Note : un code de téléchargement a été fourni pour la réalisation de cette critique.

Critiquer des jeux, c’est un exercice bien plus difficile que vous ne pourriez le croire. Enfin… Critiquer des jeux « anecdotiques », car écrire quelque chose sur un bon jeu se fait tout aussi facilement qu’écrire la critique d’un mauvais jeu. Avant de commencer à écrire cette introduction ultra classique (et que je suis persuadé d’avoir déjà écrit au moins deux fois auparavant), j’ai passé cinq minutes à fixer un écran blanc, incapable de trouver mes mots pour décrire un jeu qui ne m’a pas passionné et ne semble avoir passionné absolument personne, ni même Nintendo, qui l’a balancé sur l’eShop de la Nintendo Switch sans plus de conviction, sachant qu’il avait d’autres jeux multijoueurs bien plus importants à promouvoir.

Metroid Prime Federation Force 2 : Space Othello

Quand j’y repense, Flip Wars est plus ou moins un clone non-assumé de Bomberman : on incarne un petit personnage casqué sur un plateau en vue de trois-quarts qui interagit avec des blocs (ici des tuiles à retourner en faisant des charges au sol façon Mario au lieu de blocs à exploser pour atteindre son adversaire) pour obtenir des power-ups qui le rendent plus efficace (il peut se déplacer plus vite, retourner plus de tuiles à la fois ou bien devenir invincible) et se les verra éparpillés sur le plateau si jamais il venait à perdre une vie. Comme dans Splatoon, si le but n’est pas nécessairement de tuer tous ses adversaires, on peut poser nos couleurs sur les tuiles et l’on peut se déplacer plus rapidement sur celles de notre couleur, tandis que l’on avancera lentement sur celles des autres. Il y a une petite variété de niveaux, chacun présentant un petit gimmick qui lui est particulier et c’est à peu près tout.

Et contrairement à Bomberman, les possibilités stratégiques sont assez limitées. Le meilleur (et seul moyen) de nuire à un de vos adversaires est d’attendre qu’il soit en l’air pour sauter, comme ça, une fois qu’il a retourné ses tuiles, vous pouvez atterrir à votre tour pour réclamer ce qu’il vient d’acquérir en plus de le sortir du terrain. C’est une tactique que l’on acquiert en cinq minutes et qui aura vite fait d’énerver celui qui en est victime.

Le jeu peut se jouer avec des amis s’ils ne veulent pas jouer à Mario Kart 8 Deluxe/Puyo Puyo Tetris/Super Bomberman R/Arms ou en ligne… En théorie, car j’avais attendu quinze minutes sans trouver un seul adversaire une semaine après la sortie du jeu, puis en ai miraculeusement trouvé un seul quelques semaines plus tard, uniquement pour le voir me troller avec cette tactique tout au long du match.

Bref, Flip Wars n’est pas mauvais. Il n’est juste… Pas fun. J’ai vraiment eu l’impression de jouer à une version Othello de Bomberman sans sa dimension stratégique et les hurlements de panique que peuvent provoquer certaines situations et avec autant de personnalité et d’épuration qu’un Apple Store. Motiver des gens à y jouer est assez difficile quand Nintendo propose d’autres jeux infiniment plus rejouables et trouver une partie en ligne s’avère déjà quasiment impossible. Pire encore, le jeu n’est même pas terminé, certaines options étant bloquées derrière un joli « Prochainement ». Ce serait vraiment vous mentir de vous conseiller ce jeu pour les dix euros qu’il demande et ça me peine un peu, car si le jeu avait été plus dynamique, aurait offert plus de contenu et aurait eu une personnalité « à la Nintendo », ça aurait pu le faire. En l’état il est juste… Anecdotique.

Benjamin « Red » Beziat