Cela fait maintenant plus de onze ans (!!!) que la série des Mario Party a connu une spirale infernale. Mario Party 8, grâce aux ventes colossales de la Wii, avait connu un beau succès, puis le neuvième épisode est tombé rapidement dans l’oubli, au point que la série s’était faite promptement remplacer par celle des Wii Party. Mais Wii Party U, bien que très sympa, a vite été boudé par le public indécis qui voulait un vrai Mario Party… Et on a eu Mario Party 10, qui est considéré comme un des moins intéressants de la série en voulant trop réinventer la série.
Et tout ça sans parler des déclinaisons portables, qui n’ont jamais réussi à proprement captiver les joueurs, et ce même avec la promesse de reprendre les meilleurs mini-jeux de la série avec Mario Party : The Top 100… Qui avait tellement misé sur la force de ses mini-jeux qu’il en avait oublié d’articuler un véritable Mario Party autour.
Des parties longues sur un jeu de plateau recouvert de pièges, des retournements de situations complètement dingues qui font hurler et des mini-jeux tout aussi stupides que créatifs : Mario Party, ce n’est pas un de ces trois éléments. Ce sont les trois réunis. Indissociables. Et je suis heureux de voir qu’après onze ans d’errance, l’équipe derrière la série a enfin compris qu’on ne voulait pas des innovations inutiles. On voulait Mario Party. Tout simplement.
Renouez avec le Parti Mario
Super Mario Party se présente comme étant un condensé de tout ce que la série a pu fournir de meilleur et d’innovant tout en proposant un petit plus inédit histoire de ravir le plus grand nombre. Pour cette critique, je vais y aller mode par mode, sachant que, hélas, je n’ai pu essayer ni le mode utilisant plusieurs Nintendo Switch, faute de personnes ayant reçu le jeu en avance dans le coin (et quand bien même, j’ai la sensation que ce contenu relève de l’anecdotique), ni le mode en ligne, la faute au fait que le jeu n’est pas encore sorti (et aussi parce que je ne me suis pas abonné au Nintendo Online, faute de moyens).
Comme on peut s’en douter, le mode principal est celui que tout le monde préfère : celui avec les plateaux. On peut sélectionner son nombre de tours pour des sessions allant entre une et deux heures et on peut choisir parmi quatre plateaux, qui sont beaucoup plus compacts que ceux que l’on a pu connaître à l’époque de la GameCube, mais qui proposent chacun des mécanismes propres et une ambiance différente (en plus d’être bourrés de petits détails adorables). Comme d’hab, vous utilisez un dé pour avancer d’un nombre de cases donné, récoltez des objets pour faire un maximum de coups bas et, élément hérité des épisodes Nintendo 3DS, vous pouvez aussi avoir des alliés qui peuvent booster le nombre de cases à parcourir. Le but est de récolter un maximum d’étoiles et, parce que le plateau est plus compact et que le prix des étoiles est plus bas qu’auparavant, même des parties de dix tours se termineront avec des scores serrés.
La principale nouveauté de cet épisode vient du fait que chaque personnage possède deux dés : celui à six faces que l’on connaît tous et un autre spécifique au personnage sélectionné et beaucoup plus risqué. Certains auront trois faces avec un 1 et trois autres avec un 6, d’autres vous fileront des pièces au prix de zéro cases parcourues, tandis que d’autres vous permettront de parcourir jusqu’à neuf cases, mais en contrepartie il y aura des faces qui vous retireront des pièces. Bref, chaque personnage est différent des autres et cela peut mener à des choix intéressants en cours de partie.
La seule chose que je déplore dans ce mode vient du fait que l’on n’aie que quatre plateaux. Certes, si on joue au jeu comme prévu en le sortant principalement en soirées ça ne posera pas trop problème, mais pour le joueur que je suis qui a du les enchaîner pour les besoins de la critique, j’avais l’impression d’en avoir vite fait le tour. Après, vu comment il est mis en avant, je pense que Nintendo mettra à jour ce jeu au moins une ou deux fois en ajoutant du contenu. Je l’espère. Aussi, le nombre d’objets est un poil limité, se contentant des essentiels et mettant de côté les pièges que l’on pouvait poser, mais vu comment ils ont réussi à mieux équilibrer le jeu, je mets ça sur le compte du pinaillage.
Le second mode principal est le Mario Party en Duo. On choisit les mêmes plateaux que dans le mode précédent, à ceci près que le gameplay change totalement, optant pour celui de Mario Party Star Rush et The Top 100. Ici, les joueurs sont à moitié libres de leurs déplacements dans des environnements plus ouverts et les plateaux possèdent des objectifs qui leur sont spécifiques, comme par exemple trouver la clé d’un trésor qu’il faudra ouvrir. Ce mode de jeu est plus rapide, car les tours de chaque équipe se font en même temps et donc on passe aux mini-jeux de transition plus rapidement. C’est une approche différente et une bonne réutilisation des règles des derniers épisodes, même si je vais me la jouer vieux singe en disant que ça ne vaut pas le Mario Party classique.
Le troisième mode principal est l’Excursion en Rafting, où les quatre joueurs sont sur un radeau et doivent coopérer pour foncer sur des ballons qui renferment un mini-jeu capable de leur faire gagner de précieuses secondes. Le temps imparti est relativement généreux, même si, comme dans un Outrun, plus on va vers la droite lors des divers embranchements, plus ça sera difficile. Personnellement, j’ai bien aimé ce mode, même si je ne le vois pas comme le meilleur du lot.
Le quatrième, la Scène rythmique, est un de mes préférés, car il s’agit d’une succession de mini-jeux basés sur le rythme. Les épreuves ne sont pas bien nombreuses, mais elles sont très fun en plus de me rappeler les Rhythm Paradise. Vous en aurez très vite fait le tour… Sauf si vous décidez de l’adopter comme un moyen de faire de l’exercice, car il est bien plus physique que le reste du jeu !
Enfin, le dernier mode principal est la Route des Défis, déjà présente dans The Top 100. Débloquée une fois que vous aurez débloque tous les mini-jeux cachés (ce qui ne prend pas de temps, vu qu’ils sont automatiquement sélectionnés s’ils apparaissent dans la roulette des mini-jeux des autres modes), ce mode solo nous propose d’enchaîner les 80 mini-jeux dans des versions légèrement plus difficiles. Pour le coup, c’est une bonne manière de nous entraîner pour les autres modes en plus de nous offrir des légères variantes.
Pour ce qui est des à-côtés, Super Mario Party nous propose de jouer aux mini-jeux dans des micro-compilations rigolotes si jamais on n’a pas trop le temps de jouer aux modes principaux ou bien si l’on souhaite faire une partie en ligne. Notez que la composante en ligne ne s’applique qu’à ces compilations et non aux modes principaux, ce qui est à la fois raccord avec la philosophie du jeu de rapprocher les gens, mais aussi un peu dommage pour les potes qui vivent trop loin… Enfin.
Et le dernier mode bonus concerne des petits jeux qui se jouent avec une ou plusieurs consoles, souvent posée à plat sur une table ou autre. Ceux-là incluent des puzzles à réaliser en co-op ou bien des combats de tanks. Comme dit plus tôt, je n’ai pas pu essayer ceux qui nécessitaient plusieurs consoles, mais je ne pense pas qu’il s’agit d’autre chose que d’un petit à-côté rigolo pour montrer le potentiel de la console.
D’ailleurs, en parlant du potentiel de la console, les mini-jeux exploitent plutôt bien les Joy-Cons et on sent que les développeurs se sont particulièrement amusés avec le HD Rumble tant certaines épreuves tournent autour de ces vibrations. Notez aussi que, je ne sais toujours pas comment, ils ont réussi à faire de la magie noire en faisant chanter les manettes lorsque c’est à nous de jouer. L’effet est assez hallucinant et il faut l’écouter pour le croire.
En écrivant cette critique, je me suis rendu compte à quel point Nintendo savait qu’il lui fallait se défoncer sur cet épisode pour éviter de perdre ses fans. Le contenu est monstrueux, les mini-jeux ultra fun et vu comment j’ai réagi en faisant le pire coup bas à ma copine durant une partie serrée (et comment elle m’en a voulu après), je sais que Super Mario Party est idéal pour des soirées entre potes ou en famille. Et même si une partie de ce contenu sera vite relégué au rang de l’anecdotique auprès de beaucoup de joueurs, rien que le mode principal vaut le coup.
Les nostalgiques pesteront sûrement du faible nombre de plateaux et du fait que ce ne soit pas tout à fait comme dans leurs souvenirs, mais je pense que n’importe qui un tant soit peu fan de la série ou bien adepte de party-games y trouvera son compte. Si vous êtes un parent voulant passer un bon moment avec ses enfants ou bien un grand enfant cherchant à s’amuser avec ses potes lors de soirées gaming (ou les humilier), Super Mario Party est un des meilleurs jeux pour ça. La série revient en grande forme et ça, ça fait plaisir !
Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’un indispensable, mais, pour moi, Super Mario Party est très solidement…
Benjamin « Red » Beziat