Beaucoup vont dire que je suis biaisé parce que j’habite là, mais 2017, c’est un peu l’année de Bordeaux ! Entre l’ouverture de la LGV qui la relie à Paris en à peine deux heures, les excellents jeux indés sortis cette année provenant de la Capitale de la Chocolatine (Dead Cells et Northgard en tête), la révélation de deux projets ambitieux et prometteurs (MURDER de Big Bad Wolf et A Plague’s Tale d’Asobo) et l’arrivée en trombe d’Ubisoft, qui ouvre un studio cet été, on peut dire que l’on n’a pas reçu autant d’attention depuis la dissolution de Calypso.

Et c’est peut-être pour ces raisons que Webedia et la Française des Jeux ont décidé d’implanter l’édition 2017 de l’ESWC Summer au Palais des Congrès de Bordeaux. Et même si l’événement était situé en périphérie de la ville, la publicité plus que présente dans les trams, le programme et la gratuité ont attiré pas mal de personnes, avec plus de 10 000 visiteurs samedi et dimanche. Que valait cette première édition bordelaise ? Eh bien… C’était très fun !

Note : pour des raisons personnelles, je n’ai pu rester sur l’événement que six heures, au lieu des deux jours prévus. De fait, cet article est plus représentatif de mon ressenti par rapport à l’événement que l’aspect eSport, car je n’ai pu assister qu’à un tournoi, donc pour ce qui est des résultats, je vous conseille de lire le résumé sur l’Équipe.

 Extra Scholar Winning Competition

Avant de commencer, un petit point relativement insignifiant, mais dont je me suis rendu compte entre midi et deux : l’entrée était gratuite, mais nécessitait obligatoirement l’obtention d’un billet sur le net. J’avais réservé le mien la minute où l’événement avait été annoncé (et parce que c’était gratuit, j’ai eu la flemme de demander un pass presse), mais certaines personnes à l’entrée ne l’avaient pas fait et n’ont pas pu entrer directement. Vu la nature de l’événement, je trouve assez étrange que la réservation était nécessaire, mais j’imagine que ça avait à voir avec des questions de sécurité et l’idée d’éviter de surcharger l’endroit. Est-ce que les personnes que j’ai vu refoulées à l’entrée ont pu entrer un peu plus tard en réservant avec leur smartphone ? Je n’en saurai pas plus…

 Pour ce qui est de l’événement en lui-même, l’espace était plus que bien utilisé. Il y avait des stands proposant diverses animations tournant autour de l’eSport et des jeux compétitifs (Street Fighter V, Rocket League, Clash Royale, League of Legends et Krosmaga) occupant tout le hall principal, quelques uns un peu étranges de partenaires nous donnant l’occasion de nous raser ou bien de faire du rodéo sur une licorne ou bien dans un siège nous faisant presque revivre de manière immersive une partie de Rocket League sur un fauteuil pivotant dans tous les sens et le très joli stand de Bordeaux Games, qui nous proposait d’essayer la plupart des jeux indés à venir (mais j’y reviens un peu plus tard).

Dans le lobby, nous pouvions aussi voir une boutique de t-shirts et goodies, ainsi que le stand d’une compagnie aérienne, qui nous prêtait sur demande… Des casques Hololens. Pour le coup, je n’avais jamais eu l’occasion de les essayer et parce que mes expériences sur PSVR, Oculus Rift et HTC Vive m’avaient laissé de marbre, je dois avouer que j’ai un peu hésité avant d’essayer le dernier joujou en réalité augmentée de Microsoft. Et même si enfiler le casque et voir les projections sur les verres des lunettes n’était pas bien impressionnant, c’est dès que je me suis rendu compte que je pouvais librement bouger et interagir avec les divers avions et satellites pour lire leur description dans un texte étonnamment net que j’ai été convaincu. Le fait aussi que l’on ne soit pas totalement isolé du monde a tout de suite rendu l’Hololens plus attrayant à mes yeux, même si le côté distrayant des « hologrammes » faisait que l’on pouvait quand même se manger les passants qui ne feraient pas nécessairement attention. De plus, le fait de devoir faire des gestes devant les caméras situées sur l’avant de l’appareil pour « cliquer » sur les éléments interactifs est cool quand on a nous-même le casque, mais nous rend un poil ridicule aux yeux des autres. Le kit que j’ai pu essayer était une V1 et on m’a dit que si j’en faisais la demande auprès d’Asobo, je pourrais tester le casque dans sa V3. Dans tous les cas, l’expérience était bien plus convaincante que prévue et je ne dirais pas non à un second essai (même si, quitte à passer pour un vieux débris, je ne reste pas convaincu du potentiel commercial de l’engin, ni de sa possible démocratisation avant au moins l’horizon 2025).

Et juste à côté de ce stand, il y avait une des stars de l’événement : l’immense salle abritant une scène pour les grosses compétitions ainsi que quelques centaines de sièges pour permettre aux spectateurs de s’en prendre plein la vue… Et bons dieux que l’on s’en est pris plein la vue !

ESWC Summer Scene

Je n’ai pu assister qu’au tournoi de Street Fighter V, opposant quatre des meilleurs joueurs d’Europe dans un tournoi durant pas loin de trois heures. Il n’y avait que quatre matchs au total, mais chacun d’entre eux était long, intense et rendu d’autant plus impressionnant par la débauche d’effets spéciaux sur scène, avec une tonne de projecteurs, un écran immense supporté par quatre autres plus petits écrans montrant les statistiques et les noms des joueurs et l’inarrêtable duo Ken Bogard/Mr Quaraté, qui offrait une lecture impeccable du jeu, ainsi que des vannes parfois bien placées (même si eux-même n’étaient pas nécessairement bien placés sur scène, cachés derrière les joueurs). Street oblige, j’ai failli perdre la voix à force de hurler et siffler en voyant certains rounds et remontées complètement folles et ai été quelque peu déçu par la défaite de Luffy face à Infexious dans un match qui s’est joué à très, très peu de points.

Les Girondins du Jeu Vidéo

Le détail qui m’a fait le plus plaisir durant cet ESWC Summer, c’était l’idée de mettre en avant les productions locales. Et donc, grâce à Bordeaux Games, les personnes présentes sur l’événement ont pu tester des jeux de la région. Alors certes, on n’avait pas des poids lourds du milieu comme Asobo, Shiro ou Motion Twin, mais on avait ceux dont on parle beaucoup plus rarement, comme Manufacture 43 avec Pawarumi, Nova Box et son Along the Edge, le Headbang Club avec Double Kick Heroes, Primal Seed qui présentait Forsake the Grave, GlitchR Studio avec Sky Sanctuary, Binary Dream et PolyRace ainsi qu’un caméo du lead developper de Black Flag Studios, venu présenter Crazy Fury Harpoon : Fuck Yeah, projet réalisé par ses élèves.

Ayant déjà eu l’occasion d’essayer tous les jeux présentés ici durant d’autres événements, je ne me suis focalisé que sur ce dernier projet, qui était un mix entre WindJammers et TowerFall, où le but était de récupérer un harpon au centre d’une arène et le balancer à la figure de son adversaire, tout en espérant qu’il n’aie pas les réflexes pour l’attraper en plein vol. C’est débile, ultra rapide et nerveux et très très fun.

J’en ai également profité pour demander des nouvelles de toutes les personnes présentes sur le stand, et même si niveau informations, je n’ai pas eu le temps de soutirer beaucoup de choses intéressantes, j’ai quand même appris que la sortie de Pawarumi était prévue pour la rentrée, avec potentiellement des versions console pour la fin de l’année. Actuellement, ils travaillent encore sur le dernier niveau et sont en train de se pencher sur la validation du projet pour la Xbox One. Et il n’est pas impossible que la meilleure console du marché actuellement aie le droit à sa propre version (ça commence par Nintendo et ça finit par Switch), même si le destin de cette version reste encore incertain. Dans tous les cas, si ça venait à se confirmer, je serais plus que ravi de jouer à un shmup bordelais n’importe où !

Au final, j’étais plus qu’heureux d’avoir pu aller à l’ESWC Summer. Parce qu’il s’agissait de la première édition, l’endroit était raisonnablement peuplé et l’on pouvait assister tranquillement aux tournois que l’on voulait sans se prendre la tête à venir trente minutes avant. L’ambiance était plus que détendue et grâce à un temps plus que coopératif, on n’avait pas l’impression d’être dans un four, ce qui était un bonus plus qu’appréciable. Bref, si ESWC Summer « 2 » il y a à Bordeaux l’an prochain, vous pouvez être certains que je serai là pour couvrir l’événement et je ne pourrai que vous encourager d’en faire de même !

Benjamin « Red » Beziat