L’avantage de publier une série sur le tard, c’est que l’on peut facilement réduire le temps d’attente entre chaque épisode pour le public qui est à la ramasse. Ainsi, si les japonais ont eu parfois à attendre plus d’un an entre chaque épisode de Yo-Kai Watch, ici, la série est plus ou moins devenu un rendez-vous annuel que certains ne manqueraient pas. Et même si la popularité de la série est pas mal retombée ici dans un assez court laps de temps, je ne peux que me réjouir de pouvoir continuer à jouer régulièrement aux jeux.

Pour le coup, je suis assez surpris de voir Yokai Watch Busters débarquer ici, tant le jeu se voulait être une bonne grosse blague/hommage/parodie de Ghostbusters au point d’être ouvert à un procès de la part de la Columbia, mais un petit changement de nom aura suffi, visiblement. De plus, le jeu étant plus ou moins une version améliorée d’un mode de jeu planqué du second épisode, on pourrait penser la sortie de ce jeu un peu redondante. Mais est-ce que l’effort en valait la peine ?

Vu comment je me suis enchaîné plus de dix heures de jeu en à peine plus de vingt-quatre heures et que j’étais prêt à en redemander si ce n’était pour un emploi du temps chargé, je pense que j’ai déjà ma réponse.

Annie are yo-kai, so Annie are yo-kai, are yo-kai Annie ?

 Située très peu de temps après Yo-Kai Watch 2 et mettant légèrement en place les événements du troisième épisode, l’histoire de Yo-Kai Watch Blasters nous montre ce que font Jibanyan, Whisper et ses amis lorsqu’ils ne traînent pas avec les humains. Ils se détendent comme ils peuvent dans un QG de Blasters tout en faisant mine d’être des vrais. Bien évidemment, ce cycle de paresse n’est pas éternel et il s’avère que le Coach Antonic, un adepte de la muscu, est mis au courant qu’il existe un groupe de tire-au-flanc parmi les Blasters. Il se décide donc de prendre la tête de ce groupe et les forcer à enchaîner les missions pour leur apprendre à devenir responsables.

Comme d’habitude avec la série, 80% de l’histoire est déconnectée d’un fil rouge qui n’apparaît qu’une ou deux fois avant d’arriver sur le devant de la scène dans les derniers chapitres. On enchaîne donc les histoirettes mignonnes, aussi bien dans les missions principales que dans les plutôt nombreuses quêtes annexes. Et comme d’habitude, c’est pas la chose la plus mémorable qui existe. Le jeu s’adresse clairement à un public d’enfants et n’essayera pas d’aller au delà. La morale reste bonne et l’humour marche très souvent… Même si le truc le plus bizarre est qu’il recycle en partie le scénario du second épisode, tout en mettant en avant le fait qu’il s’agisse d’une suite. Ils trouvent une jolie parade qui m’a fait bien rire, cela étant dit et j’ai apprécié les quelques clins d’oeil au troisième épisode, notamment en étant le jeu qui a introduit pour la première fois deux de ces nouveaux yokais.

Master Blasters

Niveau gameplay, Yo-Kai Watch Blasters se démarque de la série principale en délaissant le tour par tour au profit d’une sorte de hack and slash et la possibilité de jouer à tout le jeu avec ses amis (si on en a. Mais si, comme moi, on joue alors que personne dans son entourage ne peut y jouer, alors on a des partenaires dirigés par une I.A. plus que compétente).

On compose notre équipe en choisissant jusqu’à quatre yokais, le tout sans nécessairement avoir à prendre en compte les quatre types de classe que propose le jeu. Vous pouvez avoir autant de Combattants axés sur l’attaque que de Tanks avec un gros nombre de PV et une défense élevée. Ou bien vous pouvez prendre des Rangers, qui eux sont plus ou moins les magiciens ambivalents du groupe ou les Soigneurs, qui… Bah soignent. En solo, il est possible d’alterner entre les différents personnages de notre groupe, histoire de pouvoir placer les attaques ultimes que l’I.A. ne balance jamais ou bien mettre un personnage en danger à l’abri. Personnellement, j’ai fait quasiment tout le jeu de base avec trois Combattants et un Soigneur, ce qui rendait certains combats risqués, mais loin d’être insurmontables.

Yo-kai-Watch-Blasters artwork

Là où le jeu devient particulier dans son fonctionnement et qu’il devient particulièrement addictif, c’est dans sa façon de gérer la montée en niveau et plus ou moins tout : tout dépend de « l’argent » que l’on récolte, ainsi que des matériaux. Ayant voulu une expérience légèrement déséquilibrée où je pouvais rouler sur le jeu, il m’arrivait de lancer des missions non liées au scénario uniquement pour engranger plus d’argent et de matériaux, aussi bien pour permettre à mes personnages de gagner une avance de niveaux confortable pour les missions suivantes que pour créer des équipements qui augmentent de manière significative les stats. Cela étant dit, cela ne m’a pas empêché de me faire démolir par deux ou trois boss et de ressentir une légère montée de sueur, parce que, Level-5 oblige, il existe des pics de difficulté absurdes qui débarquent sans prévenir, même si, étonnamment, le boss final n’est pas concerné et est même ridiculement facile.

Après, jeu pour enfants oblige, le gameplay n’est pas particulièrement complexe. Chaque yokai possède trois types de capacités assignés à un des boutons principaux et on les martèle en traversant une des cartes totalement reprises des précédents épisodes (et même si elles sont parfois très grandes, nos personnages courent très vite pour compenser) en allant soit chercher de l’argent qui traîne ici et là, soit taper sur les yokais qui nous empêchent d’accomplir nos objectifs. Mon seul regret vient du fait que les situations changent très peu d’une mission à l’autre : tapez tel nombre de monstres, défendez tels yokais de tels monstres, tapez sur le monstre et… C’est à peu près tout. Les quêtes annexes changent un peu tout ça en mettant en avant soit des personnages inédits, soit en nous forçant à nous battre seuls, mais ça va rarement plus loin et c’est un peu dommage que cette variété n’aie pas été un peu mieux répartie dans le corpus principal.

Et même si le jeu principal se termine en à peine plus d’une dizaine d’heures si vous jouez bien vos cartes, on est face à un jeu Level-5 ! La fin n’est jamais la fin et non seulement il existe un post-game assez conséquent, mais il existe aussi un mode consacré aux boss qui en propose certains inédits en plus de variations particulièrement difficiles qui nécessitent d’avoir une équipe avec un très haut niveau. De plus, certains bonus cachés nous incitent à jouer avec d’autres joueurs, car en collaborant, on obtient des insignes spéciaux qui permettent de débloquer des objets particulièrement utiles ou bien… Quelque chose que je n’ai pas pu voir parce qu’à l’heure où j’écris ces lignes, le jeu n’est pas officiellement sorti et il y a encore moins de joueurs qui ont atteint le post-game. Et c’est bien évidemment sans compter sur la collecte de yokais qui dépend en grande partie du hasard. Si vous voulez finir le jeu à 100%, vous en aurez pour au minimum une cinquantaine d’heures… Si ce n’est beaucoup plus.

Enfin, niveau présentation, même si le jeu recycle énormément d’assets, ça ne veut pas dire qu’il n’en reste pas agréable aux yeux ou aux oreilles. Et certes, j’aurais bien aimé plus de morceaux inédits, mais les musiques de base étant très bonnes, ça ne posait pas trop problème.

Au final, c’est sans surprise : Yo-Kai Watch Blasters est un bon jeu pour les enfants. Il ne révolutionne certes pas le hack and slash et est un poil répétitif sur les bords, mais il peut justement servir de bonne introduction au genre pour les jeunes générations, d’autant plus que le côté multi peut potentiellement créer de bons moments entre amis et le volume de contenu leur assurera un long et bon moment. Est-ce que je peux pour autant le recommander aux personnes au delà de douze/treize ans ? Mouif. Je me suis bien amusé, mais c’est aussi parce que j’ai suivi la série depuis un moment et y suis familier. Si vous ne connaissez pas la licence, mieux vaut passer votre chemin, vu la tonne d’inside jokes et de fan service qui y sont liés.

La seule question que je me pose maintenant, c’est que vu comment la Nintendo 3DS semble être sur sa dernière année, est-ce que l’on aura droit au troisième épisode, ou bien sera-t-il spécialement porté sur Nintendo Switch en attendant l’annonce du quatrième épisode… Le mystère reste entier.

Dans tous les cas, si vous avez moins de 13 ans, je peux recommander le jeu. Pour les autres, cela dépendre de votre attachement à la série, donc, globalement…

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