Bonjouuuuur 2019 !

S’il y a bien quelque chose que j’aime bien, c’est commencer les nouvelles années sur des notes positives. Et là, je me sens bien. Ignorez juste la veine sur mon front qui s’apprête à exploser et les Joy-Cons plantés dans la télé. On a un très bon jeu pour commencer l’année !

Quoi ? Vous vous demandez pourquoi les meubles sont violemment retournés ? Oh ça, c’est juste la puissance de mes insultes à l’encontre du très bon jeu auquel j’ai joué pour commencer cette année du bon pied !

Vous vous souvenez quand, dans ma preview de New Super Mario Bros. U Deluxe j’appréhendais de terminer New Super Luigi U et le mode Défis ? Eh bien ça, c’est la cause du carnage qu’a connu ma maison.

Commençons. Cette. Année. Sur. Une. Note. POSITIVE !!!!

The Cheese Factory

Comme dit dans la preview, New Super Mario Bros. U Deluxe propose deux fois la même histoire et celle-ci se résume à « Bowser s’est emparé du château de la Princesse Peach et on doit traverser tout le Royaume Champignon pour aller s’occuper de ce petit problème ». La mise en scène entre la version « Mario » et « Luigi » ne diffère quasiment pas, à l’exception de Mario qui répond aux abonnés absents dans la version « Luigi » parce que si vous vous rappelez, en 2013 avait lieu « L’Année de Luigi » (… Il y a déjà SIX ans. Boom ! Coup de vieux !) et donc tous les prétextes étaient bons pour mettre en avant le meilleur des frères Mario, et généralement ça impliquait de se débarrasser de Mario de manière plus ou moins arbitraire.

Dans tous les cas, même si l’histoire est anecdotique, l’aventure avait ça de cool qu’elle était la plus vivante de tous les jeux New Super Mario Bros.. Ici, la carte du monde proposait pas mal de petits éléments en mouvement, qu’il s’agisse d’ennemis se déplaçant dans des zones spécifiques, d’interventions surprise de Bowser Jr. ou bien de Carottin, qui pouvait parfois apparaître au pif dans un niveau visité précédemment pour transformer celui-ci en petite épreuve de speedrun/course-poursuite. Et même si en 2012/2013 cela n’était pas particulièrement exceptionnel et que l’on frôlait déjà la redondance (surtout en considérant qu’il s’agissait déjà du troisième épisode de la série en moins de six ans avec un quatrième sortant pile l’année suivante), six ans plus tard, ça passe déjà un peu mieux… Eeeet en écrivant cette ligne, je viens de faire une petite crise existentielle.

Quoi qu’il en soit, la structure de cet épisode ne surprendra personne : huit mondes à parcourir de manière plus ou moins linéaire (avec un embranchement qui nous fait choisir entre deux mondes), des sorties secrètes débouchant dans des niveaux alternatifs, des donjons à conquérir et des Koopa Kids à punir avant d’aller voir Bowser pour lui régler son compte dans une bataille finale très sympa, même si un poil moins surprenante et stressante que dans New Super Mario Bros. Wii. Et même si l’aventure en elle-même peut être bouclée en moins de quatre heures si l’on n’a pas trop perdu la main (trois pour New Super Luigi U, mais j’y reviens), la finir à 100% est une autre paire de manche, car les secrets sont parfois bien planqués et réunir les trois pièces étoiles dissimulées dans chaque niveau peut constituer son propre casse-tête si on décide de se la jouer réglo et ne pas utiliser Toadette, ou pire, Carottin pour cette tâche. Ajoutez ensuite à ça la route étoilée du post-game qui nécessite de finir les autres niveaux à 100% pour accéder aux plus gros défis et vous avez deux jeux plutôt complets qui vous tiendront pas mal de temps.

Cette version Deluxe n’offre pas vraiment grand chose de neuf, mais le fait de pouvoir y jouer n’importe où et plus facilement avec des gens est un bonus définitivement appréciable. De plus, le fait qu’il compile tous les modes des deux jeux renforce pas mal la valeur du lot et les développeurs se sont permis non seulement de rendre Carottin jouable dans la version « Mario » (rendant l’expérience triviale, puisque Carottin est insensible aux petits ennemis et transforme les objets récupérés en vies), mais ont aussi rajouté un second personnage tout aussi pété : Toadette.

En elle-même, Toadette ne vaut pas mieux que les persos plus classiques. Elle peut même utiliser tous les power-ups que sont la fleur de feu, de glace, le costume hélico, d’écureuil et de pingouin, mais elle possède aussi son propre power-up exclusif qui avait plongé Internet dans une fièvre créative mi-2018 : la Super Couronne, qui transforme Toadette en Peachette. Grosso modo, il s’agit d’un costume d’écureuil glorifié, mais aussi bien plus intéressant, puisque sa chute est considérablement ralentie, elle possède une immunité partielle au poison qui fait qu’on peut tomber dedans une fois et elle peut avoir le droit à plusieurs impulsions aérienne si besoin. Autant dire qu’elle est un bel outil pour aider les joueurs qui auraient un peu de mal à finir le jeu normalement et est un nouveau rêve pour les speedrunners, car bien utilisée elle peut briser le jeu de manière assez spectaculaire !

Mais là où le jeu brille tout particulièrement, c’est dans son level-design. En surface, il peut apparaître assez basique, mais il renouvelle constamment les situations au point que chaque niveau possède son petit truc qui le distingue des autres. Cela est encore plus notable dans la version « Luigi », car pour compenser sa difficulté plus élevée, les niveaux sont deux fois plus courts. Et c’est peut-être là que c’est encore mieux, car plus court veut aussi dire plus compact et beaucoup plus intense. Au lieu de suivre la doctrine du level-design légendaire de Nintendo avec « introduction sans danger d’un obstacle -> même obstacle en un peu plus difficile -> combinaison du nouvel obstacle avec ceux déjà utilisés dans les précédents niveaux », la version « Luigi » va introduire le nouveau problème, puis zapper la seconde partie pour directement passer à la combinaison avec d’autres obstacles. Et là où dans la version « Mario » je n’ai eu que des coups de pression vers la fin, les gens autour de moi ont senti mes crispations presque à chaque niveau, le dernier niveau m’ayant carrément fait hurler de frustration une bonne paire de fois (après, pour être parfaitement honnête, je n’ai même pas tenté la route étoile par couardise en plus d’une envie de préserver mes meubles). Le seul petit détail qui m’a fait tiquer vient de la sous-exploitation de Yoshi, qui n’apparaît que dans une poignée de niveaux et qui disparaît à peine ceux-ci terminés.

Et si vous pensiez que la version « Luigi » était une source de stress, alors vous n’avez pas entendu parler du mode Défi. Rien que de l’évoquer, j’ai de mauvais souvenirs qui commencent à remonter…

Le Mode Défi, comme son nom l’indique, propose des versions modifiées de niveaux déjà traversés (voire même des constructions inédites), mais avec des twists d’une cruauté parfois malsaine. Les plus faciles sont les speedruns, où il faut atteindre l’arrivée dans un temps donné. Et puis après, il y a les autres, qui vous feront vous arracher tous les poils de votre corps si vous visez l’or : obtenir un nombre de vies sans toucher le sol, esquiver ces fichues pièces qui se trouvent littéralement partout, esquiver des projectiles ennemis sans pouvoir trop bouger, etc. Ces défis sont là pour tester vos capacités de la meilleure des manières, car en les réussissant, votre maîtrise des mécaniques du jeu sera nettement supérieure.

Tiens, d’ailleurs, au passage, j’ai profité du fait que Super Smash Bros. Ultimate nous ait offert la joie de réutiliser les manettes GameCube pour l’essayer sur New Super Mario Bros. et… Non. Juste non. Si vous le pouvez, utilisez un Pro Controller ou au pire les Joy-Cons, parce que non seulement le HD Rumble est intelligemment utilisé (même si ça reste très subtil), mais en plus les boutons plus uniformes rendent la pression quasi constante sur le bouton de course bien plus agréable. Vous pouvez toujours tenter d’utiliser la manette GameCube, ceci dit, mais je ne pense pas qu’elle soit adaptée à ce jeu en particulier.

Comme dit plus haut, l’esthétique « New » était, pour l’époque, devenue tellement standardisée que c’était devenu un défaut par défaut. En même temps, en 4 titres, on avait la sensation que les artistes chez Nintendo copiaient et collaient leur décors d’un jeu sur l’autre et la structure qui nous faisait passer par ces mêmes mondes n’aidait en rien au sentiment de monotonie. 6 ans plus tard, cette sensation s’est légèrement atténuée, même si elle reste encore présente, rendue d’autant plus choquante quand on compare les modèles de personnages Mario actuels à ceux de l’époque, où le maître mot semblait être « Non, mais mettre des effets de lumière sur les corps, ça fait HD ! » (chose qui sera corrigée avec Super Mario 3D World, puis perfectionné avec Super Mario Odyssey). Et, comme à l’époque, on se met à rêver d’un futur épisode où chaque monde serait prétexte à voir la direction artistique changer, et ce grâce à l’étrange, mais plus que bienvenue, anomalie qu’est ce seul niveau faisant tout ressembler à du Van Gogh. Franchement, si un autre New Super Mario Bros. il devait y avoir, il faudrait vraiment que l’on aie une progression où chaque monde représenterait une évolution graphique, genre passer de l’ère 8-bit que l’on connaît, avec des niveaux traversant les époques du premier Super Mario Bros au troisième, puis à l’ère 16-bits avec Super Mario World, puis Super Mario 64, etc jusqu’à une esthétique similaire à celle de Super Mario Odyssey, puis après des changements un peu plus drastiques et modernes en silhouettes façon Donkey Kong Country Returns, de la 2D dessinée à la main façon Wonder Boy and the Dragon’s Trap ou Streets of Rage 4 (tous les jeux 2D devraient être redessinés par Ben Fiquet), voire même de la claymation comme dans Kirby et le Pinceau Arc-en-Ciel. Quelque chose qui marque les esprits et qui prend de vrais risques, pas comme l’esthétique trop passe-partout de New Super Mario Bros. U, en somme.

New Super Luigi U semblait d’ailleurs avoir pris ces critiques à cœur, puisque les décors ne sont plus aussi vides que son grand frère, glissant de nombreux gags visuels plus ou moins bien dissimulés pour marquer l’année de Luigi.

Au final, New Super Mario Bros. U Deluxe est non seulement le meilleur épisode de la série (pour l’instant), mais il offre un ensemble qui permettra de passer un excellent moment en solo ou bien à plusieurs. En revanche, c’est le genre de jeu qui ne prend que toute sa valeur et son intérêt que si vous vous décidez de le finir à 100%. Si vous ne vous contentez que de finir les niveaux juste pour les finir, l’expérience peut vite sembler monotone et vous feriez l’impasse sur des challenges vraiment stimulants. Les joueurs occasionnels et hardcore peuvent facilement s’y retrouver ceci dit et l’ajout de Peachette est non seulement un bon moyen de remettre en question tout le lore de l’univers Mario (Peach serait-elle une autre Toadette !?) et aussi un bon outil pour rendre le jeu plus accessible au plus grand nombre.

Bien évidemment, si vous avez une Wii U et que l’idée d’y jouer n’importe où ne vous botte pas plus que ça, je vous conseillerais plutôt de mettre la main sur le pack contenant le jeu et son extension pour 25€, puisqu’en dehors de ce confort supplémentaire, de Peachette et l’inclusion de Carottin dans la version Mario, il n’y a pas grand chose de plus. 50€ pour la version Nintendo Switch dans un monde où cette version bipack sur Wii U existe peut paraître assez excessif, donc faut voir si vous êtes prêt à y mettre le prix, sachant qu’il les vaut malgré tout. Son esthétique peut laisser penser qu’il s’agit d’un épisode lambda, mais New Super Mario Bros. U Deluxe est de loin le meilleur épisode de la série est c’est bien pour ça que c’est un…

Indispensable

Benjamin « Red » Beziat