Les meilleures surprises viennent de là où l’on s’attend le moins à les voir ! Lorsque Sackboy A Big Adventure a été annoncé, j’y ai juste vu un jeu de plateforme similaire à l’excellent Super Mario 3D World et n’ai pas cherché plus loin, ni n’étais vraiment hypé à l’idée de le faire. Puis quand sont arrivées les premières critiques de joueurs qui disaient que c’était une bonne surprise, ça m’a tout de suite rendu plus curieux, au point que quand on m’a proposé de tester aussi bien Spider-Man Miles Morales que Demon’s Souls et Sackboy, j’ai pris sans hésiter les trois !

Et je sais que ça va paraître fou, voire une hérésie pour beaucoup de gens, mais… Sackboy est le jeu qui m’a le plus amusé et le plus séduit des trois avec Astro’s Playroom ! Pas pour dire que c’est parfait, comme vous allez vite le voir, mais ce jeu transpire tellement la passion et l’envie de faire quelque chose de spécial et digne du lancement d’une nouvelle console que je n’ai pas pu m’empêcher de finir ce jeu avec un bon gros sourire sur la tronche. Peut-être est-ce aussi parce que c’est un jeu qui transpire tellement ma bonne vieille seconde patrie qu’est l’Angleterre et que mon envie d’y retourner joue là-dedans, mais dans tous les cas on se retrouve avec un jeu qui est un mélange d’éléments de certains des meilleurs jeux de plateforme de Nintendo et une bonne dose d’imprévu !

Super Sackboy’s Crafted Country

L’histoire de Sackboy A Big Adventure ne casse pas trois pattes à un canard, mais elle se suit sans déplaisir : le monde vit en paix et tout le monde est heureux jusqu’au jour où le maléfique Gex… Euh… Rex ? Non, Tex ? Mex ?  Vex ! Ah oui, Vex ! Débarque pour semer littéralement le Chaos dans le monde et il en revient à Sackboy, le seul rescapé de l’invasion de sauver son peuple et arrêter le méchant ! Pas de twists alambiqués, ni de grosse surprise, mais vous rencontrerez quelques personnages bien charmants en chemin, rendus d’autant plus charmants si vous mettez les voix en anglais pour un rendu purement britannique rendu d’autant plus voyant avec les très nombreux détails dans les décors que l’on ne trouve qu’en Angleterre, comme leurs plaques d’immatriculation, certains panneaux de signalisation ou bien tout simplement des étiquettes avec des prix en livres sterling. Oui, je m’accroche à ces détails, mais ça me donne aussi l’impression de jouer à un jeu qui aurait été co-produit par les studios Aardman, qui eux-aussi aiment bien glisser des références très spécifiques à ce pays. Manquait plus qu’un badge Blue Peter pour avoir la totale (l’équivalent britannique de C’est Pas Sorcier, mais bien plus ancienne et qui couvre des sujets un peu plus étendus) !

D’ailleurs, je vais profiter du fait que l’on évoque les décors pour aller plus en détails sur la partie présentation, qui est franchement impressionnante ! Tout a été fait pour donner la sensation que les décors ont été fait à la main avec des choses qui traînaient dans le coin, un peu à la manière de Tearaway, Yoshi’s Crafted World ou bien le bien trop souvent oublié mais vraiment chouette Puppeteer ! Ajoutez à ça des effets de lumières crédibles et on n’est vraiment plus bien loin de l’impression que les décors ont vraiment été fait avec de vrais objets et non recréés numériquement !

Côté gameplay et structure, Sackboy A Big Adventure joue la carte du classicisme, avec cinq mondes à explorer, découpés en plein de niveaux et le but est juste d’aller jusqu’au bout de chaque monde tout en explorant un minimum chaque niveau pour récupérer des orbes bleues qui permettent de débloquer l’accès au boss. Répétez ça cinq fois et boom, crédits de fin, c’est plié… Ou presque, puisque comme dans les jeux Nintendo récents, il y a aussi un petit post-game avec des niveaux bien plus difficiles. Hélas, je n’ai pas pu aller bien loin dans ce post-game parce que le nombre d’orbes nécessaires pour progresser correspondait plus ou moins au nombre total que comporte le jeu, sachant que certains de ces bidules sont bien planqués.

D’ailleurs, un petit conseil : ne faites pas les niveaux d’un bout à l’autre en filant en ligne droite et explorez bien, car non seulement chaque niveau possède des petits défis vraiment rigolos, mais en plus pour accéder au boss de fin, il faut récupérer un nombre assez conséquent d’orbes. Personnellement, je n’ai eu aucun problème parce que je prenais déjà beaucoup de plaisir à explorer, mais ça s’est quand même joué à une dizaine d’orbes près, surtout que je n’avais pas accès à une vingtaine d’entre elles parce que certains niveaux demandent obligatoirement d’y jouer à deux, or je n’avais pas de seconde manette PS5, ni quelqu’un de disponible tout le temps pour m’aider, et sachant aussi que le mode en ligne ne sera dispo qu’en Décembre… Enfin bref, tout ça pour vous dire qu’il vaut mieux que vous fassiez vos devoirs si vous voulez voir les crédits de fin et surtout un des meilleurs niveaux du jeu qui est absolument fou !

Au niveau des actions que peut faire Sackboy, c’est… Assez limité. Il peut courir, sauter, taper, faire un petit saut prolongé dans les airs façon Yoshi et rouler indéfiniment façon Donkey Kong et Diddy Kong ou Yooka et Laylee tant que vous martelez le bouton de roulade. Il peut aussi saisir des trucs et… Bah c’est à peu près tout, tant qu’il n’a pas de power-ups qui servent à certains niveaux spécifiques, comme un boomerang, un grappin ou bien des bottes à réacteurs.

Le truc qui fait que le jeu partait d’un pied assez peu rassurant au début, c’est que outre le level-design certes sympa, mais pas non plus dingue du premier monde ainsi que la première moitié du second, Sackboy est assez pataud et lourd à manier. Contrairement à un Mario ou bien Yoshi, je ne me sentais pas totalement en contrôle du personnage car il faut faire avec pas mal de limitations. Mais arrivé à la seconde moitié du second monde, c’est là que les choses ont vraiment commencé à faire tilt. Le level-design devenait de plus en plus fou, les situations devenaient vraiment variées et j’ai compris que la roulade était le meilleur moyen de se déplacer vite. En fait, ce jeu, c’est comme un vieux diesel : ça met du temps à démarrer, mais quand c’est lancé, ça devient beaucoup plus fun et ça ne s’arrête plus !

Mon seul regret vient des boss, qui ne sont pas particulièrement fous, notamment Gex euh… Vex, qui nous sort un Bowser en faisant exactement le même combat trois fois au cours de l’aventure, mais en légèrement plus difficile la fois d’après. Heureusement le combat final change la donne et offre un défi bien plus relevé, mais ne vous attendez pas non plus à des combats d’anthologie.

C’est plus niveau ambiance que le jeu se démarque, car il possède des décors qui font que l’on a envie de voir ce qui nous attend après et il sort des cartes que l’on ne s’attendait pas forcément à voir, notamment des niveaux musicaux aux choix vraiment surprenants ! Du David Bowie, du Bruno Mars et même du Britney Spears, chaque niveau musical m’a pris de court et souvent je tapais du pied en souriant bêtement, car j’avais l’impression que le jeu ne s’adressait pas aux enfants qui n’auraient pas forcément la ref, mais juste à moi et mes goûts vraiment chelous !

Un autre truc cool, c’est le degré plus que poussé de customisation de notre Sackboy. En progressant dans l’aventure, vous récolterez de l’argent que vous pouvez dépenser chez un marchand à l’accent français pour acheter une tonne d’éléments de costumes que vous pouvez non seulement mélanger selon vos envies, mais aussi en changer la couleur pour mieux coller à vos goûts (ou bien faire le truc le plus immonde possible, ça marche aussi) ! Pour le coup, j’ai fait la majorité du jeu avec une télé sur la tronche et une canne bouddhiste et c’était beaucoup trop drôle ! Couplez ça au fait qu’à l’écran de fin de niveau vous pouvez faire prendre la pose à votre perso, voire lui faire faire des dabs et il y a moyen de bien se marrer !

Enfin, le dernier truc à pointer du doigt, ce sont les musiques, qui sont vraiment très bonnes ! Il y a quelques reprises de musiques pop dans des registres parfois surprenants et les morceaux créés pour ce jeu sont aussi très bons, même si je n’ai jamais pu m’enlever de la tête le fait qu’elles étaient composées par David Wise, le compositeur des Donkey Kong Country et Yooka-Laylee, alors qu’elles ont été composées notamment par Joe Thwaites et Jay Waters, avec même la participation de Lena Raine, la compositrice de Celeste pour certaines pistes !

Pour ce qui est durée de vie, je pense que je l’ai fini en environ 7 ou 8 heures en prenant mon temps et en réunissant au passage assez d’orbes pour arriver au boss de fin, et m’est avis que si vous voulez faire les défis du post-game, vous pouvez facilement compter une dizaine, voire une quinzaine d’heures, le temps de retourner tous les défis que le jeu vous propose !

Au final, vous aurez bien compris que j’ai passé un très bon moment sur Sackboy A Big Adventure ! Ce n’est peut-être pas le jeu de plateformes qui mettra fin au règne de Mario ou bien qui remettra en cause la philosophie de game design de Nintendo, mais ça n’en reste pas moins une très bonne alternative en plus d’être un jeu très solide dans le line-up de lancement de la PS5 !

Si vous aimez les jeux de plateforme, je peux vous le recommander sans aucune hésitation, du moment que vous sachiez que le début est un poil longuet ! Pour les parents qui veulent partager un bon moment avec leurs enfants, c’est là-aussi un très bon choix, puisque les défis proposés sont ni trop faciles, ni trop difficiles et les décors et l’ambiance vont en émerveiller plus d’un ! De plus, il possède une durée de vie plus que respectable pour un jeu du genre… Même si le prix de vente à 70€ fait que je serais plutôt tenté de vous suggérer d’attendre de trouver une promo intéressante, genre à 50 ou moins, c’est déjà plus correct !

Dans tous les cas, je vous recommande plus que chaleureusement ce jeu ! C’est une des plus grosses et meilleures surprises que je me suis mangée en cette fin d’année et si jamais Sumo Sheffield décide d’en faire une suite, je serai clairement là pour y jouer !