(Note : une version PS4 nommée Taiko no Tatsujin : Drum Session est sortie en même temps de Drum’n’Fun. Dans le fond, il s’agit du même jeu. Les tracklists divergent, mais pas totalement et certains modes sont exclusifs à chaque version. Pour le coup, pour des raisons de budget, je n’ai pas eu la possibilité de m’essayer à cette version, mais je ne pense pas me tromper en disant que si j’en avais eu l’occasion, j’aurais juste eu à copier et coller 80% du texte qui va suivre et mon avis final serait à peu près similaire, donc si vous deviez choisir entre la version Nintendo Switch ou PS4, tout dépend de votre attirance pour les morceaux qui différeront entre chaque… Même si la version PS4 possède le thème principal de Zootopie et que je me mords un peu les doigts de ne pas pouvoir le faire)
ENFIN ! Après toutes ces années, on a enfin un véritable Taiko no Tatsujin qui débarque en Europe ! Fini l’époque PS2 où les américains pouvaient nous narguer avec les rares jeux qui sont arrivés chez eux et l’époque du GameCube, où l’on a eu un seul Donkey Konga aux chansons européennes molassonnes (là où le Japon avait eu trois épisodes… Et oui, Donkey Konga était un Taiko no Tatsujin déguisé, car développé par la même équipe et avec un gameplay très similaire) ! Là, non seulement on a le premier épisode de la série sur Nintendo Switch, mais, en plus, nous européens pouvons nous gargariser d’avoir aussi l’accessoire taiko pour jouer au jeu !
… Bon, ok, comme vous le verrez plus tard, ce n’est pas non plus une grosse victoire que d’avoir cet accessoire, mais au moins on a le jeu, et ça, c’est très cool ! Et en tant que fan de la série qui s’était acheté une Nintendo 3DS japonaise presque uniquement pour pouvoir jouer à cette série, je vais vous expliquer en quoi il vous faut vous intéresser à ce jeu. Oui, je spoile un peu le verdict final, mais rassurez-vous, il y aura quand même quelques points qu’il me faudra mettre en avant qui me déplaisent un poil plus.
Tambours Battus
C’est à la fois simple et compliqué de parler des Taiko no Tatsujin, car il s’agit d’une des séries de jeux de rythme les plus simples au monde. Armé de votre taiko (un immense tambour japonais) physique ou virtuel, il vous faudra taper sur des notes en frappant les bonnes parties du tambour. Les notes rouges nécessitent de frapper au centre, tandis que les bleues demandent de taper les bords de l’instrument. Les notes jaunes sont des notes allongées où l’on peut bourriner comme on veut, tandis que les ballons et les maillets demandent de frapper le plus vite possible avant qu’ils ne disparaissent. Le but est tout simplement de s’amuser sur les musiques en espérant atteindre 70% d’une jauge pour valider le morceau, sachant que rater une note la fera baisser et qu’il faudra enchaîner quelques notes pour en regagner 5%. Vous pouvez sélectionner jusqu’à quatre niveaux de difficulté, sachant qu’en Facile, ça peut être involontairement difficile tant c’est mou, et ça commence sérieusement à se corser en Difficile (sans parler du mode Infernal, qui ravira les plus fous). C’est simple, efficace et ça ne demande que de choisir parmi les 70+ morceaux de la tracklist, sachant que plus vous jouerez, plus vous débloquerez de pistes.
Et c’est cette simplicité qui me fait penser qu’il s’agit de la raison pour laquelle Namco Bandai s’est enfin décidé à localiser le jeu et à le sortir chez nous : contrairement aux versions Nintendo 3DS où l’on avait un mode Histoire un peu débilodrôle et de la customisation d’avatar, Drum’n’Fun est particulièrement avare en modes de jeu. On peut choisir soit de jouer au jeu normalement en solo ou avec des potes, que ce soit sur la même console ou en sans fil local, jouer à des mini-jeux musicaux dans le même style que les Rhythm Paradise et… C’est tout. On peut aussi acheter des morceaux supplémentaires en DLC (ce que j’ai fait, parce qu’il y a un pack Ghibli, même si le nombre de pistes inclus de base reste largement suffisant), mais on n’a concrètement rien de plus. Les mini-jeux sont sympathiques, mais loin de nous captiver plus de vingt minutes, faisant que, concrètement, le jeu ne se repose entièrement que sur la qualité de sa tracklist.
Et que vaut-elle ? Eh bien… Elle est plutôt bonne ! Pour les occidentaux comme nous, les trois quarts nous apparaîtront comme assez exotiques, mais on trouvera quand même quelques morceaux connus, comme les cultissimes Cha La Head Cha La, A Cruel’s Angel Thesis ou bien We Are, respectivement génériques de Dragon Ball Z, Evangelion et One Piece, Zen Zen Zense, l’opening de Your Name, en plus de morceaux plus connus des fans de Nintendo comme Jump Up Superstar (la chanson de Super Mario Odyssey), Splatoon 2 ou bien Kirby (qui figurait déjà dans un précédent épisode sur Nintendo 3DS). Et même si je regrette l’absence de Lisdoonvarna no Tasogare (qui figurait dans un précédent épisode et était utilisé pour le générique des Chroniques de Loutre-Monde), on a le droit à de très jolies compositions des équipes de Namco Bandai rappelant un peu la série des Katamari Damacy, des morceaux issus du paysage de la musique classique, pas mal de Project Tohô et de la J-Pop, avec notamment Silent Jealousy de X Japan. Notez cependant que tous ces morceaux sont des reprises et non les originaux. Ce n’est pas l’idéal, mais les reprises sont plutôt convaincantes pour largement passer.
Bien évidemment, certains morceaux plairont plus que d’autres, et pour ça, je ne peux que vous inviter à vous faire votre avis. Pour le coup, j’en ai snobé pas mal en réalisant cette critique, mais j’en avais largement pour m’amuser.
Et maintenant il me faut parler du tambour, l’accessoire pour lequel certains fans se sont battus bec et ongles à obtenir. Pour le coup… J’ai envie de dire que je l’ai un peu en travers de la gorge d’avoir rajouté 50€ pour cet accessoire, car même s’il rend l’expérience un poil plus immersive une fois que l’on a chopé le coup, il n’en reste pas moins imprécis. Si vous le prenez, je ne peux que vous conseiller d’aller d’abord dans les paramètres pour le calibrer de sorte à améliorer la sensation de taper dans les notes et de le coupler à l’utilisation de Kirby (chaque personnage a un petit pouvoir et Kirby rend la détection des notes plus souple). Il m’a fallu deux heures de jeu avec le tambour pour vraiment réussir à le dompter et même là, j’ai quand même eu quelques notes qui m’échappaient sans raison apparente. Si vous jouez pour le fun, ça passe. Si vous jouez au score, ça peut être un peu plus problématique. De plus, même si la finition est plus que cool et le matériel semble assez résistant, le matériel antidérapant posé sous les pieds est assez peu efficace et nécessite donc de bien caler l’accessoire avec des objets lourds pour éviter qu’il ne se barre au bout de quinze notes. Enfin, couplez ça au fait que le tambour est assez encombrant et est pas mal bruyant (sans surprise) que son utilisation s’avère plus contraignante qu’autre choses pour des sessions au final assez courtes.
Au final, Taiko no Tatsujin : Drum’n’Fun n’est peut-être pas le Messie tant attendu, mais il n’en reste pas moins un petit miracle. Je ne peux que remercier Namco Bandai d’avoir pris la peine de le proposer à un plus large public et j’espère qu’il fonctionnera suffisamment bien en Occident pour valoir aux prochains épisodes de sortir ici.
Drum’n’Fun est certes un peu avare en modes, mais au moins il a le mérite d’aller à l’essentiel et de proposer une tracklist plus que correcte en plus de pas mal de moyens de rendre l’expérience optimale. Les mini-jeux vous occuperont certes cinq minutes, mais ce seront les morceaux en eux-mêmes qui vous laisseront scotchés à la console, si tant est que vous soyez un minimum sensible à la J-Music.
Si vous êtes un fan de jeux de rythme, vous ne pouvez pas faire l’impasse dessus. Si vous aimez le genre, sans plus, je pense que vous pouvez attendre une baisse de prix. Mais est-ce que je peux recommander l’édition avec le taiko ? Là, c’est tout de suite plus difficile, car la détection assez hasardeuse le cantonne plus à un accessoire « pour le fun » plus que pour du jeu à haut niveau et je peux vous assurer que vous vous sentirez mal si vous investissez 110€ là-dedans. Le jeu se contrôle tout à fait bien sans et il y aura moins de prises de têtes en vue si vous ne prenez que l’édition simple.
Si vous trouvez le jeu à prix réduit, je vous somme de foncer le prendre et de passer ce verdict final en « Indispensable ». Pour l’heure, à 60€, j’ai envie de mettre un très, très gros :
Benjamin « Red » Beziat