C’est assez incroyable à dire, mais Février n’est même pas terminé que déjà j’ai l’impression d’avoir eu le droit à une meilleure année en terme de jeu vidéo que 2015 et 2016 réunis !

C’est bien simple, il ne s’est pas passé une semaine sans que l’on n’aie un jeu d’exception qui fasse l’unanimité chez les critiques et qui donne envie d’être acheté et lancé dans nos consoles/PC. Gravity Rush 2, For Honor, Ni-Oh, Night in the Woods, Kingdom Hearts HD II.8, Tales of Berseria, Resident Evil VII… Et très très bientôt Horizon : Zero Dawn, NieR Automata et aussi et surtout la Nintendo Switch avec The Legend of Zelda : Breath of the Wild, Snipperclips et des indés qui vont défoncer. Et si on regarde ne serait-ce qu’un poil plus loin, on voit déjà se profiler Fire Emblem Echoes, Mario Lart 8 Deluxe et surtout… Surtout Persona 5 ! C’est juste complètement dingue !

Persona 5

Persona 5, a.k.a. le Bouffe-Temps, avec facile 70h au compteur pour être terminé.

Heureusement, les choses vont sensiblement se calmer à partir de Juin, avec une grosse sortie toutes les deux semaines en moyenne (dont Final Fantasy XIV : Stormblood et Final Fantasy XII : The Zodiac Age), mais vu que l’on en est encore loin, si ça se trouve, il y aura encore pas mal de titres qui vont arriver et créer la surprise. Après tout, on n’a pas encore de date pour Shiness, Wonder Boy and the Dragon’s Trap, Monster Boy and the Cursed Kingdom, Dead Cells et quelques autres comme Ever Oasis, Splatoon 2 et Culdcept Revolt.

Et c’est sans compter sur la fin de l’année, qui promet déjà d’être monstrueuse avec Super Mario Odyssey, Xenoblade Chronicles 2, possiblement Ace Combat 7, Ni no Kuni II : Revenant Kingdom et les surprises à venir lors de l’E3 et la Gamescom qui restent encore bien mystérieux.

Ce premier trimestre 2017 est le paradis des joueurs, mais aussi notre pire cauchemar. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il y a trop de bons jeux qui prennent du temps, chose que l’on n’a pas nécessairement. Il faudrait être un chômeur ou un fils de riche pour avoir le temps de jouer à tout ce qu’il y a d’intéressant et même si certains peuvent se placer dans ce genre de catégorie, ce n’est pas le cas de ceux qui travaillent pour vivre. Il faut faire un choix et ce choix peut avoir des conséquences assez néfastes pour pas mal de gens.

… Comme les développeurs de Hollow Knight ou de Torment : Tides of Numenara. Vous saviez que ces deux jeux étaient sortis pas plus tard que vendredi dernier ? Bah nous non plus, alors que ces jeux pourraient très facilement se vendre s’ils n’avaient pas décidé de sortir pile une semaine avant le rouleau-compresseur qu’est Zelda et une semaine après le retentissant succès de For Honor, qui semble déjà être en partie passé de mode. Heureusement, un autre studio (local, en plus) s’en est bien sorti, et c’est Shiro Games, qui a sorti Northgard mercredi sur Steam et qui s’est retrouvé numéro un des ventes, dépassant même For Honor grâce à la solide réputation que ce sont forgés les bordelais avec le succès d’Evoland 1 et 2.

Northgard

(Si vous aimez les RTS, les jeux de gestion et n’avez pas peur de l’Early Access, considérez prendre ce jeu. C’est bordelais, donc c’est forcément bien !)

Des bons jeux qui se retrouvent rapidement mis de côté à cause de la hype en entourant d’autres, ce n’est pas nouveau, bien évidemment, mais ça se fait particulièrement ressentir cette année de par le fait qu’on assiste chaque semaine à des duels de gladiateurs entre des jeux tous d’excellent pédigrée et dont les victoires ne sont que de courte durée, rapidement assassinés par des nouveaux venus qui à leur tour ne tiendront pas longtemps.

Je disais le mois dernier que le lancement de la Switch était étrangement intelligent de par le fait que les jeux sortaient avec une régularité rassurante et qui permettait à tout un chacun de prendre leur temps avec leur nouveau gros jeu avant de passer au suivant… Bon, pour le coup, on peut dire que les semaines qui ont suivi m’ont montré que j’avais tort d’entretenir cet espoir, puisque pas moins de quatre gros jeux intéressants sortaient le 3 Mars, mais, heureusement, les choses devraient se calmer bien assez vite, avec par la suite un gros jeu intéressant toutes les trois semaines. C’est cool, même si, ayant par la suite établi la liste des jeux dont vous verrez les critiques sur le site dans les prochains jours, je ferai face à un assez gros raz-de-marée, avec potentiellement 8 jeux à tester en même temps d’ici vendredi prochain (dont un pour lequel j’aurai un mois pour le terminer) et potentiellement trois de plus la semaine suivante. Dans un sens, et c’est aussi la raison pour laquelle il n’y a pas énormément de critiques PS4/PC/Xbox One sur ce blog, c’est une bonne chose que je n’aie pas de contacts avec beaucoup d’éditeurs, parce que quand les jeux arrivent par vagues, ça peut frapper avec la force d’un tsunami.

nier-automata

Critique de jeux vidéo agonisant dans les bras de sa compagne, Akihiko Yoshida, 2017

D’ailleurs, tant que j’y suis, n’hésitez pas à brûler un cierge pour vos critiques de jeux préférés, parce que travailler dans ce milieu peut sembler être une partie de plaisir, mais je peux dire d’expérience que ça peut parfois être extrêmement pénible. Alors certes, dire ça alors que l’on est justement dans une des meilleures périodes que le jeu vidéo aie connu en terme de ratio qualité/quantité est absurdement élevé peut sembler contre-intuitif, mais la fatigue ressentie en fin de journée après des marathons de 10-13h/jour de Breath of the Wild pour pouvoir sortir la critique en moins de deux semaines reste la même.

Et même pour ceux dont ce n’est pas le métier de jouer à beaucoup de jeux qui sortent ça reste une période assez terrible, puisque nous n’avons ni le temps, ni l’argent nécessaires pour tout faire. Nous avons atteint un stade où il faut sacrifier des expériences qui auraient pu être épanouissantes pour se focaliser sur d’autres qui le sont certes tout autant pour nous, mais où l’on conservera cette frustration d’un vide que nous n’avons pas encore pu combler. Trop de bons jeux tuent les bons jeux ? Un peu, même s’ils tuent encore plus les jeux considérés comme un poil «  » »inférieurs » » », qui n’auront même pas la possibilité d’être considérés par un large public qui n’a pas le temps de les essayer.

En me relisant, je me rends compte que cet article est ressorti avec un ton beaucoup plus négatif que prévu… Serait-ce la preuve que je suis un éternel insatisfait, frustré de ne pas avoir le temps de jouer à Night in the Woods alors que ça fait trois ans que j’attendais de pouvoir le faire ? Bien évidemment que oui, mais là n’était pas le but de cet article. Le but est aussi de célébrer le fait que l’on se retrouve face à une année exceptionnelle et m’est avis qu’elle restera dans les mémoires pendant longtemps et aussi pour vous dire que même si ça peut être frustrant de ne pas pouvoir jouer à tout ce qu’il va y avoir d’intéressant, ce n’est pas grave. Au pire, avec un peu de chance, il n’y aura rien d’intéressant en 2018 et on pourra rattraper notre retard à ce moment-là.

Benjamin « Red » Beziat