Quand Puyo Puyo Tetris est sorti, ma hype pour ce jeu crevait le plafond. Un cross-over entre deux des meilleurs puzzle-game qui existent avec une tonne de modes de jeux, un online ultra solide et beaucoup de contenus, c’était un des meilleurs jeux d’une Nintendo Switch qui à l’époque était encore bien assez peu fournie en jeux, et c’était un des derniers gros jeux de la PS Vita. C’était un des meilleurs titres de 2017, pourtant une des années les plus folles du jeu vidéo avec tellement de jeux incroyables !
Le temps a passé et, depuis, les séries Puyo Puyo et Tetris semblaient s’être bien séparées, avec notamment la sortie sur Switch de l’excellentissime Tetris 99 et celle de Puyo Puyo Champions… Avant que l’on apprenne cette année que Puyo Puyo Tetris 2 ne vienne pour tenter de reprendre sa couronne de meilleur puzzle-game.
Et erm… Je dois vous avouer que la hype que j’avais ressentie en 2017 était plus ou moins devenue un grand sentiment de perplexité en 2020. Non pas que Puyo Puyo Tetris 2 n’est pas bon, bien au contraire, mais l’idée de sortir plus ou moins le même jeu qu’il y a trois ans, mais avec juste quelques modes en plus afin principalement de relancer la communauté des joueurs en ligne est un peu étrange. Surtout avec une auto-concurrence créée entre-temps.
Tetris de voir ça ? Bof, Puyo vraiment…
Comme avec le premier Puyo Puyo Tetris, la suite possède elle aussi un mode Histoire plutôt fourni et comme la dernière fois, ça se suit sans déplaisir, même si ça n’est pas original pour un sou. En gros, une nouvelle menace plane sur le monde des Puyo Puyo et des Tetris et il en revient à la même bande de héros de la dernière fois d’unir leurs forces pour la combattre. Bon en vrai, c’est surtout un prétexte pour enchaîner différents types de missions et aussi présenter les très nombreux personnages que l’on va pouvoir choisir dans les autres modes de jeu, mais l’ambiance bon enfant couplée à une écriture impliquée de la part des scénaristes et une traduction française au poil fait que l’on aura étrangement envie de voir le fin mot d’une histoire qui vous prendra entre 5 à 7 heures à finir selon votre niveau de skill.
Le mode histoire possède une option vraiment sympa que n’avait pas le premier : la possibilité de zapper un niveau si jamais l’on est coincé, ce qui est hyper agréable compte tenu du fait que les niveaux du mode histoire nous imposent soit de jouer en mode Puyo Puyo, soit en mode Tetris selon les niveaux et à moins d’exceller dans les deux, il y aura probablement un niveau qui pourrait vous bloquer. Personnellement, autant j’adore Tetris et ai un niveau pas trop mauvais, autant je suis une quiche monstrueuse à Puyo Puyo à cause de son gameplay qui demande plus de préparation et de stratégie sur le long-terme, là où Tetris, c’est plus une question de réflexes et de réflexions sur le moment.
Le mode histoire permet aussi d’introduire la grosse nouveauté de cette suite : le mode Combat de Talents, qui sur le papier vend énormément de rêve, puisqu’il s’agit d’un mode où chaque participant à une barre de vie et où chaque personnage a une utilité dans le sens où ils ont chacun une capacité spéciale qu’ils peuvent utiliser en duel… Mais en pratique, le mode a été un peu maladroitement implémenté, puisque l’on ne peut faire monter en niveau nos personnages qu’au cours du mode Histoire alors que certains duels peuvent demander de faire un peu de grinding tant ils frappent comme des tanks et peuvent nous achever en deux Tetris bien placés. Le mode en ligne n’étant pas encore dispo à l’heure où j’ai écrit ces lignes, je m’interroge encore sur l’équilibrage des Combats de Talents et même si les options semblent indiquer que l’on utilisera des équipes avec les personnages au même niveau que dans le mode Histoire (ce qui serait une très mauvaise idée), j’espère que l’on peut jouer avec des équipes automatiquement au niveau maximal ou un truc du genre, histoire de mieux garantir les chances de victoire de chaque joueur et ainsi mieux pouvoir se focaliser sur l’utilisation des compétences de nos personnages, qui est un aspect que je trouve vraiment intéressant.
Au niveau des autres modes de jeu, c’est plus ou moins la même chose que dans le premier épisode, donc je pense que je vais juste ressusciter la critique que j’avais faite à l’époque et reprendre certains passages :
Le mode Fusion représente le mieux le cross-over, car il mélange les deux styles de jeu sur un seul tableau. Tour à tour, des blocs et des Puyo tombent, mais chacun garde sa spécificité. Pour se débarrasser des blocs, il faut faire des lignes et avec les Puyos, il faut en assembler quatre. Le but est juste de survivre le plus longtemps possible et le mélange fonctionne assez bien, car les blocs sont plus lourds que les Puyo, les écrasant pour les envoyer au dessus d’eux. Ce n’est pas mon mode préféré, mais il a le mérite de tenter quelque chose de nouveau.
Échange reste mon mode préféré : les tableaux de Puyo Puyo et de Tetris sont séparés. On joue sur l’un d’eux pendant trente secondes, puis on passe au suivant, avant de revenir au premier trente secondes plus tard. Si vous avez des lacunes dans l’un, vous pouvez compenser dans l’autre, sachant que vous n’aurez que trente secondes pour faire la différence. La pression peut très vite monter, sachant que si vous êtes suffisamment vil, vous pouvez préparer une chaîne de Puyo ou un Tetris pour le lâcher à la dernière seconde, affectant ainsi le tableau qui prend le relais. Ce mode est plus simple que Fusion, mais n’en reste pas moins tactique et possédant des subtilités qui lui sont uniques.
Groupe est une course au score où l’on peut obtenir divers bonus ou malus à envoyer à la face de notre adversaire. Ce mode a un petit côté Mario Kart dans le sens où un bon joueur peut se faire battre par un mauvais coup du hasard et je dois avouer que je ne l’ai pas trouvé particulièrement attirant.
Big Bang nous propose un autre type de course. Là où Party nous propose de jouer de manière classique, là, les tableaux sont préremplis et l’on doit les vider le plus vite possible avec le seul type de pièce qui nous est offert. Il est très facile de deviner comment procéder et tout l’intérêt réside dans nos réflexes, car le plus de tableaux on complète, le plus de puissance aura l’explosion qui attaquera la barre de vie de l’adversaire à la fin du compte-à-rebours. Bien évidemment, le vainqueur sera le premier à casser la barre de son rival. Ce n’est pas le plus complexe, mais il n’en reste pas fun, puisque là où les autres modes offrent des batailles de neurones, celui-ci est une bataille de rapidité.
Défi ne présente aucun gimmick en particulier, optant pour des défis plus classiques, comme gagner le plus de points le plus vite possible ou bien créer des chaînes de Puyos ou jouer avec plus de Puyos à l’écran. C’est le mode que l’on prend quand on n’a pas vraiment envie de se prendre la tête avec les autres règles.
Et enfin, le jeu propose un tutoriel plutôt complet pour permettre à n’importe qui d’en apprendre un peu plus sur les subtilités des deux styles, ainsi que le mode Combat de Talents. Si vous ne comprenez pas totalement comment fonctionne le jeu Puyo Puyo ou bien Tetris, il est plus que recommandé de passer par là pour apprendre des techniques qui seront très utiles.
Il y a pas mal d’options en multi, avec un multi local et en ligne où l’on peut jouer à plus ou moins tous les modes cités ci-dessus pour un max de fun entre amis et un max d’humiliation en ligne, parce que bon, soyons honnêtes, la plupart des joueurs qui jouent à ce jeu en ligne sont des dieux qui vous démoliront très certainement en quelques secondes si vous avez encore du mal avec le mode Histoire. Encore une fois, je préfère préciser que je n’ai pas pu jouer en ligne parce que le jeu n’est officiellement pas sorti à la publication de cette critique, mais pour avoir pas mal dosé un premier épisode qui était plus que parfait côté netcode, je pense pouvoir dire sans trop me risquer que l’expérience de jeu ne devrait pas être instable.
Enfin, le dernier point que je veux souligner et que je ne peux que saluer, c’est la quantité assez large de contenu à débloquer via les points que l’on accumule en fin de partie. Des packs de voix pour chaque perso, 6 personnages secrets à débloquer en plus de pas mal de musiques, pas mal de skins pour nos blocs et nos Puyo, dont certains très stylés ou nostalgiques et pas mal d’icônes pour notre profil en ligne. Et le truc sympa, c’est que tous les DLC à venir seront gratuits. Reste plus qu’à voir la quantité de contenu supplémentaire de prévu pour voir si ça peut justifier que ceux qui ont pris le premier puissent craquer pour le 2…
Au final, je n’ai pas passé un mauvais moment sur Puyo Puyo Tetris 2, bien au contraire, mais comme dit en intro, je ne vois pas vraiment l’intérêt de prendre cette suite si on a déjà fait le premier, sauf si on est déterminé à briller dans les classements en ligne. Bien évidemment, si vous n’avez pas fait le premier et que vous cherchez un puzzle-game qui vous tiendra longtemps ou bien que vous voulez sortir pour jouer avec des potes, ça peut être un bon investissement, d’autant plus qu’il coûte directement 40€ à la sortie et, contrairement au premier, le 2 est traduit en français ! Rien ne vous empêche non plus de ne rester que sur Tetris 99 ou Puyo Puyo Champions, qui eux coûtent moins cher et je pense que c’est parce que Sega sait ça qu’ils ont décidé de bourrer Puyo Puyo Tetris 2 de tellement de contenu et de modes que ça peut malgré tout apparaître comme une alternative plus que viable.
Bien évidemment, même si le jeu sort sur plus ou moins toutes les plateformes qui existent, la version Nintendo Switch reste celle que je recommande le plus rien que pour son multi local jouable n’importe où et même s’il est objectivement meilleur que le premier, les circonstances qui entourent la sortie de cet épisode fait que la mention Indispensable que j’avais donné au premier se transforme en Recommandé. Encore une fois, ce n’est pas un mauvais jeu, mais la forte concurrence qu’il subit fait qu’il se démarque un poil moins que son prédécesseur, ce qui est un peu dommage…