Note : Victime de son succès, Hitman 3 traverse une période assez difficile avec des serveurs qui peinent à faire face à la hype et donc certaines fonctionnalités sont difficilement accessibles, notamment le transfert de licence du 2 au 3. Dans tous les cas, je pense que ça sera assez vite résolu et ça l’est même très certainement déjà au moment où vous lisez ces lignes, d’où le fait que je ne l’ai pas mentionné dans le texte principal (et concrètement, je trouve que le online ne compte pas pour grand chose dans mon appréciation du jeu et est plus un bonus qu’autre chose).

Ça faisait un boooon moment que je voulais parler de mon amour pour la série des Hitman, mais je n’en avais jamais l’occasion ou bien le bon prétexte pour le faire. Ça tombe bien donc qu’un nouvel épisode est sorti pile cette année pour conclure une trilogie qui est considérée par beaucoup comme étant non seulement le point culminant de la série, mais en plus une bien heureuse anomalie dans le paysage vidéoludique actuel.

Les jeux Hitman n’ont que ressemblé à d’autres jeux Hitman et à pas vraiment grand chose d’autre dans le milieu et ce n’est pas forcément un mal puisque la sortie d’un nouvel épisode est, de fait, toujours un événement.

Même quand ledit nouvel épisode se résume grosso modo à un pack d’extension aux deux épisodes précédents et vendu plein pot.

Et je ne vais même pas m’en plaindre.

All Hit, no Miss

Si je devais être honnête, je pense que je pourrais dire à ceux qui ont déjà joué aux deux précédents épisodes de la trilogie que ça ne sert pas à grand chose d’aller plus loin dans cette critique, puisque comme d’hab le scénario passe au millième plan et reste ultra convenu, et niveau nouveautés, il n’y a concrètement qu’un appareil photo qui permet de hacker des terminaux très spécifiques et il existe désormais des raccourcis à trouver et débloquer qui auront pour particularité de rester ouverts à la partie suivante. Hitman 3 propose aussi de jouer à tous les niveaux de la trilogie en VR via le PSVR, mais vu que je n’ai pas de PSVR, je ne peux hélas pas en parler.

Bref, tout ça pour dire que si vous avez adoré les deux précédents épisodes et les avez retournés dans tous les sens, vous allez adorer ce nouvel épisode et au moins quatre des six nouveaux niveaux et probablement ignorer le dernier qui est certes hyper bien pensé et intéressant, mais assez peu rejouable.

Maintenant que ça, c’est dit, temps de parler de mon amour de la série et en quoi ça consiste pour ceux qui n’auraient jamais touché à un épisode de la série et surtout de la trilogie pour vous motiver à les faire !

La trilogie Hitman est une trilogie de jeux où l’on incarne l’assassin professionnel le plus sérieux au monde devant éradiquer certaines des personnes les plus maléfiques de la manière la plus professionnelle ou absurde possible dans des niveaux où la seule limite est votre imagination.

Pour parvenir à vos fins, le panel d’options à votre disposition est plus que varié. Vous pourriez assommer un technicien pour prendre sa place et trafiquer un chandelier qui tombera « par accident » sur votre victime, ou bien prendre la place du chef cuistot pour empoisonner la nourriture, ou bien encore trafiquer des installations électriques pour électrocuter des gens… Ou bien y aller comme un gros bourrin et mitrailler tout ce qui bouge, au risque de se faire vite descendre, puisque les gardes ont tendance à être très nombreux et le but reste malgré tout d’éliminer ses cibles en faisant le moins de dommages collatéraux possibles. Je ne vais pas non plus tout lister autrement on y serait encore à demain, mais les possibilités sont très nombreuses et c’est toujours très drôle de voir un plan que l’on a imaginé prendre forme ou bien glorieusement foirer à la dernière seconde.

C’est aussi ce décalage entre l’extérieur très sérieux pseudo-réaliste et les mécaniques de gameplay qui peuvent créer des situations bien absurdes qui créé toute la magie du jeu. On est peut-être l’assassin le plus dangereux du monde, mais on pourra toujours s’amuser à distraire des gens avec une pièce pour ensuite leur balancer un marteau à la tronche ou bien malencontreusement les faire tomber d’un balcon et partir comme si de rien n’était.

Couplez ça au fait que le jeu a l’idée absolument géniale de donner des points d’expérience aux niveaux eux-mêmes, faisant que l’on peut débloquer pas mal d’options pour recommencer chaque niveau d’un endroit différent avec des armes ou des costumes qui n’ont rien à voir avec notre précédente excursion et ajoutez en plus de ça une liste d’une soixantaine d’objectifs plus ou moins secrets par niveau et vous avez un bac à sable presque infiniment rejouable.

Et le mieux dans l’histoire, c’est que le jeu est très accessible sans pour autant nous prendre par la main. Ainsi, même le mode à priori Facile possède une difficulté assez relevée tout en nous laissant une bonne marge de manœuvre, là où les modes de difficulté supérieurs rendront les ennemis bien plus méfiants, les caméras de surveillance seront à prendre en compte et à potentiellement détruire et l’Agent 47 sera aussi résistant qu’une brindille.

Un truc à savoir malgré tout pour ceux qui n’ont jamais joué à un épisode de la série. Hitman est une série qui demande à être un minimum méthodique et donc à prendre son temps. Il n’est pas rare qu’un niveau durera au minimum une demi-heure, voire même plus d’une heure si vous décidez de suivre les nombreuses intrigues secondaires qui peuvent débouler sur des opportunités et des mini-histoires très intéressantes !

Et je n’ai pas encore parlé des niveaux de Hitman 3, qui sont toujours aussi merveilleux et débordant de vie. On se surprendra souvent à s’arrêter pour suivre les petites conversations de certains PNJ (même si on regrettera aussi que ceux des PNJ vraiment mineurs ne sont pas sous-titrés et sont uniquement en anglais) et voir que pas mal des plus importants auront des rondes très élaborées. Ça n’empêche pas de voir la plupart des gardes suivre une voie fixe et remarquer qu’ils sont vraiment stupides, mais si c’est pour mieux les piéger, ça peut le faire.

De plus les niveaux sont particulièrement vastes, sans non plus trop l’être, évitant ainsi de trop se perdre tout en ayant aussi la sensation d’avoir assez de marge de manœuvre pour faire ce que l’on veut ou bien se trouver des bonnes planques. Et le truc vraiment cool, c’est qu’ils sont tous très variés dans cet épisode, mon préféré étant le manoir de Dartmoor, que l’on croirait tout droit sorti d’un vieux roman d’Agatha Christie avec une ambiance unique, tandis que les rues de Chongqing en Chine vous flatteront les rétines avec leurs néons se reflétant dans les flaques d’eau.

Notez d’ailleurs que j’ai joué à la version PS5 du jeu et même si le jeu n’est pas non plus une claque next-gen vu qu’il possède un moteur assez similaire mais amélioré du premier sorti il y a presque 5 ans sur PS4 et Xbox One, on notera le très grand confort des temps de chargement presque instantanés et un framerate plus que stable malgré parfois une grande densité de personnages.

Concernant la durée de vie, c’est typiquement le genre de cas où ça ne dépend vraiment de ce que l’on veut faire du jeu. Personnellement, venir à bout de la campagne en ligne droite m’a pris environ 5 heures en Facile, mais ça ne fait que grimper de là, dans le sens où vous avez la possibilité de rejouer aux niveaux que vous voulez pour accomplir les dizaines et les dizaines de missions de chaque niveau, essayer d’avoir les meilleurs scores en essayant de faire un max de trucs en un minimum de temps et le plus efficacement possible ou bien prendre part au mode Contrats, où l’on a le droit à des petites missions spécifiques créées soit par les développeurs, soit par les fans. Et c’est sans parler des DLC des éditions Deluxe qui ajoutent encore plus de missions et la possibilité d’importer les niveaux des deux précédents épisodes si on les possède déjà.

Mon seul petit regret vient du fait que Hitman 3 n’offre concrètement rien de bien nouveau ou de vraiment fou qui permettrait d’être encore plus créatif dans les façons de commettre nos crimes, mais en l’état ça reste un très bon défouloir pour les plus sournois d’entre nous.

Au final Hitman 3 est une conclusion efficace à une trilogie brillamment réussie et même si il n’est concrètement qu’un pack d’extension glorifié, on ne peut pas bouder notre plaisir tant que l’on sait dans quoi l’on s’engage.

Ainsi, même si je peux lui accoler sans soucis la mention d’Indispensable, je dois y apposer une réserve qui déterminera le prix que vous voudriez y mettre : si vous ne comptez juste faire les missions une fois pour découvrir de quoi ça parle, ça sera une expérience vraiment sympa qui ne durera que cinq ou six heures, donc mieux vaut que vous trouviez une promo que vous trouverez intéressante. En revanche, si vous accrochez au fait que le jeu demande à être rejoué encore et encore ou bien que vous êtes curieux de découvrir ce que chaque niveau vous réserve comme surprise, ça peut valoir le plein tarif tant il y a pas mal de choses à faire et expérimenter pour bien s’amuser !

Et puis bon, vous savez que ce que l’on dit : si le bon crime est bien commis, alors le chauve sourit !