Note : La critique qui suit n’est pas 100% complète. N’ayant pas eu le temps de tester le online durant des sessions spécifiques et dédiées, aujourd’hui, j’aborderai la partie en solo et le multi en local sur la même console. Il sera possible de jouer sur plusieurs consoles avec un seul exemplaire du jeu, mais cela implique aux autres joueurs de posséder une application gratuite et il s’avère que ladite application ne sortira que le jour de la sortie du jeu, donc… Voilà.
J’y reviendrai en fin de semaine et même si mon avis final ne changera pas des masses, ça reste toujours une précision utile à apporter.
Il y a quinze ans sortait sur Nintendo DS un jeu qui ne payait pas de mine nommé 42 Jeux Indémodables. Son titre était aussi simple qu’efficace, puisqu’il proposait en effet 42 jeux de société qui ont traversé les âges et les époques. Il est sorti durant une période cruciale dans l’histoire d’un Nintendo qui avait compris qu’il y avait tout un marché inexploré et inexploité qui pouvait rapporter gros. Placé sous la bannière Touch Generations, 42 Jeux Indémodables était facile d’accès et jouable à plusieurs sans avoir besoin de racheter plusieurs exemplaires en plus d’être un des premiers jeux à être jouable en ligne sur Nintendo DS. Le succès est immédiat et puis… Plus rien pendant 15 ans. Certes, on a eu Wii Échecs qui ne contenait qu’un jeu sur les 42 et notamment le Solitaire vendu sur le DsiWare et qui m’a bouffé un nombre inavouable d’heures et… Erm… Plus rien côté jeux de société traditionnels pendant plus de dix ans.
Deux générations plus tard, Nintendo revient en force avec un jeu très similaire (en même temps, ça serait compliqué de changer des concepts qui existent depuis des siècles et même des millénaires dans certains cas), mais qui en rajoute 10 de plus pour un total de 52, auquel ils ont retiré le petit piano du compte pour aucune raison en particulier, même si je suis prêt à parier que c’est pour éviter que les joueurs les plus avisés ne fassent un parallèle avec Action 52 et… Les Cheetahmen !
Et on se retrouve aujourd’hui avec une des critiques qu’il m’a été la plus difficile à écrire à ce jour, puisque j’ai l’impression qu’il n’y a rien à en dire (spoiler : heureusement, ça va j’ai de la matière) tant c’est d’une simplicité redoutable.
51 Jeux, À Prendre ou à Laisser !
Sans surprise, 51 Worldwide Games est une sorte d’immense coffre à jouet dans lequel est empilé plus d’une cinquantaine de jeux de société divers et variés. Vous lancez le jeu, créez un petit avatar et ensuite vous avez le choix entre les 52 activités proposées, sachant qu’il y a aussi un système assez malin de personnages qui peut vous proposer de tester des jeux selon différents thèmes, aussi bien sélectionnés manuellement par les développeurs que par les joueurs en ligne qui peuvent partager avec vous leurs préférés via des sortes de playlists.
Le gros point fort de cette collection vient de sa présentation, puisque non seulement une petite vidéo se lance à chaque fois que vous lancez un jeu pour en connaître son principe, ainsi que de petites astuces (et on sent que les doubleurs français se sont amusés durant l’enregistrement), et si vous voulez aller plus en profondeur, des tutoriels écrits plus poussés existent, avec même des tutoriels jouables en plusieurs étapes pour les jeux les plus complexes comme les échecs ou le shôgi (que j’ai enfin compris après des années passées à regarder ce jeu de loin). Il y a aussi des petits défis à remporter, même s’ils ne durent pas bien longtemps et aboutissent très (très) rarement sur des récompenses.
Notez que selon votre profil, certains jeux gagneront plus votre sympathie que d’autres. Ainsi, personnellement, j’ai quasiment plus de 7 heures rien que sur le Solitaire. Alors oui, je peux jouer au Solitaire sur mon PC pour rien, mais celui-ci a des contrôles tactiles, un ratio de victoires/défaites qui n’a fait que me hanter et des cartes Mario, donc voilà. Et en plus il y a un Uno jouable en ligne !
La plupart des jeux sont donc assez simples, mais c’est sans compter sur une I.A impitoyable qui vous humiliera un peu trop régulièrement sur certains jeux et sera un peu plus généreuse sur d’autres. Vous n’avez pas connu la définition de la honte tant que vous ne vous êtes pas fait laminer par un CPU aux fléchettes parce qu’il enchaîne les tirs à 20 points alors que vous galérez à aligner des bons points à cause d’un gyroscope capricieux.
D’ailleurs, en parlant du gyroscope, seule une poignée de jeux l’exploite, heureusement et le reste peut être joué au Pro Controller ou bien l’écran tactile. À cause de ce jeu, j’ai redécouvert les joies du Joy-Con Drift et ai jamais connu autant de plaisir qu’en jouant au billard avec un curseur qui se faisait la malle toutes les deux secondes… Tout comme un bowling où j’ai enchaîné trois gouttières d’affilée avant de ne rien y comprendre et d’enchaîner 4 Strikes !
Le jeu en multi sur une console fonctionne plutôt bien et fait que l’on peut passer de très bons moments en famille, même si n’y jouer que sur la même console fait que 26 des 52 activités sont inaccessibles lorsque l’écran tactile est utilisé et ce nombre d’activités inaccessibles baisse heureusement à 11 lorsque vous jouez avec les Joy-Con. Pour accéder 7 de ces 11 jeux, il faut obligatoirement avoir une Switch par joueur, puisque certains jeux reposent sur le fait que les joueurs ne puissent pas voir ce que font les autres, notamment les jeux de cartes.
Jouer à plusieurs consoles fait que l’on peut aussi utiliser le mode Mosaïque introduit par Super Mario Party et qui consiste à lier plusieurs consoles entre elles pour créer des terrains plus larges ou bien ajouter une toute nouvelle octave au piano miniature ! Oui, ce sont des gadgets, mais c’est une option rigolote qui exploite la console de manière assez surprenante, donc c’est bon à prendre.
Au final, 51 Worldwide Games n’est peut-être pas la killer app qui va vous occuper tout l’été, mais il a quand même un sacré goût de reviens-y qui fait que j’ai quand même passé plus d’une dizaine d’heures dessus sans m’en rendre compte ! La sélection est vaste et plus qu’honnête et possède suffisamment de variantes et d’options de personnalisation pour chaque jeu que l’on peut facilement l’utiliser en guise d’alternative aux plateaux et autres jeux qui nécessitent beaucoup de temps à mettre en place.
Et en plus il y a un Uno jouable en ligne !
Si vous pouvez le trouver à un prix intéressant et que vous avez des amis qui aiment bien jouer, mais pas à des jeux trop éprouvants ou bien qui souhaitent rester en terrain familier, 51 Worldwide Games est une proposition plus que décente. Après, si vous êtes un joueur principalement solo, là c’est pas forcément quelque chose que je vous recommanderais en priorité, puisque ça reviendrait juste à une simple collection de passe-temps.
Ceci étant dit, ça a aussi été un outil didactique qui m’a appris à enfin jouer au shôgi et à un peu mieux me débrouiller au hanafuda, doooonc… Verdict double ?