Note : un exemplaire presse du jeu m’a été fourni. Malheureusement, pour des raisons particulières, cette critique a mis beaucoup trop de temps à sortir et je tiens à m’excuser auprès de Koch Media qui m’avait accordé sa confiance. Ne voyez pas le verdict à venir comme un moyen pour moi de m’excuser, car, heureusement, ce jeu est vraiment excellent et un must-have si vous aimez les puzzle-games compétitifs.

Quand on parle des meilleurs cross-overs dans le jeu vidéo, on pense généralement à Super Smash Bros ou bien SNK VS Capcom, Professeur Layton VS Ace Attorney, Project X Zone ou bien Sonic & All-Stars Racing Transformed. Le Cross-over, c’est une tactique assez simple pour réunir les fans de plusieurs séries sous une même bannière , mais elle est rarement utilisée sur des séries ne mettant pas en scène des personnages particuliers. On entend rarement parler de cross-overs de concepts et c’est visiblement la pensée qui a traversé Sega, puisqu’ils se sont associés à The Tetris Company pour nous fournir Puyo Puyo Tetris, a.k.a le jeu au titre le plus explicite de tous les temps. Vous prenez Puyo Puyo, vous prenez Tetris, vous mélangez et vous obtenez non seulement le meilleur jeu Puyo Puyo, mais aussi la meilleure version de Tetris depuis Tetris DS.

The Blocks Cometh

Étonnamment, Puyo Puyo Tetris comporte un mode histoire des plus fournis. Le monde de Puyo Puyo est envahi par de mystérieuses formes géométriques et c’est à une jeune fille fan de Puyos de mener l’enquête sur ce mystérieux phénomène, accompagnée d’un agent spécial n’en ayant jamais vu. Et même si le scénario n’est qu’un vaste prétexte pour introduire les différents personnages jouables et les modes de jeu, l’histoire est étonnamment plaisante à suivre. Peut-être est-ce parce que les gens qui ont écrit les scènes savaient que ce prétexte était absurde ou bien parce que les doubleurs anglais donnent l’impression d’être une grande bande de potes en vacances, mais je me suis retrouvé étrangement happé par ce mode pour son scénario. Pour son gameplay, en revanche, les choses sont assez différentes, car même si ce mode a pour but de vous apprendre petit à petit les subtilités du jeu, si vous avez des lacunes en Puyo Puyo ou Tetris, vous risquerez de passer un mauvais moment à cause d’une difficulté particulièrement déséquilibrée. Vous pourrez enchaîner plusieurs niveaux d’affilée sans problème, puis vous retrouvé bloqué pendant des jours à cause d’un adversaire des plus violents ou bien un objectif difficile.

Heureusement, ce mode n’est pas obligatoire et si vous en avez marre de vous faire punir par des bots, vous pouvez vous faire oblitérer par des joueurs en ligne ! Les options de jeu sont assez nombreuses, le matchmaking reste encore assez rapide et les duels se font sans lag… Par contre, étant donné que le jeu est déjà sorti depuis un moment, le niveau moyen des joueurs oscille entre le bon et l’indestructible et sitôt arrivé dans un match, je me fais exploser sans ménagement par une personne qui enchaîne les combos à Puyo Puyo ou Tetris à la vitesse de l’éclair.

Il est également possible d’y jouer en local jusqu’à quatre joueurs. Cependant, il me faut quand même souligner le fait que sur Nintendo Switch, y jouer à quatre en mode portable et sur une seule console est moins idéal, car les quatre tableaux sont assez petits. Lisibles, mais petits. Après, il est possible de jouer chacun sur sa console en sans-fil local. Dans tous les cas, le jeu est extrêmement fun, que l’on utilise le mode duel le plus simple avec un simple match de Puyo Puyo ou Tetris, ou bien la pléthore d’autres options de jeu :

Fusion, le jeu qui représente le mieux le cross-over, car il mélange les deux styles de jeu sur un seul tableau. Tour à tour, des blocs et des Puyo tombent, mais chacun garde sa spécificité. Pour se débarrasser des blocs, il faut faire des lignes et avec les Puyos, il faut en assembler quatre. Le but est juste de survivre le plus longtemps possible et le mélange fonctionne assez bien, car les blocs sont plus lourds que les Puyo, les écrasant pour les envoyer au dessus d’eux. Ce n’est pas mon mode préféré, mais il a le mérite de tenter quelque chose de nouveau.

Swap est mon préféré de tous les nouveaux modes : les tableaux de Puyo Puyo et de Tetris sont séparés. On joue sur l’un d’eux pendant trente secondes, puis on passe au suivant, avant de revenir au premier trente secondes plus tard. Si vous avez des lacunes dans l’un, vous pouvez compenser dans l’autre, sachant que vous n’aurez que trente secondes pour faire la différence. La pression peut très vite monter, sachant que si vous êtes suffisamment vil, vous pouvez préparer une chaîne de Puyo ou un Tetris pour le lâcher à la dernière seconde, affectant ainsi le tableau qui prend le relais. Ce mode est plus simple que Fusion, mais n’en reste pas moins tactique et possédant des subtilités qui lui sont uniques.

Party est une course au score où l’on peut obtenir divers bonus ou malus à envoyer à la face de notre adversaire. Ce mode a un petit côté Mario Kart dans le sens où un bon joueur peut se faire battre par un mauvais coup du hasard et je dois avouer que je ne l’ai pas trouvé particulièrement attirant.

Big Bang nous propose un autre type de course. Là où Party nous propose de jouer de manière classique, là, les tableaux sont préremplis et l’on doit les vider le plus vite possible avec le seul type de pièce qui nous est offert. Il est très facile de deviner comment procéder et tout l’intérêt réside dans nos réflexes, car le plus de tableaux on complète, le plus de puissance aura l’explosion qui attaquera la barre de vie de l’adversaire à la fin du compte-à-rebours. Bien évidemment, le vainqueur sera le premier à casser la barre de son rival. Ce n’est pas le plus complexe, mais il n’en reste pas fun, puisque là où les autres modes offrent des batailles de neurones, celui-ci est une bataille de rapidité.

Challenge, qui ne présente aucun gimmick en particulier, optant pour des défis plus classiques, comme gagner le plus de points le plus vite possible ou bien créer des chaînes de Puyos ou jouer avec plus de Puyos à l’écran. C’est le mode que l’on prend quand on n’a pas vraiment envie de se prendre la tête avec les autres règles.

Et enfin, le jeu propose un tutoriel plutôt complet pour permettre à n’importe qui d’en apprendre un peu plus sur les subtilités des deux styles. Alors certes, le jeu n’a pas été traduit en français, mais les aides visuelles sont plus que claires pour permettre à n’importe qui de comprendre ce qu’il se passe.

Contrairement à la vaste majorité des jeux que j’ai critiqué ces dernières années, Puyo Puyo Tetris fait partie de ces jeux que je peux relancer avec plaisir et jouer cinq minutes sans broncher. Le fait que ce soit sur Switch aide aussi énormément, puisque je peux y jouer n’importe où et défier n’importe qui quand on s’ennuie, là où je l’aurais probablement mis de côté si on l’avait sur console de salon.

Puyo Puyo Tetris n’aurait pu ne proposer qu’un simple mode Puyo Puyo, un mode Tetris et les modes Swap et Online et j’aurais déjà été heureux, mais pour l’attention portée à l’ensemble et le nombre de modes proposés, je ne peux que tomber amoureux. Tetris est un jeu tellement simple à apprendre et difficile à maîtriser qu’il propose facilement des heures et des heures de jeu si l’on a des amis sous la main (ou en ligne). Puyo Puyo l’est un peu moins, mais n’en reste pas fun à jouer. Peut-on y investir les 40€ demandés ? Tout dépend de votre profil et de votre niveau d’attirance pour ce genre de jeu. Si vous les aimez, il n’y a même pas à hésiter. Le jeu est plus que généreux en contenu et tourne parfaitement (contrairement à certaines versions de Tetris sortis ces dernières années qui se permettaient le luxe de ramer…). Après, si vous en êtes fan, mais n’y jouez pas souvent, je ne peux que vous conseiller de le trouver en promo un peu plus tard, tant il est indispensable en plus d’être un excellent moyen de passer une bonne soirée avec des potes. Après, si vous n’aimez pas trop le genre, je ne pense pas que ce jeu vous fera changer d’avis, même si je ne peux que vous conseiller de tester la démo, qui au passage m’avait duré cinq bonnes heures avant même la sortie du jeu ! C’est tellement addictif que je me referais bien une petite partie après avoir fini de mettre en ligne cette critique pour me faire botter le derrière par des japonais, tiens…

Benjamin « Red » Beziat