Il est souvent dit que le jeu vidéo rend stupide ou violent. Bien évidemment, cette phrase est absolument fausse, car le média n’est en rien le déclencheur de la stupidité, mais peut en être le révélateur… Chose que j’ai amèrement compris avec Picross 3D Round 2, car même si le principe du jeu est simple, le nombre de petites bourdes que j’ai commis en jouant au jeu et le fait que je me sois détruit le poignet en jouant de manière un peu trop intensive en y jouant 27 heures en une semaine (j’étais très accro au jeu et j’avais envie de le finir au plus vite pour passer à Pokémon sans regrets) ont révélé que j’étais un fan de Picross très… Très stupide.
Picto Rosso
La série des Picross est vieille. Très vieille. Juste pour info, les premiers épisodes sont sortis sur Game Boy et Super Nintendo et a connu un gros regain de popularité à la sortie de Picross DS, au point que Nintendo a carrément donné le feu vert à la création de deux spin-offs consacrés à Pokémon et The Legend of Zelda. Mais la version 3D, elle n’en est aujourd’hui qu’à son second épisode.
Le principe du Picross est simple : on fait face à une grille avec des chiffres-indices au départ de chaque ligne et colonnes et le but est de remplir cette grille en faisant concorder les chiffres-indices qui nous indiquent le nombre de cases à noircir. Une fois la grille remplie, on aura le droit à une jolie petite image et on peut passer à la suivante. Mais la version 3D ajoute un niveau de complexité supplémentaires, puisque en plus des lignes horizontales et verticales, il faut aussi gérer un troisième axe, résultant non pas en une petite image en cases, mais en une petite sculpture constituée de cubes à détruire ou conserver que l’on peut manipuler dans l’espace comme bon nous semble.
Et là où ça devient carrément démoniaque, c’est que même si le premier Picross 3D paraissait déjà assez compliqué avec ses cubes à détruire et ses cubes à conserver en les peinturlurant, Round 2 rajoute d’emblée un nouveau niveau de complexité en ajoutant des cases cachant des formes géométriques plus complexes que de simples cubes. Dans les faits, cela ne se traduit qu’en une seconde catégorie de cube de couleur, mais il n’empêche que ça nous créé des lignes de cubes avec trois catégories différentes, et ça, ça fait toute la différence, car ça rend le jeu extrêmement complexe et pas forcément accueillant pour les nouveaux venus, et ce, même malgré la présence d’un système d’indice très utile qui ne vous donnera pas non plus la réponse en lettres de feu, mais reste un bon indicateur en plus d’un gain de temps monstrueusement bienvenu.
Après, ça ne veut pas dire que le non-initié ne s’amusera pas. Juste qu’il lui faudra plus de temps pour comprendre et efficacement jouer. Personnellement, même moi qui ai roulé ma bosse en ayant fait quasiment tous les épisodes de la série depuis la version DS (à part certains des épisodes téléchargeables), j’ai eu un peu de mal au départ à saisir toutes les subtilités du concept. Mais passé les premiers niveaux qui expliquent très bien les choses et dont la difficulté est plus que progressive, je me suis mis à enchaîner les niveaux au point de presque me casser le poignet tant le jeu est addictif et la console lourde au bout de 4h de jeu. D’ailleurs, si vous avez le repose-DS qui était fourni avec Kid Icarus Uprising, n’attendez pas pour l’utiliser, car il vous sauvera la vie.
La structure du jeu est plutôt simple : tous les puzzles sont consignés dans plusieurs livres, et plus on finit de livres, plus on en débloque. Une grande partie d’entre eux ne sont que de simples collections de puzzles, mais certains renferment des défis allant du plus mignon avec toutes les sculptures formant une “super-sculpture” à la fin au vicieux avec des épreuves en contre-la montre au plus sadique avec les puzzles où la moindre erreur se résulte en un game over pur et simple. Si vous pensiez qu’un puzzle game ne pourrait pas filer des crises de stress et vous maintenir dans une tension telle qu’on pourrait poser un biscuit sur votre nez sans que vous ne bougiez, bah Picross 3D Round 2 sera là pour vous prouver le contraire…
Le jeu comporte ainsi plus d’une cinquantaine de livres avec entre cinq à treize puzzle chaque et est aussi compatible avec les amiibo, qui peuvent débloquer neuf puzzles supplémentaires… Que je n’ai pas eu l’occasion d’essayer pour la simple et bonne raison que même si on en possède pas mal, on n’a aucun de ceux de la collection Super Mario et je me ferais tuer si je déballais l’amiibo Kirby… Après, ça ne débloque que neuf puzzles en plus de 350+ qui sont déjà disponibles, donc on ne peut pas dire que la feature soit indispensable (même si j’aurais bien aimé des Picross cachés basés sur les consoles Nintendo, comme à l’époque de Picross DS… Ceux-là étaient cool).
Dans tous les cas, si vous aimez les passe-temps stimulant tellement votre cerveau que vous avez l’impression de gagner 30 points de Q.I rien qu’en regardant la boîte, Picross 3D Round 2 est un indispensable. Il est extrêmement complet et vous durera tellement de temps que vous aurez l’impression d’avoir rentabilisé votre investissement avant même d’avoir atteint le post-game (où résident tous les puzzles les plus longs et complexes, a.k.a l’Enfer du non-intellectuel). Après, il faut savoir qu’il demandera un minimum d’investissement de votre part avant de devenir véritablement fun, surtout si vous n’avez pas déjà fait le premier Picross 3D avant. D’ailleurs, je ne saurais que trop vous recommander de commencer par là si jamais vous pouvez mettre la main sur un exemplaire du jeu, histoire d’avoir un premier entraînement en plus d’une tonne d’heure de jeux en plus pour pas trop cher, puis d’enchaîner sur Round 2, qui est la même, mais en mieux sur tous les points.
Benjamin « Red » Beziat