Note : les critiques des jeux qui suivent ont été rendues possibles grâce à Nintendo, qui nous a gracieusement offert des codes presse.

Picross e7 : More Picross Edition

Ce qu’il y a de bien quand on a une série aussi immuable que celle des Picross e, c’est que l’on peut prendre n’importe quel épisode et on aura plus ou moins joué à tous les autres par proxy. Certes, chaque nouvelle itération proposait quelques légers réajustements pour rendre l’expérience plus confortable, mais, au fond, les jeux n’étaient là que pour remplir un but particulier : permettre à notre addiction au Picross de perdurer, et ce avec un nouvel épisode environ tous les six mois.

Donc oui, Picross e7, c’est encore plus de ces petits puzzles addictifs qui vous feront passer beaucoup de temps, mais il s’agit également de l’épisode le plus complet, avec plus de 150 puzzles déclinés en deux versions différentes (classique et Méga-Picross, où les combinaisons de chiffres se font parfois sur deux lignes au lieu d’une), trois Micross (des images géantes composées de plein de petites grilles se terminant en 40 minutes à 1h si votre cerveau est à fond et vos doigts au taquet) et des grilles bonus pour ceux qui auraient acheté les épisodes précédents. Bref, c’est un ensemble plus qu’honnête pour le prix proposé et ça vous durera pas mal d’heures, même si je trouve un poil dommage qu’il soit sorti aussi rapidement derrière l’édition The Legend of Zelda : Twilight Princess et Picross 3D : Round 2, puisque même s’il s’agit d’excellents jeux de réflexion, je frôlerais presque l’overdose…

Demon’s Crest : un spin-off en avance sur son temps

Avant de commencer cette critique, une petite confession : je n’ai pas été capable de finir ce jeu. Car même s’il était réellement en avance sur son temps concernant la gestion de sa difficulté et quelques détails assez intrigants, il n’en reste pas moins que Demon’s Crest est un jeu très difficile qui vous fera vous arracher les cheveux par touffes de dix.

Spin-off de la série des Makai Mura de Capcom (Ghouls and Ghosts/Ghost and Goblins/etc), Demon’s Crest est le dernier épisode de la saga de Firebrand, un monstre tellement populaire au Japon qu’il  est devenu une superstar. Et le problème quand on commence une trilogie par le dernier épisode et que l’histoire était quelque chose de tellement anecdotique à l’époque qu’elle figurait dans les manuels de jeu, bah c’est que l’on commence direct dans le vif du sujet. À peine on appuie sur start que l’on se retrouve à affronter un boss. Ça surprend pas mal et ça désoriente énormément si l’on n’a pas joué à des jeux datant de cette ère depuis un bail, mais heureusement, un petit tour dans le menu Home et dans le manuel numérique permet de comprendre un peu mieux ce qu’il se passe. Firebrand a été fait prisonnier par le méchant Phalanx à la fin de l’épisode précédent et forcé à combattre dans des arènes, chose que jamais ne devraient faire les méchants, puisqu’en n’achevant pas leur adversaire, ils leur offrent l’opportunité de s’en sortir. Ce que fait Firebrand. Qui est plutôt énervé, du coup. Et donc on doit parcourir les terres via une très jolie carte présentée grâce au Mode 7 de la Super NES pour récupérer différents objets qui nous permettront de gagner en puissance pour ainsi démolir le portrait de Phalanx.

Là où le jeu semble plutôt en avance sur son temps, c’est dans sa manière de progresser. Ainsi, même si le fait de pouvoir choisir l’ordre de ses niveaux n’est pas nouveau et a de sacrés relents de Mega Man, l’absence de vie, elle, est plutôt surprenante. En effet, lorsque l’on meurt, on revient juste au précédent checkpoint. Et là où ça devient encore plus surprenant, c’est que lesdits checkpoints sont situés à chaque transition entre les sections de niveau. Sachant que chaque section est plutôt courte, ça donne à l’ensemble un côté permissif ultra rafraîchissant… Et ça offre aux développeurs la possibilité d’user d’un maximum de sadisme, étant donné que le joueur mourant ne sera au final renvoyé que trente secondes à deux minutes en arrière grand maximum.

Ainsi, chaque section est bourrée de pièges et ennemis tous plus vicieux les uns que les autres et tous à chaque fois tellement gros que ça relève du miracle de ne pas se faire toucher. Les boss, eux, sont encore pires, puisqu’ils ne sont pas nécessairement plus gros que Firebrand, mais ils ont des attaques qui peuvent faire très mal. Bref, on essaye, on meurt, on recommence et… En fait, Demon’s Crest est un précurseur à Dark Souls, le côté souple du gameplay en moins, puisque Firebrand est assez mobile et possède pas mal de pouvoirs et formes différents que l’on récupèrera en route, mais il n’en reste pas moins d’une rigidité qui casse les gargouilles en plus de notre patience.

Dans tous les cas, le jeu possède une ambiance absolument fantastique et glauque à souhait, avec des monstres parfois très laids et des couleurs lorgnant presque constamment vers le sombre. De plus, Demon’s Crest est bourré de petits secrets ici et là qui motivent à explorer les environnements et à revenir une fois des nouveaux pouvoirs découverts.

En bref, Demon’s Crest est un jeu qui n’est clairement pas destiné à tout le monde. Si vous n’avez plus la patience de jouer à des jeux fait pour être difficile, passez votre chemin. Ceci dit, si vous voulez goûter à nouveau à l’époque bénie de l’âge d’or de Capcom, vous pouvez y aller les yeux bandés. C’est assez déconcertant au départ, mais ça n’en reste pas moins une aventure très intéressante pour son époque.

Benjamin « Red » Beziat