Note : exemplaire fourni par l’éditeur.

La curiosité peut nous pousser à commettre des actes… Curieux. Je dois avouer que je ne pensais pas grand chose de Go Vacation à l’annonce d’un remake/portage du jeu pour la Nintendo Switch jusqu’à ce que je voie des réactions plus enthousiastes qu’indifférentes de gens qui l’avaient fait à l’époque de la Wii. Ma compagne étant tout aussi curieuse que moi, j’ai accepté la mission de jouer à ce jeu pour en écrire la critique et même si mon avis initial aurait pu être un peu plus partagé que le gros de l’opinion publique, il ne m’a fallu que creuser un peu pour comprendre.

Go Vacation est une bonne surprise. Pas non plus un jeu qui redéfinira le paysage vidéoludique ni un des nombreux indispensables que je mets en avant sur le site, mais un titre qui connaît très bien le public qu’il vise et qui se débrouillera plus que bien pour le contenter.

Sur la plage abandonnée…

Comme son nom l’indique, Go Vacation a pour thématique principale les Vacances. Le(s) joueur(s) créé(nt) son/leur petit personnage, peu(ven)t choisir un chien pour l(es)’accompagner et c’est parti pour aller visiter l’île de Kiwawii. Cette île paradisiaque et polygonale (ça reste un jeu de Wii à la base, donc la géométrie reste assez rudimentaire) abrite quatre domaines différents, chacun en lien avec un style de vacances précis : la plage pour ceux qui aiment le sable chaud et les vagues, la montagne pour ceux qui préfèrent le ski et les hauteurs, la ville pour les adeptes des sports de roues et la montagne en été, avec tout ce que ça implique en randos et balades en cheval.

Le principal objectif du/des joueur(s) sera de faire le tour de chaque domaine afin d’aller de mini-jeu en mini-jeu et récolter des vignettes qui permettront de débloquer les différents domaines au fur et à mesure, ainsi qu’une villa personnelle et personnalisable et les crédits de fin, qui débarquent littéralement deux lignes de dialogue après avoir décroché la dernière vignette.

Et avant de parler des mini-jeux, je dois tout d’abord parler des différentes stations que l’on peut visiter, car même si ce sont de simples hubs pour aller d’épreuves en épreuves, celles-ci n’en restent pas moins particulièrement détaillées et fourmillent de petits détails en plus de quelques trésors cachés qui permettent de débloquer des costumes supplémentaires pour les personnages et des éléments de décoration pour la villa. Ce n’est pas le truc le plus dingue qui soit et les développeurs de Namco Bandai auraient pu se contenter du strict minimum, mais ils ont tout fait pour rendre le lieu vivant et agréable à parcourir, avec notamment divers véhicules et des PNJ qui réagissent à notre comportement de gros beauf qui s’amuse à foncer dans tout ce qui bouge en 4×4. Il y a aussi des animaux ici et là que l’on peut photographier. C’est totalement inutile, mais là encore, ça montre que les développeurs ne voulaient pas faire un de ces jeux que l’on trouvait au bout de trois jours dans les bacs à soldes à l’époque d’une Wii qui avait subi bon nombres d’insultes vidéoludiques de par sa popularité.

Et je ne parle même pas des petites références cachées avec plus ou moins de subtilités ici et là, puisque les plus attentifs trouveront des Easter Eggs visuels liés à Pac-man ou bien Mappy et même des reprises de certaines musiques des séries citées en plus de Ridge Racer ou bien Dig Dug. J’aurais bien casé une référence à Klonoa ou bien Ace Combat pour le style, mais soit je ne les ai pas trouvé, soit c’était une opportunité manquée.

Enfin bref, maintenant il convient de parler des mini-jeux, qui se présentent au nombre de 50, mais qui en fait sont bien plus nombreux que ça. Car même s’il faut finir une fois les cinquante principaux pour débloquer les crédits de fin ainsi que des défis quotidiens aléatoires, j’ai découvert qu’en fait on ne faisait plus ou moins que les tutoriels et que les mini-jeux réservaient au minimum trois niveaux de difficulté pour les épreuves les moins inspirantes et cela pouvait aller carrément jusqu’à cinq variations du même thème, chacun pouvant avoir jusqu’à dix niveaux de difficulté différents ! C’est plus ou moins à ce moment-là que j’ai compris l’engouement de ceux qui avaient pu le faire à l’époque, car Go Vacation est un jeu plus que généreux dans son contenu, toujours prêt à en donner plus à celui qui le réclame.

Bon après, je ne vais pas non plus dire que tout est fantastique et merveilleux et qu’il s’agit de la compilation de mini-jeux ultime, car forcément, qui dit cinquantaine de mini-jeux destinée à un public «  » »casual » » » dit niveau de complexité et d’effort fourni dans chacun d’entre eux plutôt moyen pour éviter l’explosion de budget et simplification du gameplay à l’extrême pour ne pas paumer les joueurs.

Ainsi, chaque mini-jeu se joue avec généralement pas plus de deux boutons et vous n’aurez pas le niveau de subtilité d’un Ridge Racer dans les épreuves de course mécanique. Le gameplay reste rudimentaire, mais suffisamment efficace pour fonctionner. Cependant, chose à la fois surprenante et étrange : je n’ai pas réussi à utiliser les contrôles gyroscopiques pour les mini-jeux que je souhaitais, principalement les épreuves de tir, que je devais jouer au joystick. Alors peut-être que je n’ai pas trouvé l’option et que je suis une buse, ce n’est pas à exclure, mais je dois avouer que c’était assez contre-productif. Jouable, mais peu naturel. Après, tous les mini-jeux sont jouables avec les boutons, ce qui peut être considéré comme une bénédiction pour les personnes comme moi qui étaient exaspérés par l’ère où l’option n’était pas proposée et tout devait se jouer avec la détection de mouvements.

Go Vacation Doggo

Parmi les mini-jeux proposés, on a du classique avec comme dit plus haut des courses de voitures, motos, chevaux, scooter des neiges et même des triathlons, des épreuves de tir, du jeu de taupes, du mini-golf, des épreuves de figures de ski, snowboard, etc, du parapente, du deltaplane et j’en passe et des meilleures. La variété est là et tous peuvent être joués jusqu’à quatre joueurs, soit en local sur une seule console, soit avec plusieurs exemplaires avec plusieurs consoles à proximité, histoire d’avoir plus de place.

Portage de jeu Wii oblige, les graphismes sont relativement datés, avec pas mal d’angles disgracieux sur les décors les plus lointains et des textures pour certaines surfaces des plus basiques. Après, tout a été fait pour rendre le jeu le plus net possible sur les écrans HD et ça rend plutôt bien. Le framerate en revanche peut osciller entre du fluide et du sous-trente FPS assez flagrant, mais ça ne sera jamais ignoble au point de vouloir annuler nos vacances.

En bref, Go Vacation est un jeu étonnamment généreux en terme de contenu et de variété. Les distractions sont nombreuses et les à-côtés et objectifs secondaires tellement légion que ceux qui voudraient le finir à 100% en auraient pour un bon moment.

Bien évidemment, je ne peux pas recommander le jeu à tout le monde. Les joueurs plus habitués à des expériences exigeantes trouveront les épreuves tellement basiques qu’ils n’y verraient pas l’intérêt et les joueurs uniquement solo n’y verraient pas de grand intérêt. Pour le coup, Go Vacation est un pur jeu familial destiné… Bah à des familles qui cherchent une distraction pas trop prise de tête et une alternative à quelque chose estampillé Mario quelque chose. Si vous êtes des (grands-)parents avec des (petits-)enfants pas trop exigeants et que vous souhaitez passer un bon moment avec eux, ça peut être un bon choix. Niveau compilation de mini-jeux familiaux non Nintendo, ça se place plutôt bien dans le haut du panier, donc…

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Benjamin « Red » Beziat