Y’a pas à dire, cette année, niveau conférence… C’était plutôt sympa. Comme je m’y attendais, on n’a pas atteint le niveau de folie de 2015 et 2016, mais on a eu pas mal de bonnes annonces.

Et, chose la plus surprenante, si je devais désigner un grand vainqueur cette année, le titre reviendrait facilement à Ubisoft, et ce pour une raison : il s’agissait de la conférence la plus humaine que j’ai vu depuis des années. Le début et la fin étaient absolument dingues, avec cette image forte de Shigeru Miyamoto et Yves Guillemot brandissant fièrement dos-à-dos des répliques d’armes de Mario + Les Lapins Crétins, puis Michel Ancel qui invite son patron ainsi qu’une tonne de développeurs à monter sur scène pour montrer qu’Ubisoft est un studio qui est une grande famille, unie et prête à fièrement résister face à un certain envahisseur du nom de Bolloré. Mais les deux images qui m’ont profondément marqué sont celles de Davide Soliani, le Creative Director de Mario + Lapins Crétins et Michel Ancel, dieu du jeu vidéo français, en larmes en voyant tous les deux leurs projets devenir réalité parfois après des années d’attente et étant accueillis avec ferveur par un public déchaîné. Cette sensation d’humanité tranchait radicalement avec le côté robotique et froid (voire carrément dénuée d présence humaine dans le cadre de Bethesda et Sony) de certaines conférences et les a rendus bien plus sympathiques.

Pourtant, si vous me connaissez bien (ou avez lu mes Tweets sur le moment), vous pourriez penser que Nintendo aurait par défaut été vainqueur, mais leur problème venait surtout du fait que leurs plus grosses annonces ne reposaient que sur des promesses. Metroid Prime 4 et la future génération de Pokémon, c’est super cool, mais c’est pour fin 2018 au mieux, 2019 au pire. Et c’est sans compter sur le côté « mitraillette à annonces » couplée au Nintendo Treehouse retenant des informations importantes (et qui nous a déjà révélé des remakes de Metroid 2, nommé Metroid : Samus Returns et de l’excellentissime Mario & Luigi : Super Star Saga, affublé de la mention « + Bowser’s Minions ») qui m’ont pas mal laissé sur ma faim…

Enfin, quels jeux m’ont tapé dans l’oeil durant ces trois conférences ? Voyons ça de suite !

Ubisoft

Le premier jeu de la conférence était pour moi le plus intéressant (dans l’immédiat) : Mario + Les Lapins Crétins Kingdom Battle, un Tactical RPG à la Xcom mélangeant les univers des Lapins Crétins à celui de Super Mario. Le mélange paraît improbable, mais imaginer Mario passer sous la moulinette des français et des italiens est des plus intrigants. La présentation sur scène montrait un gameplay particulièrement dynamique, des animations très travaillées et expressives et l’on pouvait un peu entendre en fond les musiques de Grant Kirkhope, légendaire compositeur derrière Banjo-Kazooie, Donkey Kong 64, Viva Pinata (la bande-son de ce jeu est tellement sous-estimée) et plus récemment Yooka-Laylee. Le jeu sort sur Nintendo Switch le 29 Août prochain et vous pouvez être certain que j’y jouerai !

On passe sur Assassin’s Creed Origins, dont j’ai déjà parlé il y a quelques jours et South Park L’Annale du Destin, qui s’est pas mal fait attendre et filons droit sur Transferrance, une expérience en VR très mystérieuse. Même si on n’en connaît encore pas grand chose, le fait que l’acteur Elijah Wood se soit personnellement impliqué dans le projet me donne envie dans savoir plus. Pourquoi ? Si vous êtes abonné à Netflix, regardez la série Dirk Gently : Détective Holistique, qu’il a produit et dans lequel il joue et vous comprendrez. C’est très étrange et Transferrance s’annonce presque comme une suite spirituelle à la série (même si bien évidemment, elle n’a rien à voir avec les livres de Douglas Adams).

On passe directement sur Far Cry 5. C’est du Far Cry dans une Amérique fanatique avec un chien qui rapporte les armes de nos victimes, donc oui. Juste… Oui.

Puis la surprise de la conférence qui a manqué de me faire hurler de joie : Beyond Good and Evil 2 existe ! Le trailer diffusé n’était qu’un court-métrage de quatre minutes, mais l’esprit de science-fiction française était tellement présente que je ne pouvais qu’apprécier. Le jeu devrait être un open-world solo/multi online avec la possibilité de visiter des planètes à la direction artistique absolument dingue. Quelque chose me dit qu’on ne l’aura que en 2019/2020 minimum, mais je suis quelqu’un de patient. Je peux attendre… Je le veux.

Sony

En ouverture, on a eu le droit à Uncharted : The Lost Legacy, le DLC devenu jeu complet narrant les aventures de Chloe et Nadine à la recherche de la défense de Ganesh. C’est du Uncharted, donc on peut s’attendre à pas mal de séquences impressionnantes et un scénario classique, mais efficace.

Puis un peu plus tard est arrivée une des plus grosses surprises de la conférence : le retour de Monster Hunter sur consoles Sony (et Xbox One et PC) avec Monster Hunter World, qui semble être la suite du MMO sorti sur Xbox 360 uniquement au Japon. D’un point de vue graphique, ça a l’air d’envoyer du lourd, tandis que le gameplay semble plus dynamique. Est-ce que ça veut dire que Capcom abandonne Nintendo ? Ça m’étonnerait. Je sens que Monster Hunter 5 sortira sur Nintendo Switch et World est là pour élargir le peu de public qu’il leur reste à conquérir au Japon (et vraiment élargir le public américain et européen) et laisser à Nintendo l’épisode le plus important, a.k.a celui qui peut être emmené partout et être joué avec n’importe qui n’importe où.

Deuxième très grosse surprise : un reremake de Shadow of the Colossus par Bluepoint Studios. Les graphismes ont été retravaillés pour se rapprocher de ceux de The Last Guardian pour rendre les colosses encore plus beaux. Maintenant la grande question est : est-ce que je vais ne plus avoir la flemme de le finir à cause de ses longues périodes de vide ? On verra bien.

God of War s’est à nouveau montré et cette fois-ci, la bande-annonce montrait plus d’action, en plus de creuser un peu plus le côté familial du jeu. On a également vu quelques uns des dieux que l’on pourra rencontrer au fil de notre quête, notamment ce qui semble être Jörmungand, le serpent-monde (qui ici a malheureusement un design assez peu sexy). Bref, on dirait bien que l’on aura droit à Kratos à la Montagne, ce qui est plutôt cool.

Et enfin, Detroit : Become Human promet également beaucoup de choses intéressantes. La thématique de la robotique et l’humanité commence à être vue et revue, mais il y a moyen que ce soit vraiment sympa, surtout avec les scénarios multiples que propose la nouvelle création de Quantic Dream et David Cage.

Nintendo

 Bon, on ne va pas tourner autour du pot : vous enlevez Rocket League, FIFA 18 et le RPG Switch Pokémon ainsi que Metroid Prime 4 qui ne sont encore que de simples promesses et vous avez la liste de mes coups de coeur côté Nintendo avec tout ce qui reste.

Cependant, avant d’élaborer rapidement sur le reste, j’ai envie de revenir vite fait sur un détail qui m’irrite pas mal concernant Xenoblade Chronicles 2. C’était quelque chose d’assez discret, mais peu rassurant : on n’aura le droit qu’au doublage anglais. Et à la vue du trailer, ledit doublage imposé semble loin d’être bon. Genre… Très loin. Après, peut-être qu’ils n’ont fait qu’un pot-pourri de toutes les lignes les plus mal délivrées, mais j’en doute. Et non, ce n’est pas moi qui me la joue puriste du doublage en disant que la VO est obligatoire, parce que j’ai adoré le doublage anglais de Fire Emblem Echoes, The Last Story et même le premier Xenoblade Chronicles ! Mais avoir l’option de changer aurait été plus que bienvenu, puisque j’ai l’impression en regardant ce trailer de me retrouver devant un RPG de la PS2, ce qui peut faire office de trip nostalgique dans un sens, mais pas pour les bonnes raisons.

Après, j’ai quand même hâte de jouer au jeu. C’est Xenoblade, après tout. Et il sort à la fin de l’année, ce qui est super cool !

Est ensuite venu un jeu que j’attends énormément : Kirby. Pas de titre officiel pour l’instant, mais de ce que l’on peut voir, ça a l’air d’être un Kirby tout ce qu’il y a de plus fun, jouable à 4 et possédant un gimmick assez intéressant, puisque, comme dans Kirby Super Star, il est possible de faire de nos ennemis nos alliés. Ça a l’air mignon tout plein et j’ai hâte de voir les horreurs cachées que le jeu nous réserve. Sera-t-il aussi glauque que Planet Robobot, qui parlait en filigrane de deuil et de patricide accidentel ? Ou bien sera-t-il aussi flippant que Kirby’s Dream Land 3, avec un boss final dont l’iris se détachait de son oeil dans une projection de sang des plus choquantes ? J’ai hâte de voir !

Pokken Tournament DX s’annonce également comme un futur coup de coeur. Ayant joué à la version Wii U à l’époque, j’avoue avoir bien aimé le jeu et même si je trouve la version Switch un poil avare en nouveau contenu (la plupart venant tout simplement de la version arcade), je suis plus qu’heureux de voir Archéduc en tant que personnage jouable.

Puis est venu le nouveau Yoshi, qui semble suivre la voie tracée par l’excellentissime Yoshi’s Woolly World tout en proposant un univers « inédit » : la chambre. C’est un peu comme dans l’intro de Super Smash Bros. 64, à ceci près qu’au lieu de transformer les paquets de mouchoirs et pots à crayons en de vrais niveau, la Créa-Main avait décidé de faire des niveaux du papercraft. C’est absolument adorable et là où les choses deviennent dingue d’un point de vue artistique, c’est que l’on voit le devant du niveau, tel qu’il est sensé être vu, puis les coulisses, où l’on se rend compte qu’en fait les plateformes étaient des briques de lait découpées et que les papillons en fond n’étaient que des marionnettes tenues par des Shy Guys voulant s’amuser de manière pure et innocente. Bref, c’est absolument adorable, et je sais déjà que je sauterai dessus une fois qu’il sera sorti !

Fire Emblem Warriors, quant à lui, promet des grandes batailles façon Dynasty Warriors avec des personnages de Fire Emblem. Peu de choses ont été concrètement montrées en dehors des personnages jouables et du scénario, donc j’espère juste que le jeu se rapprochera juste d’un Hyrule Warriors plutôt que d’un Dragon Quest Heroes, niveau rythme.

Le premier pack de DLC de The Legend of Zelda : Breath of the Wild a également été montré plus en détail, notamment les épreuves de l’épée, qui sont un enchaînement de 45 niveaux à la difficulté croissante et où l’on commence avec absolument rien sur soi. Une épreuve de survie tout ce qu’il y a de plus stimulante, sachant qu’en plus, si on se sent suffisamment brave, on pourra aussi la faire en Master Mode, où les ennemis frappent plus fort et peuvent regagner de la vie. Autrement dit, un bon défi qui me fera assurément refaire faire le jeu… Même si j’attendrai la sortie du second pack de DLC qui devrait nous narrer l’histoire des Quatre Prodiges, qui au passage auront le droit à leur propre amiibo (et je veux absolument l’amiibo Revali).

Et enfin, la star du salon : Super Mario Odyssey, qui a surpris absolument tout le monde en révélant sa mécanique de gameplay principale. Le chapeau rigolo de Mario n’était pas là que pour le fun. Il nous permet… De prendre possession de la plupart des ennemis et éléments du décor et d’utiliser leurs propriétés pour naviguer à travers des niveaux qui ont l’air tous plus fous les uns que les autres. Oh et on peut contrôler un T-Rex. Je l’annonce de suite : le 27 Octobre, je n’existe plus.

Et voilà pour les conférences ! Tellement de jeux alléchants, si peu de temps… Je sens que l’année à venir sera des plus chargées !

Rendez-vous en fin de semaine/la semaine prochaine pour une troisième partie dédiée aux jeux qui m’ont tapé dans l’oeil en dehors des conférences !

Benjamin « Red » Beziat