Une des meilleures surprises de l’an dernier, Dragon Quest Builders m’avait particulièrement séduit en mélangeant la façon d’écrire ses contes macabres si particulière à la série avec des mécaniques de crafting et de gestion des ressources proches de Minecraft. Et avant même que le premier épisode ne sorte chez nous, nous savions déjà qu’une suite était en préparation ! Mieux encore, celle-ci sortirait assez rapidement et posséderait pas mal de nouveautés que ne pouvaient que nous ravir. Et même si, concrètement, on pourrait résumer cette critique à « c’est le premier en encore mieux », il me faut revenir plus spécifiquement sur ce qui transforme le meilleur concurrent de Minecraft en quelque chose d’encore plus spécial et d’encore plus addictif !
One-Hammered Angel
Dragon Quest Builders 2 nous jette directement dans l’action en nous mettant dans les bottes d’un bâtisseur mis en prison par un équipage de démons aussi commodes qu’incompétents qui nous libère presque immédiatement, uniquement pour que le bateau/zone de tutoriel dans lequel on se trouve ne coule et fait que l’on s’échoue sur une île mystérieuse. Ici, il n’est pas vraiment question de mal ancien à détruire plus que de tout faire renaître en compagnie d’une bande de compagnons qui grandira au fil de l’aventure.
Et même si l’histoire possède ses moments de noirceur typiques de la série, ici le ton est globalement bien plus léger, au point que ça vire carrément au « feel-good game ». Comme avec les autres épisodes de Dragon Quest, l’écriture transpire la sincérité et l’amour de l’Humanité et ça fait énormément de bien, car même si le message positif du jeu ressemble à ceux que l’on voit dans les histoires les plus clichées au point de l’imbuvabilité, ici, le message de l’union entre les gens résonne et donne un sourire immense, malgré un côté un poil prévisible.
En fait, si je devais résumer grossièrement le jeu, je dirais qu’il s’agit d’un doudou virtuel dans lequel on peut se plonger sans soucis pour regagner en moral.
De Briques et de Blocs
Comme avec le premier épisode, Dragon Quest Builders 2 est découpé en plusieurs contrées, chacune avec leur histoire et ses mécaniques de jeu à la complexité grimpante. Le mode Histoire vous fait enchaîner des grandes missions entrecoupées de quêtes annexes et de défis optionnels qui vous permettront d’accumuler de nouveaux plans et recettes qui vous permettront, si vous le voulez, de créer des mondes selon vos envies (ou bien vous pouvez juste y aller au pif et créer sur le tas, si vous avez la flemme). Et parce que le jeu se veut accessible à tous, si vous avez joué au premier, il n’est pas impossible que les premières heures soient légèrement redondantes, même si tout le premier « chapitre » a ceci de génial qu’il met fortement en avant un de ses nouveaux gros éléments de gameplay : la culture des fruits et légumes. Oui, ça peut paraître stupide dit comme ça, mais ça permet d’ajouter toute une nouvelle dimension au jeu.
Un autre truc génial avec cet épisode, c’est que l’on sent que les développeurs ont écouté les joueurs, car quasiment tous les petits problèmes du premier épisode ont été résolus ! La marche est trop lente ? Il est possible de courir avec une jauge d’endurance ! Les combats et la récolte sont un poil lents ? Malroth, un PNJ, vous accompagne non seulement tout au long du jeu, mais en plus il attaquera les ennemis si vous commencez à en attaquer un et collectera des ressources si vous le faites aussi ! Vous en aviez marre de devoir faire des allers et retours pour déposer des matériaux en trop et qui en plus étaient limités à 99 par emplacement d’inventaire ? Bah non seulement cette limite a été décalée à 999, mais en plus vous disposez d’un sac que vous pouvez ouvrir à tout moment, faisant que l’inventaire à l’écran se transforme juste en barre de raccourcis !
Et c’est sans parler du fait que quand une mission vous demande de créer un certain type d’objet, celui-ci sera mis en avant dans la liste des choses à forger, le fait que vous pouvez aussi créer des cours d’eau, avoir des animaux de compagnie, que les villageois servent à quelque chose et peuvent bâtir des choses à votre place en plus de rebâtir instantanément votre village après un assaut des monstres et aussi et surtout avoir une cape qui vous permet de voler n’importe quand et sur de très, très longues distances et BEAUCOUP plus vite qu’à pied !
J’en oublie probablement, mais tout a été fait pour rendre l’expérience de jeu immensément plus agréable par rapport à l’épisode précédent, c’est assez impressionnant !
Et c’est sans parler des composantes multijoueurs, que je n’ai hélas pas pu essayer, même si j’imagine que ça doit être très fun si le netcode tient la route.
Les trois seuls petits bémols que j’ai concernent certaines missions principales qui peuvent parfois traîner un peu trop en longueur, le fait que le texte à l’écran est ridiculement petit, aussi bien en mode télé (et rendu mille fois pire en mode portable) et le fait que ça fasse tellement chauffer la console qu’elle devient littéralement un radiateur portatif (sans compter les temps de chargement initiaux pouvant parfois dépasser la minute, faisant que je préférais mettre la console en mode veille plutôt que de l’éteindre et passer à autre chose).
Concernant la présentation, comme dans le précédent épisode, le jeu est magnifique. Il tourne presque sans faute sur la Switch en dehors parfois de mini-ralentissements et même si encore une fois les musiques sont assez limitées, il existe un objet qui permettra assez rapidement de changer de musique à la condition d’avoir les bonnes partitions.
Au final, Dragon Quest Builders 2, c’est le premier épisode, mais en beaucoup, beaucoup mieux ! Tous les plus gros soucis de l’épisode original sont balayés et l’ajout du multi peut permettre au jeu de créer quelque chose de spécial.
Si vous aimez les jeux de construction, il s’agit d’un des meilleurs du marché. Si vous aimez les jeux avec des histoires réconfortantes, là-aussi il n’y a aucune hésitation à avoir.
Dragon Quest Builders 2 est un pur Dragon Quest et ça, c’est un gage de qualité à lui tout seul.
Benjamin « Red » Beziat