C’est aussi bizarre que fou de se dire que Animal Crossing New Horizons est sorti il y a déjà un an et demi et surtout d’imaginer l’impact qu’a eu ce jeu sur Nintendo et le monde en général. On peut se dire que le jeu a eu beaucoup plus de succès que prévu à cause de… D’un certain truc, mais même sans ça, je sais que Nintendo avait un bon gros hit sur les mains qui a généré des moments tendres, un cross-over inattendu entre un chien et un marine de l’espace et aussi et surtout de la folie pure envers un certain chat trop stylé que je n’ai toujours pas eu et je rage encore à ce jour…

Bref, Animal Crossing New Horizons pourrait être considéré comme l’équivalent 2020 de Pokémon Go, où on a eu l’impression pendant quelques semaines que l’Humanité toute entière s’était réunie derrière un jeu vidéo avec des animaux trop mignons pour passer un bon moment.

Pour le coup, personnellement, ce jeu aura aussi été celui avec le nombre d’heures le plus élevé à son compteur depuis… presque toujours, en fait, vu que je passe rarement plus de 90h sur un jeu. J’étais accro, mais j’ai décroché assez rapidement et les différentes mises à jour n’ont rien fait pour me faire replonger… Jusqu’à maintenant.

Car le week-end de la publication de cette vidéo aura marqué la sortie d’une mise à jour conséquente qui aura rajouté pas loin d’un millier d’objets inédits, et presque 10000 si on compte toutes les déclinaisons ! Et c’est sans parler de certains ajouts bienvenus comme le café de Robusto avec qui on peut inviter des personnages à discuter pour le fun, ou bien l’île de Joe qui sert enfin à quelque chose et qui permet de réunir quasiment tous les marchands itinérants dans un seul endroit pour ne pas avoir à attendre qu’ils viennent, ou bien encore différents petits trucs sympas, comme la cuisine, des nouvelles coupes de cheveux, plus d’espace de stockage et même un petit guide qui donne enfin un peu de vie aux temps de chargement avec du texte pour passer le temps plutôt qu’un simple écran noir qui durerait plusieurs dizaines de secondes.

Et, en plus de ça, on a aussi le droit à un DLC payant très conséquent avec Happy Home Paradise, une extension à New Horizons qui est une sorte de suite spirituelle à Animal Crossing Happy Home Designer, un spin-off qui était sorti sur Nintendo 3DS en 2015 et qui… N’avait pas trop convaincu les critiques du fait que c’était un jeu très unidimensionnel et répétitif qui coûtait 40€ au lancement et qui n’incluait pas la boucle de gameplay typique de la série principale.

Quant au cas de Happy Home Paradise c’est… Bah c’est plus ou moins la même chose, à ceci près qu’on est là sur une extension à New Horizons qui coûte 25€ (ou bien qui est inclus dans l’extension de l’abonnement au Nintendo Switch Online, mais j’y reviens), et qui complémente plutôt bien le jeu principal, nous permettant même de débloquer quelques options bienvenues et de s’amuser avec nos villageois préférés ! Ça ne sera pas pour tout le monde, comme en atteste nos réactions contrastées entre ma compagne Motus et moi, où elle n’arrive pas à faire plus d’une maison par jour, tandis qu’il a vraiment fallu me décrocher de la console pour écrire ce texte, vu comment j’avais déjà une douzaine d’heures au compteur à peine 48h après avoir téléchargé l’extension ! Je suis un peu trop accro à ce truc, et même si je sais que la descente post-Animal Crossing va être violente (comme à chaque fois que je joue à un jeu de cette série), je m’amuse beaucoup trop pour l’instant !

Avant de parler du gameplay de Happy Home Paradise, il me faut d’abord parler d’un truc très important : ce que vous perdrez si vous prenez l’extension via l’abonnement au Nintendo Switch Online et que celui-ci arrive à expiration. Déjà, rassurez-vous, Nintendo ne vous reprendra pas vos meubles si vous avez oublié de payer votre facture et vous ne perdrez pas non plus tous les trucs que vous aurez débloqué là-bas, notamment les cloisons que vous pourrez utiliser sur votre île ! En fait, la seule chose que vous perdrez vraiment, c’est l’accès à l’archipel et aux maisons que vous aurez customisé là-bas, donc à moins que Nintendo ne rajoute beaucoup de trucs au fil des mois via des mises à jour régulières – ce dont je doute – je pense que vous aurez fait largement le tour du contenu proposé en un an. Ceci étant dit, si jamais vous voulez jouer la carte de la sécurité, vous pouvez toujours acheter l’extension par elle-même, même si à 25€ ça reste une option un poil coûteuse à mes yeux.

Car, concrètement, Happy Home Paradise nous permet de visiter un archipel désert afin de créer un centre de loisirs huppé via la création de maisons de vacances. Il y a 48 emplacements de libres pour y poser des maisons et le 49ème emplacement est réservé au hub, où l’on retrouvera nos employeurs, une boutique de souvenirs qui permet de mettre plus facilement la main sur des objets rares (qui peuvent être trouvés dans la nature ou chez les Nook sans acheter l’extension, même si ça sera plus chaud), ainsi que divers lieux que l’on pourra customiser et qui accueilleront parfois des personnages importants qui s’amuseront là-bas et vous fileront des objets bonus.

En fait, Happy Home Paradise ne nous fera faire qu’une seule et unique chose : créer des habitations de A à Z, de la façade à la taille des pièces en passant même par le jardin à l’extérieur. On commence très modestement avec des options assez limitées, mais petit à petit on débloque de nouveaux éléments de gameplay, comme la possibilité de sélectionner la saison et l’heure de la journée à l’extérieur pour créer une ambiance unique ou bien la couleur de la lumière à l’intérieur et son intensité et les fameuses cloisons pour donner un peu plus de variété aux intérieurs. Au bout d’une douzaine d’heures de jeu, je n’ai bien évidemment pas tout vu, mais la boucle de gameplay reste identique quoi qu’il arrive, ce qui fait que ça peut être vu comme un jeu extrêmement répétitif passé un certain stade ou bien un petit plaisir qui ne fait que s’améliorer avec le temps.

Et même si ça reste très simple dans la forme, c’est vraiment le fond qui démontre que le game design a été pensé très intelligemment pour rendre le truc addictif. Je parlais du fait que l’on passe son temps à débloquer de nouvelles options, mais aussi le jeu fait tout pour ne jamais totalement perdre le joueur, et ce en dépit du fait qu’on se retrouve bien assez vite avec plusieurs centaines d’options de customisation sous la main. Car quand un client nous demande de faire une maison selon ses goûts, on aura toujours une sélection relativement limitée d’objets qui rentrent dans le thème. Et que vous ayez la fibre esthétique ou non, cette sélection limitée sera vraiment utile pour vous guider et créer des intérieurs cohérents et visuellement plaisants. D’ailleurs, petite astuce, commencez toujours par sélectionner le papier peint et le sol, vous verrez, ça vous aidera énormément. Rien n’empêche non plus de piocher dans les autres meubles que vous récupérerez au fil des maisons bâties, mais la sélection de base pour chaque mission est déjà plus qu’excellente !

Aussi, un autre truc qui est bien, c’est que le jeu ne nous impose rien. On peut bâcler notre boulot en cinq minutes ou bien prendre son temps à bosser sur les détails, le résultat ne sera pas trop durement jugé, même si faire les choses bien fera que l’on pourra recevoir des objets en remerciement si on retrouve la personne qu’on a aidée dans notre hub. Le résultat final faisait qu’alors que je n’avais jamais de limites imposée, je veillais toujours à faire les choses bien et je passais en moyenne entre 25 à 30 minutes à décorer chaque maison pile comme il le fallait… Bon, peut-être est-ce aussi parce que je suis en pleine phase de construction de certains aspects de Loutre-Monde et que je réfléchis aux intérieurs des maisons de mes personnages, donc ça m’inspirait et ça me motivait à faire les choses bien. J’imagine que ça joue un peu.

Le deux seuls micro-bémols qui m’ont un peu ennuyés vient de l’interface de décoration, qui même si elle est presque parfaite pour positionner avec exactitude les éléments manque d’un bouton pour annuler une action, notamment si on a bougé un truc par accident ou bien effacé un meuble. Et l’autre truc qui me frustre un peu vient des cloisons, qui fusionnent parfaitement avec les murs… Mais pas entre eux, donc si on veut créer un angle, on verra toujours un petit trou entre les deux. Oui, ce n’est peut-être rien, mais pour un perfectionniste comme moi, ça peut vite m’ennuyer…

Oh et un dernier truc à prendre en compte, c’est qu’il est possible d’écraser la maison d’un personnage en plaçant quelqu’un d’autre sur son emplacement, donc rassurez-vous, placer un personnage quelque par n’est jamais définitif, même si je ne crois pas qu’il soit possible de changer une personne d’emplacement sans avoir à tout recommencer, donc faites juste attention à ça.

En bref, est-ce que Happy Home Paradise est un ajout indispensable à l’expérience Animal Crossing New Horizons ? Non, surtout à 25€, ce qui peut être vu comme un investissement un peu risqué, surtout si on découvre que l’on n’adhère pas à sa boucle de gameplay. Après, si la proposition de redécorer les maisons des habitants vous botte bien, ça peut valoir le coup, comme en atteste ma petite addiction au truc et la douzaine d’heures passées dessus sans m’en rendre compte… Mais bon, il faut vraiment garder en tête que l’on fera encore et toujours la même chose d’un bout à l’autre, et ce en dépit du fait que l’expérience s’étoffe sur le temps. Et au pire, si jamais vous voulez jouer à des jeux sur Nintendo 64, vous pouvez toujours récupérer l’extension via l’abonnement au Nintendo Switch Online… Même si pour ça je vous recommanderai d’attendre que Nintendo aie ajouté suffisamment de jeux dessus et corrigé certains des problèmes d’émulation qui leur ont valu de se faire démolir en ligne. Oh et jouez aussi à Lylat Wars et Sin & Punishment. Je dis ça, je dis rien ♪