Considéré comme étant un des meilleurs films du Marvel Cinematic Univers, Les Gardiens de la Galaxie avait surpris tout le monde à sa sortie en 2014. Trois ans plus tard, la suite sort enfin et étant donné que Avengers : Infinity War n’est plus qu’à quelques films de sortir, on aurait pu s’attendre à ce que ça fasse avancer l’arc d’un certain Titan qui est en quête des Gemmes de l’Infini, mais on se retrouve plus avec un épisode de sitcom rempli de fan-service ultra mal dosé qui nous fera patienter tant bien que mal avant que les festivités ne soient réellement lancées.

I’m gold, dabudi dabuda

Le scénario de ce deuxième épisode des Gardiens de la Galaxie tient plus ou moins sur un timbre-poste : après une chasse au monstre interdimensionnel réussie, notre groupe de héros se retrouve poursuivi par ceux pour qui ils travaillaient, car Rocket a décidé de leur voler un petit quelque chose de grande valeur avant de repartir. Ils s’écrasent sur une planète inconnue et Peter « Star-Lord » Quill tombe comme par hasard sur son père, qui l’avait abandonné quand il était petit. De là, le film s’arrête presque totalement, avec une intrigue principale prévisible à souhait qui aurait pu ne durer que vingt minutes dans n’importe quel autre film et une blinde de sous-intrigues impliquant Rocket et les Ravageurs, la bande de pirates de l’espace que l’on avait déjà vu dans le premier.

Et alors certes, il se passe des « trucs », mais jamais « quelque chose ». Le film prend le très mauvais parti de vouloir offrir le spotlight à tous les personnages de son monstrueux cast au lieu de ne se focaliser que sur une seule histoire concrète, résultant en un sous-développement de tout le monde et un rythme parfois beaucoup trop lent, parfois trop rapide. Et c’est sans compter le fait que le film ait été écrit en prenant en compte le feedback du public, qui a aimé certains personnages du premier plus que d’autres ou en ont aimé certains pour un détail. Drax, par exemple, est le personnage qui en souffre le plus, puisque son arc dans le premier film était intéressant et son trait de caractère comme quoi il était trop littéral était mignon, mais là, non seulement il ne sert à rien dans l’intrigue globale, mais il ne sert qu’à être la caution humour du film, passant les trois quarts de son temps à réagir bêtement aux choses plus qu’à agir. Idem pour Gamora, qui possède certes un arc narratif dans le film, mais complètement séparé du reste du groupe. L’alchimie que tout le monde avait dans le premier film a été rompu , au point que l’on ne se retrouve plus avec un groupe avec que des personnages forts et intéressant, mais des éléments individuels vaguement ensemble pour une raison qui nous échappe.

Guardians-Galaxy-2-Rocket-Raccoon-Baby-Groot

Pour le coup, la plus grande star de cet épisode est Rocket, qui est le plus mis en avant et possède un arc intéressant.

L’autre grosse faute du film revient à son hyperactivité constante et sa volonté de toujours caser des blagues. Parfois, elles fonctionnent du tonnerre, comme l’introduction merveilleusement débile et mémorable ou bien une blague dans le final avec un timing tellement parfait qu’il m’a fait hurler de rire, mais parfois, certaines blagues qui fonctionnaient bien la première fois sont réutilisées ad nauseam, au point qu’elles finissent par gonfler. Il y en a une en particulier qui était annoncée un peu plus tôt et qui aurait pu fonctionner si son exécution n’avait pas été aussi lourdingue, au point qu’elle m’a totalement sorti d’une des scènes les plus importantes du film.

Enfin, un autre dernier problème vient du côté sale gosse du film. Le premier osait sortir de l’image propre du film de super-héros en glissant parfois des blagues crues, mais drôles. Là, le second ne fait que de ça, avec un langage assez grossier et des blagues sur le sexe beaucoup trop présentes, sans compter sur une certaine cruauté gratuite et pas nécessairement justifiée. Le compteur de morts est élevé et glorifié à un point où ça en devient presque dérangeant. Ça ne veut pas non plus dire que je suis contre l’humour noir, mais là, c’était parfois too much, contrairement au premier qui était souvent osé, mais qui l’était avec parcimonie.

Après, voilà, je critique énormément le film, mais ça ne m’a pas empêché de passer un assez bon moment. Visuellement, le film est parfois dingue, avec des paysages super cool et une inventivité dans les scènes qui fait plaisir. La musique est encore une fois très bien utilisée, même s’il manque un thème principal qui aurait pu être aussi mémorable que Hooked on a Feeling de Blue Suede (en sortant du cinéma, j’avais Rocket Man d’Elton John en tête… Qui était utilisé dans la pub Samsung avec l’autruche volante diffusée avant le film… Woops). Et même si parfois les blagues ne fonctionnaient pas, le reste du temps, j’avais un sourire allant d’une oreille à l’autre placardé sur la tronche.

En bref, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 est un film. Pas un excellent film, ni un mauvais film. Juste un film. Il ne révolutionnera en rien le cinéma, ni ne fera grandement avancer le Marvel Cinematic Universe, mais il reste un divertissement assez fun qui nous fait sortir de la salle avec un petit sourire en coin et qui nous fera discuter une heure ou deux avec les personnes qui nous accompagnent car on y trouve énormément de choses à redire.

Thanos ne peut arriver plus vite…

Benjamin « Red » Beziat