Si vous m’aviez dit il y a trois ans que je ressentirais des émotions en suivant l’histoire de formes géométriques, je vous aurais dit « Ouais, non, faut pas pousser ! ». Puis Thomas Was Alone est arrivé, m’a collé une méchante claque et m’a fait me dire qu’on ne m’y reprendrais plus.

… Oui, bien sûr, fallait que HAL Laboratories me prouve le contraire, hein ? Alors certes, ce n’est pas aussi émouvant que le jeu de Mike Bithell, mais j’ai quand même eu un petit pincement au coeur en comprenant que le titre de Bye-Bye Boxboy! n’est pas juste là pour faire joli, mais pour appuyer un certain propos qui est…

Boyboy est mort, vive Boxboy !

La tête au carré

Le prétexte servi pour cette dernière aventure est tout simple : Boxboy et ses amis vont explorer différentes planètes pour les libérer d’une brume noire qui les fait mourir à petit feu et notre groupe de héros tentera par la même occasion d’aller jusqu’à la source du problème pour s’en débarrasser. Aucun texte en dehors de quelques petites indications pour le joueur. Tout se fait via des petites animations subtiles et c’est totalement limpide, au point que n’importe qui pourrait potentiellement prendre le jeu et le faire en comprenant tout.

Enfin… Presque tous les joueurs, puisque Bye-Bye Boxboy! est un puzzle-game qui demande un minimum de volonté et de patience pour réussir à surmonter toutes les épreuves qu’il nous propose. Et le principe est simplissime : Boxboy peut faire pousser des cubes de son corps et peut les lancer pour s’en servir de marches ou bien peut les conserver avec lui pour accrocher une plateforme un poil trop haute et ainsi se hisser dessus.

Et c’est quelque chose qui me sciera constamment les jambes : avec un principe aussi simple, les développeurs de la série Kirby parviennent à nous pondre pas moins d’une centaine de situations différentes grâce à des variations simples, comme des tapis roulants, de l’eau qui nous permet de sauter un peu plus haut, des champs de gravité inversés et tant d’autres. Et c’est sans compter sur quelques poignées de stages proposant de temporairement donner à notre héros la possibilité de créer des cubes de téléportation ou bien dotés de fusées. Le level-design est, comme avec les Kirby, absolument admirable, avec un apprentissage naturel et non forcé des mécaniques de jeu, tant et si bien que l’on peut se passer du système d’indices proposé par le jeu si tant est que l’on prend le temps de réfléchir aux situations les plus complexes.

Le jeu est également bourré de contenu, proposant une vingtaine de mondes comportant entre 6 à 8 niveaux chaque, des défis que l’on peut débloquer moyennant finance in-game obtenue à chaque problème résolu, ainsi qu’une poignée de costumes et même des yon-koma (des petites BD japonaises en quatre cases que l’on peut trouver à la fin de la plupart des mangas) plus ou moins débiles qui m’ont parfois fait rire plus qu’ils n’auraient du le faire (et comportant deux petits caméos très amusants). Il y a aussi une compatibilité amiibo avec ceux de la lignée Kirby pour débloquer des costumes adorables (et je ne sais pas si l’amiibo Qbby sorti uniquement au Japon est compatible avec les versions occidentales ou non, mais peu importe si c’est le cas, je le veux).

En bref, Bye-Bye Boxboy! est une de ces petites pépites auquel il faut absolument jouer. Pour cinq euros, vous avez devant vous entre cinq à huit heures de casse-têtes ingénieux et fascinants de par leur simplicité. HAL Laboratories nous a encore sorti un excellent jeu et il faudrait vraiment avoir perdu la boule pour passer à côté !

Vous avez compris ? Perdu la boule ? Non, parce que en fait, Qbby, c’est un carré ! Carré ! Boule ! HAH ! Hah ! Hah… Ah. Ahem.

Benjamin « Red » Beziat