Le déménagement. Ce moment inévitable dans la vie de quelqu’un où l’on doit prendre nos affaires pour les emmener dans notre futur lieu de vie ou de travail. L’acte en lui-même peut paraître anodin, malgré le fait que ça marque toujours le début d’un nouveau chapitre dans notre vie, et donc, inévitablement, il existe des jeux vidéo tournant autour du concept.

Entre Moving Out dans l’arène, un jeu reprenant ce principe tout en lorgnant allègrement sur le cultissime Overcooked en étant un jeu en multi local où une tâche à priori simple est mise à mal par le chaos de ses contrôles et l’obligation de coopérer.

Sur le papier, je dois avouer que j’étais pas mal emballé par l’idée et l’attendais avec une certaine impatience et je me suis pas mal amusé au début…

Si seulement j’avais su en quoi consistait le mode Aide avant d’avoir fini le jeu, j’aurais passé un bien meilleur moment… Sauf sur le boss final. Lui, il peut juste aller se faire frire un œuf !

Pas le carton espéré

Moving Out a tout pour être une excellente expérience de jeu : un univers vraiment charmant avec des personnages tellement débiles que ça en devient mignon, un humour anglais avec une des meilleures vannes que j’ai vu depuis un moment et ce dès les 5 premières secondes de l’intro, des options d’accessibilité vraiment complets (j’y reviens) et un principe aussi simple que rigolo.

En gros, on joue des déménageurs travaillant dans une boîte qui vient d’être montée et on devra monter en galon en aidant des gens de plus en plus riches à déménager. Simple, rapide, efficace et avec un twist vraiment drôle qui vient sans prévenir.

Au niveau du gamplay, là-aussi la simplicité prime, puisque votre personnage peut prendre des objets, les lancer et coller des baffes pour des ennemis qui apparaîtront dans genre 3 des 30 niveaux du jeu. L’objectif est de prendre des objets spécifiques et les amener au camion de déménagement. En solo, la plupart des objets à prendre seront des objets légers et votre vitesse de déplacement ne sera que légèrement impactée si vous embarquez quelque chose comme un canapé. Mais dès qu’un second joueur se joint à la partie, ces objets seront presque impossibles à bouger tant que votre ami ne sera pas là pour vous aider, rendant l’acte de bouger ces gros objets plus chaotique et donc plus drôle (au début). Le truc bien, c’est qu’en co-op, vous débloquez une nouvelle action qui vous permet de balancer ces objets lourds, là où en solo vous ne pourrez que les traîner au sol.

Tout a été fait pour rendre l’expérience de jeu la plus simple à comprendre et donc théoriquement n’importe qui peut jouer, notamment grâce à des options d’accessibilités relevant de l’exemplaire. Non seulement on peut régler la taille des éléments de l’interface utilisateur, mais il y a aussi un mode de lecteur pour aider les personnes dyslexiques et même si ça peut paraître tout con, tous les personnages peuvent être équipés d’un fauteuil roulant. Et ça, c’est quelque chose que je n’ai pas vraiment vu ailleurs et qui fait plaisir à voir !

Non seulement ça, mais il existe ce fameux Mode Aide que j’ai évoqué plus tôt. Comme avec le jeu Celeste, on peut choisir différentes options pour rendre l’expérience de jeu plus accessible et/ou agréable. Ça peut aller de diminuer l’importance de certains obstacles (ce qui est une vraie bénédiction vu la purge que sont certains des derniers niveaux) à rendre les objets lourds plus légers à allonger le chronomètre, aussi bien pour finir le niveau que pour obtenir les médailles d’or ou d’argent. Je ne peux suffisamment souligner l’importance de ce mode, car pour avoir fini le jeu en Normal et trouvé certains des niveaux vraiment pas fun (surtout avec ces foutus tuyaux courbés qui peuvent aller mourir dans un coin je hais ces trucs je veux qu’ils disparaissent à tout jamais aaaaaaaahhhh!!!!), avoir l’option de rendre le jeu plus agréable est une forme de bénédiction qui peut pas mal entrer en compte dans l’appréciation du jeu (d’autant plus qu’activer le mode aide ne nous pénalise absolument pas, donc n’hésitez pas à l’utiliser si un niveau vous gonfle).

Ceci étant dit, même si le jeu est sympa 85% du temps, il y a un petit truc qui m’a juste donné envie de jeter la console par la fenêtre : la physique parfois foireuse des objets. Encore une fois, ej préfère souligner le fait que ça fonctionne 85% du temps, mais il arrivera souvent un moment dans le niveau où la situation échappe à notre contrôle soit parce que l’objet que l’on traîne a décidé de partir tout seul dans le vide, soit de ne pas rouler correctement ou bien, pire encore, de rester totalement bloqué contre un élément au pif et ne bougera plus pendant dix secondes avant de se débloquer sans raison. Peut-être est-ce un glitch qui sera corrigé Day One, mais dans tous les cas, ces problèmes ont souvent fait que je loupais la médaille à quelques secondes près et entraînaient le genre de frustration que l’on connaît tous. Le boss final en particulier est une plaie, puisqu’une des phases implique de naviguer dans un petit labyrinthe de débris avec un de ces foutus tuyaux courbés qui se bloque très facilement… LE FUN !!!!

Côté contenu et présentation, c’est là que Moving Out est plus que généreux et offre de quoi vous occuper un petit moment, car non seulement les médailles d’Or débloquent des niveaux inédits et optionnels racontant une petite histoire rigolote, mais chaque niveau principal possède trois objectifs secrets plus ou moins difficiles à accomplir et qui permettent de débloquer des nouveaux personnages et des niveaux secrets encore plus difficiles !

Au final Moving Out est un jeu… Que j’aurais aimé aimer, mais que je n’ai apprécié que jusqu’à un certain point. En fait, en y réfléchissant, s’il n’avait fait que 20 ou 25 niveaux, je pense que mon verdict aurait été beaucoup plus positif, parce que ce sont vraiment les derniers niveaux qui ont fait ressortir tous les défauts du jeu de manière explosive au point que j’avais juste envie d’en finir au plus vite. En solo, c’est un jeu sympa et plein de contenu, mais c’est vraiment en multi qu’il atteint tous les objectifs qu’il s’est fixé, puisque c’est là que l’on rigole le plus… Là encore jusqu’à un certain point, puisque ça devient beaucoup trop complexe sur la fin pour ne pas devenir un vecteur de frustrations partagées.

C’est pourquoi, si j’ai un conseil à vous donner, je vous recommande de ne faire que les 15/20 premiers niveaux en multi et d’ignorer le segment final si vous jouez en Normal. Si vous activez le mode Aide pour ce dernier segment, ça peut le faire, mais ne faites pas les derniers niveaux en Normal si vous ne voulez pas finir avec une manette dans le mur !

Et au pire, si vous cherchez un jeu un peu chaotique à faire en duo, il y a toujours Good Job et Overcooked 2 qui peuvent être de bonnes alternatives.

Moving Out n’est pas un mauvais jeu, loin de là, mais ce n’est pas un jeu que je recommanderais à n’importe qui du tac au tac… Si je faisais une notation sur 10, ça resterait un 7, mais bon, vu que je ne fais pas ce genre de système, bah…