans votre ferme. Certaines sections du monde sont bloquées et il vous faudra trouver des slimes géants à nourrir jusqu’à ce qu’ils explosent en de multiples petites créatures et bonus utiles, comme des téléporteurs ou bien des clés.

Le jeu possède un excellent sens de l’exploration et de l’inconnu qui font qu’à chaque fois que l’on découvre un nouveau morceau de niveau grâce à ces clés ou bien certaines upgrades utiles au déplacement, on ressent un mélange d’excitation et de nervosité à l’idée de ce qui nous attend un peu plus loin, car même si les slimes sont mignons, certains peuvent facilement nous faire du mal malgré eux (ou bien volontairement si on tombe sur une zone avec des versions berserker de ces créatures).

Et puis il y a les slimes de goudron.

Ces saletés ont pour sale particularité d’arriver n’importe quand et de manger tout ce qui se trouve à proximité d’eux pour ensuite se multiplier. Il est possible de s’en débarrasser si l’on possède l’upgrade qui permet de les asperger d’eau (à condition d’avoir de l’eau sur soi), mais la première fois qu’ils sont arrivés sans prévenir dans ma ferme, je n’avais rien qui me permettait de me défendre et ils ont absolument tout décimé en littéralement deux minutes avant de disparaître.

Je dois avouer que je l’ai très mal pris.

Heureusement, il est possible d’activer une option en lançant une nouvelle partie qui permet de ne jamais en avoir, donc si vous voulez l’expérience de base sans le stress d’avoir à gérer ces saletés, vous pouvez le faire.

Mais là où le jeu est passé de plutôt cool et addictif à vraiment très intéressant et varié, c’est lorsque j’ai maîtrisé les bases et engrangé suffisamment d’argent pour ensuite débloquer le Laboratoire, qui débloquait par la suite une tonne d’options supplémentaires pour rendre l’exploration et la défense de la ferme d’autant plus stimulantes. Des tourelles aux extracteurs de minéraux, qui n’arrivent qu’à ce moment-là du jeu et ouvrent une tonne d’options supplémentaires, on peut vraiment aborder chaque chose à sa manière pour remporter encore plus d’argent et ainsi faire plus de choses avec sa ferme, rendant ainsi le jeu d’autant plus addictif.

Niveau présentation, si l’on excepte la traduction française faite par un étudiant en langues qui se débrouille assez bien sans pour autant se trahir avec un bon paquet de fautes d’accords ou des petites erreurs ici et là, c’est du tout bon. Le jeu est très coloré et accueillant, avec de rares chutes de framerate sur PS4 et la variété fait que l’on a toujours envie d’en voir/savoir plus. Et les musiques sont vraiment bonnes, à la fois optimistes et détendues. Je ne saurais dire pourquoi, mais elles me rappellent énormément des musiques de RPG de l’époque de la PS1, ce qui sera toujours un point positif en ce qui me concerne.

Au final, j’ai passé un bon moment avec Slime Rancher. Les mécaniques de jeu couplées à l’ambiance zen rendent le tout à la fois reposant et addictif et le contenu diffusé à un rythme soutenu fait que notre intérêt est constamment renouvelé sur une assez longue période de temps. Le finir une première fois n’est certes que l’affaire d’une quinzaine d’heures, mais je ne sais pas pourquoi, il s’agit typiquement du genre de jeu auquel on peut revenir de temps à autres pour s’y perdre.

Si vous n’êtes pas réfractaire aux jeux mignons et détendus, je pense que ça peut vous plaire. Pour ceux qui aiment les jeux avec pas mal de choses à gérer et du contenu régulièrement dispensé, il peut bien valoir ses vingt euros (ou trente si vous le prenez en boîte). Il ne faut juste pas avoir peur des allers et retours qui peuvent parfois prendre un poil plus de temps que l’on aurait aimé, mais sinon, Slime Rancher entre dans la catégorie des jeux…

Red Recommandé

Benjamin « Red » Beziat